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Bac 2024 : maths, SES, SVT... Découvrez les sujets et corrigés des épreuves de spécialité

Ce mercredi 19 juin 2024, les élèves passaient leurs épreuves de spécialité. Découvrez les exercices et thématiques par matière, ainsi que les corrigés de notre partenaire.

Des copies du baccalauréat dans une salle d'épreuve (illustration)
Crédit : MARTIN BUREAU / AFP
Aymeric Parthonnaud
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Après la philosophie, voilà que les élèves de Terminales sont appelés à produire des écrits pour les épreuves de spécialités ce mercredi 19 juin 2024. Les spécialités sont au nombre de deux. Ces épreuves sont les plus importantes du baccalauréat avec un coefficient 16. La durée des épreuves est en moyenne de 3 ou 4 heures.

Cette année, ces évaluations ont lieu en juin. Les 392.145 candidats de la voie générale passeront et les 151.224 candidats de la voie technologique ont dû plancher sur différentes matières. Découvrez sur RTL.fr les sujets et les corrigés des épreuves de spécialité du bac 2024 en partenariat avec digiSchool.

Ces corrigés, rédigés par des professeurs de l’Éducation nationale, vont vous permettre de comprendre les attentes des correcteurs pour les épreuves de spécialité suivantes de la voie générale : physique-chimie, SVT, mathématiques, SES, HGGSP et HLP.

Les sujets de spécialité physique-chimie

L’épreuve écrite de physique-chimie dure 3 h 30 et se compose de trois exercices indépendants en lien avec les thèmes du programme. 

À lire aussi

L’exercice 1 “Vers le bleu de thymol” (9 points)

Cet exercice a deux objectifs : 
Étudier les deux modes d’obtention du thymol.
S’intéresser au bleu de thymol en tant qu’alternative à la phénolphtaléine comme indicateur coloré. 

L’exercice 2 “Observation d’un avion en vol” (5 points)

Cet exercice a deux objectifs : 

Étudier l’observation, avec une lunette astronomique afocale commerciale, de certains détails de la structure d’un avion de type A312 en vol.
Déterminer la vitesse de cet avion en phase d’atterrissage grâce à un enregistrement du son émis par le moteur. 

L’exercice 3 “Accéléromètre d’un mobile multifonction” (6 points)

Cet exercice a pour objectif d’établir un modèle de la force de frottement s’exerçant sur un smartphone chutant dans l’air, à l’aide des mesures d’accélération fournies par l’accéléromètre embarqué. 

Pour cette session 2024, les grands thèmes du sujet de bac de spécialité physique-chimie étaient : 

Exercice 1 : constitution et transformations de la matière
Exercice 2 : ondes et signaux 
Exercice 3 : mouvement et interactions
Le corrigé de physique-chimie du bac 2024

Voici les réponses attendues pour l’épreuve de physique-chimie du bac 2024. 

Corrigé exercice 1 

Partie 1 : extractions successives 

Q1. Écrire la formule semi-développée du thymol puis entourer et nommer son groupe caractéristique.
 
Le groupe caractéristique est l’hydroxyle (ici entouré en rouge).

Q2. Représenter le schéma de Lewis de l’ion thymolate, noté R–O –. 

Q3. Justifier que l’huile essentielle obtenue expérimentalement est un mélange qui contient du thymol.
On voit bien que sur le chromatogramme obtenu, que l’huile essentielle obtenue expérimentalement est constituée de plusieurs composants dont le thymol, c’est la deuxième tâche qui possède le même rapport frontal que la tâche du thymol. 

Q4. Écrire l’équation de la réaction modélisant l’action de l’acide chlorhydrique sur l’ion thymolate R–O –. 

H-Cl + R-O- → Cl- + R-OH

Q5. En déduire la nature et la position de la phase dans laquelle se trouve le thymol à l’issue de la décantation. 

À l’issue de la décantation, la phase dans laquelle se trouve le thymol est une solution d’alcool (R-OH) organique miscible dans l’hexane, qui sera la phase légère au-dessus de la phase aqueuse dans l’ampoule à décanter. 

Q6. Montrer que la masse de plante de thym à utiliser pour obtenir 1 g de thymol vaut près de 300 g.

Le pourcentage massique moyen en thymol de l’huile essentielle de thym est de 53 %, et %massique = m (thymol) / m(Huile essentielle).

