"Cette année c'est sûr, j'arrête de fumer." Lancée à chaque début d'année avec une conviction sincère, la petite phrase fait désormais rire vos proches, qui n'en croient plus un mot. Si vous avez essayé les patches, les sucettes et la bonne volonté mais que la cigarette reste votre meilleur ennemie, d'autres méthodes pour arrêter de fumer subsistent.
Kudzu, acupuncture, et même littérature... Ces méthodes, en plus d'être efficaces, sont, pour certaines, presque divertissantes. Elles s'adressent à des personnes plus ou moins dépendantes et ont le mérite d'éviter la toxicité des patchs et autres complément alimentaires chimiques.
Cette plante grimpante millénaire fait son grand retour sur les étagères des pharmaciens, de plus en plus prisée par les fumeurs accrocs au tabac. Reconnu en Asie pour ses nombreuses vertus, le kudzu a la propriété d'agir sur diverses formes de dépendance. Il peut par exemple être prescrit aux personnes alcooliques dans le cadre de leur sevrage, comme l'a démontré, en 2005, une étude menée par des chercheurs de l'université d'Harvard.
Les racines du kudzu contiennent des flavonoïdes, substances qui agissent directement sur le système nerveux et provoquent sur le patient un effet relaxant qui l'aide à diminuer sa consommation. Le patient se voit prescrire deux à quatre gélules par jour, selon son degré de dépendance. "Outre son action sur le sevrage tabagique, le kudzu a l’avantage de n’entraîner aucun effet secondaire ni risque d’accoutumance", explique Aline Bossi, naturopathe, sur le site Psychologies.
Avantages : le kudzu est un moyen naturel de sevrage peu coûteux.
Inconvénient : si certains fumeurs affirment être parvenus à stopper leur consommation de tabac par la seule prise de gélules à base de kudzu, les professionnels de la santé affirment ne pas avoir assez de recul et de documentation sur cette plante pour en confirmer le succès auprès des patients.
L'hypnose médicale agit sur les symptômes de manque et d'habitude gestuelle et olfactive. Lors d'une séance, l'hypnothérapeute travaille sur "l’association tabac-nausées, le plaisir de respirer, le désir de se débarrasser d’un produit toxique, de vaincre une dépendance", détaille le site consacré à l'hypnose médicale. Une première séance individuelle permet de comprendre la forme de dépendance (gestes, goûts, odeur) du patient, ses motivations, son environnement familial et professionnel et ses éventuelles désintoxications précédentes.
La séance d'hypnose en elle-même peut se dérouler en petits groupes de 3 à 6 patients. Une seule séance d'hypnose peut suffire. Toutefois, des séances supplémentaires peuvent être proposées pour renforcer le sevrage. Si au bout de la première séance, les habitudes du fumeur n'ont absolument pas changé, mieux vaut se tourner vers une autre méthode, car la méthode de l'hypnose ne fonctionne pas avec tout le monde. Sur les personnes ayant expérimenté cette méthode, 35 à 40% n'ont pas retouché à une cigarette dans les six mois suivant leur séance, soit une proportion proche de celle engendrée par les autres méthodes de sevrage.
Avantages : l'hypnose médicale est radicale pour quiconque souhaite arrêter de fumer du jour au lendemain. Elle s'adresse aux fumeurs moyens comme aux personnes les plus dépendantes.
Inconvénient : certaines personnes ne sont pas réceptives à l'hypnose.
Ingurgiter des extraits de tabacum pour arrêter le tabac, tel est le principe de l'homéopathie. Cette technique thérapeutique revient à ingérer des doses infinitésimales de la substance dont on souhaite se débarrasser. D'après le ministère de la Santé, l'homéopathie ne peut être utilisée, en tabacologie, que pour empêcher les allergies au tabac et les interrogations sur son rôle de placebo subsistent. Pourtant, certains anciens fumeurs lui attribuent les lauriers de leur combat contre la nicotine.
Alain Martineau, préparateur de la pharmacie homéopathique centrale (Paris), prodigue ses conseils pour la prescription d'homéopathie anti-tabac :
- Commencer par un tube de tabacum en granules en 5 CH (le CH est l'indice de dilution de la substance - ici, le tabacum -. Plus l'indice est élevé, plus la dilution est forte.). Le fumeur laisse fondre trois granules sous la langue à chaque envie de fumer.
- Poursuivre le sevrage en prenant chaque fois un tube de granules à l'indice CH plus élevé : un tube 7 CH, un suivant 9 CH, puis 12 CH, 15 CH et enfin 30 CH.
En complément, le fumeur peut avoir recours au seguinium en 5 CH, lequel, en provoquant un mauvais goût dans la bouche, renforce le dégoût du tabac. Trois granules une à trois fois par jour sont conseillées.
Enfin, pour compenser le stress, il est recommandé d'utiliser de l'argentum nitricum en 5 CH, à raison de 3 granules par jour.
Avantages : l'homéopathie, remboursée par la sécurité sociale, permet un sevrage tabagique peu agressif.
Inconvénient : elle peut agir très efficacement sur les fumeurs modérés, mais ne permettra pas à un gros fumeur d'arrêter la cigarette sans difficulté. L'efficacité des traitements homéopathiques reste contestée.
Les aiguilles au service de vos poumons ? L'idée peut en laisser plus d'un réticent, toutefois l'acupuncture, cette pose de fines aiguilles sur des points précis du corps, est une méthode à laquelle ont recours de nombreux fumeurs.
Avantages : la méthode employée influe sur le rapport du corps à la cigarette ce qui permet d'espérer un arrêt durable de la consommation de tabac pour les fumeurs modérés.
Inconvénient : l'efficacité n'est pas suffisante chez les fumeurs fortement dépendants à la nicotine, qui doivent doubler ces séances d'acupuncture d'un appui médical.
La psychothérapie comportementale vise à débarrasser le fumeur de son addiction en le faisant travailler sur les facteurs qu'il associe au tabagisme. Elle constitue une sorte de sevrage raisonné, qui permet de détecter des troubles antérieurs ou liés au tabagisme, tels que la dépression ou le stress. Cette introspection étant faite, le fumeur est en mesure de mieux comprendre comment il doit s'y prendre pour démarrer son sevrage. La psychothérapie comportementale accompagne le fumeur dans sa préparation au sevrage, pendant le sevrage et au cours des mois qui suivent l'arrêt de la cigarette.
Avantages : la psychothérapie point le degré de motivation du fumeur et lui permet de savoir quand il est en mesure de le réaliser pleinement.
Inconvénient : le propre de la psychothérapie est qu'elle invite à un travail de longue durée, ainsi les effets désirés sont souvent longs à obtenir.
C'est en tout cas ce que les avis de certains lecteurs laissent penser, en laissant une multitude de commentaires élogieux à l'égard d'Allen Carr, auteur de La méthode simple pour en finir avec la cigarette (The Easy Way to Stop Smoking), best-seller traduit dans toutes les langues et vendu à plus de treize millions d'exemplaires dans le monde.
Décédé en 2006, Allen Carr a fondé sa renommée