Le traitement d’un échantillon de 100 g de thym d’origine française permet d’obtenir au maximum 2 g d’huile essentielle de thym.

Donc 300 g de thym nous permettent d’obtenir 6 g d’huile essentielle de thym.

Sachant que le pourcentage massique moyen en thymol de l’huile essentielle de thym est de 53 %, donc m(thymol) = %massique x m(Huile essentielle) = 0.53 x 6 = 3.18 g

Or, après évaporation du solvant, on obtient des cristaux dont la masse correspond à 31 % de la masse de thymol présent initialement dans l’huile essentielle.

Donc masse obtenue de thymol = 31 % x masse de thymol présent initialement = 0.31 x 3.18 = 0.986 g à savoir pratiquement 1 g. 

Partie 2 : synthèse du thymol 

Q7. Déterminer si les produits secondaires P2 et P4 de la réaction sont des isomères du thymol.

On parle d'isomérie lorsque deux molécules possèdent la même formule brute, mais ont des formules développées différentes. 

La formule brute du thymol est C10H14O
La formule brute du produit P2 : C10H14O
La formule brute du produit P4 : C13H20O

Donc le produit 2 uniquement est un isomère du thymol. 

Q8. Donner la définition d’un catalyseur et indiquer en quoi son utilisation peut permettre de « réduire la température de la synthèse ».

Un catalyseur est une substance qui augmente la vitesse d'une réaction chimique sans participer à cette réaction.

Le catalyseur augmente la vitesse de réaction en introduisant de nouveaux chemins de réaction, et en abaissant son énergie d'activation, permettant d'abaisser la température de la réaction.

Q9. Expliquer l’intérêt d’introduire le propène en excès dans cette synthèse industrielle.

Une transformation chimique non totale conduit à un état d'équilibre où coexistent réactifs inchangés et produits, d’où l’intérêt d’introduire le propène en excès dans cette synthèse industrielle pour s’assurer de la transformation quasi-totale du m-crésol qui réagirait toujours tant que le propène est en solution.

Q10. Justifier que le thymol et le m-crésol peuvent a priori être séparés lors de la distillation fractionnée. Indiquer l’espèce que l’on récupèrerait en premier.

Le thymol et le m-crésol peuvent être séparés lors de la distillation fractionnée vue qu’ils ont des températures d’ébullition différentes. On récupérera en premier le m-crésol ayant une température d’ébullition de 203 °C inférieure à la température d’ébullition du thymol qui est de 233°C. 

Q11. En considérant le m-crésol comme réactif limitant dans la transformation, dont le rendement est de 73 %, vérifier que le volume de m-crésol nécessaire pour synthétiser 1,0 g de thymol par le procédé de la figure 3 est inférieur à 1 mL. 

Retrouve la correction complète du sujet de Physique-chimie du bac 2024 dans l’article complet des corrigés du bac 2024 avec digiSchool.

Les sujets de spécialité SVT

L’épreuve de spécialité SVT au bac se déroule en deux temps : une partie pratique, notée sur 5 points, et une partie écrite notée sur 15 points. Cette dernière dure 3h30 et le sujet se divise en deux parties.

La première partie est une rédaction de texte, répondant à une question scientifique. Pour le sujet de l’épreuve de SVT pour le bac 2024, les candidats devaient rédiger un texte argumenté pour montrer comment les pigments interviennent dans le métabolisme et la reproduction des plantes à fleurs. Un exercice noté sur 7 points.

La résolution d’un problème, deuxième partie obligatoire pour tous les candidats de cette épreuve de SVT, portait sur le stress et transit intestinal (noté sur 8 points). Sur la base du corpus de documents, il était demandé aux candidats de proposer une explication au fait que le stress aigu accélère le transit intestinal chez les rongeurs.

Corrigé de SVT

Pour le premier exercice, il était possible d’introduire l’argumentation avec l’explication de certains termes du sujets tels que pigments, métabolisme et reproduction des plantes à fleurs. Après un rappel de la problématique, le candidat pouvait annoncer sa démarche, c'est-à-dire parler du métabolisme de la photosynthèse, puis d’expliquer que les pigments sont importants pour attirer des pollinisateurs et des disséminateurs.  

Plan possible et arguments
I) Le métabolisme de la photosynthèse
La photosynthèse se produit dans les feuilles des végétaux (principalement leur parenchyme), qui ont des cellules chlorophylliennes avec des chloroplastes. Les chloroplastes contiennent des pigments chlorophylliens qui captent l’énergie lumineuse.
Par exemple, la chlorophylle a et b, les xanthophylles et le carotène sont capables d’absorber différentes longueurs d’onde de la lumière visible, et seul le vert n’est pas absorbé (= couleur des végétaux). 
La photosynthèse entraîne la photolyse de l’eau (2 H2O -> 4 H+ + 4e- + O2) : production d’énergie chimique.
Cette énergie permet la réduction du CO2 (cycle de Calvin) pour former des sucres (glucoses) qui permettent le fonctionnement de toutes les cellules de la plante et la synthèse d’autres molécules (par différentes enzymes). 
Bilan : 6 CO2 + 24 H+ + 24 e-  -> C6H12O6 + 6 H2O
La photosynthèse correspond donc à une réduction du CO2, qui sera couplée à une oxydation de l’eau grâce aux électrons fournis par les pigments chlorophylliens :
2 H2O -> 4 H+ + 4e- + O2 (équation se produisant 6 fois) = Oxydation
6 CO2 + 24 H+ + 24 e-  -> C6H12O6 + 6 H2O = Réduction
Équation bilan de la photosynthèse : 6 CO2 + 6 H2O -> C6H12O6 + 6 O2

II) Les pigments dans la reproduction des plantes à fleurs

1/ Attirer les pollinisateurs

Certaines plantes à fleurs possèdent des pétales et des sépales avec des pigments repérés par des animaux pollinisateurs qui transportent du pollen de fleur en fleur. Certains de ces pigments contiennent des anthocyanes (molécules proches des tanins) permettant ainsi de produire des pigments rouges, bleus ou pourpres stockés dans les vacuoles. 

Rappelons aussi que les grains de pollen contiennent les gamètes mâles et le pistil (composé du stigmate, du style et de l’ovaire) contient les gamètes femelles.

Par exemple, les pétales du bouton d’or contiennent des pigments visibles aux UV qui dessinent des motifs attirant les insectes.

2/ Attirer les disséminateurs

La fleur pollinisée se transforme en fruit et contient des graines. Certains fruits attirent les animaux disséminateurs grâce aux pigments ; l’animal consomme le fruit et transporte ainsi les graines.

Par exemple, les singes dans les forêts tropicales sont attirés par les fruits rouges, ils sont responsables du transport des graines de plus de 80 % des arbres de la forêt sur plusieurs dizaines de kilomètres.

Conclusion : les pigments sont donc essentiels dans la photosynthèse et favorisent la reproduction des plantes à fleur en attirant les animaux pollinisateurs et les animaux disséminateurs.

Retrouve la correction de l’exercice 2 du sujet de SVT du bac 2024 dans l’article complet des corrigés du bac 2024 avec digiSchool.

Sujets de spécialité mathématiques du bac 2024

Le sujet de l’épreuve de spécialité mathématique comporte 4 exercices indépendants, portant sur les “attendus de la classe de terminale” comme le précise le ministère. Chaque candidat doit traiter les quatre exercices proposés. 

Les différents exercices du sujet de mathématiques du bac 2024 faisaient référence aux thèmes suivants du programme : 

Exercice 1 et 4 : analyse 
Exercice 2 : probabilités 
Exercice 3 : algèbre et géométrie 

Corrigés de l’épreuve de spé mathématiques du bac 2024

Exercice 1 

Affirmation 1 : VRAIE

Déterminons   : 
x-5x = -  et x-e-x= +.
Par multiplication des limites on a : .

Déterminons  : 

f(x) = 5xe-x=-5 (-xe-x).

On pose X=-x.

Or d’après le théorème des croissances comparées apprises en cours : .

Donc
On a la limite de f(x) qui est égale à un nombre réel en l’infini alors, elle admet une asymptote horizontale d’équation y=0 en +.

Affirmation 2 : VRAIE

Déterminons la dérivée de f(x) :  

f(x) = 5xe-x=u(x) v(x) en posant 
u(x) = 5x  qui donne u'(x)=5 et
v(x) = e-x qui donne v'(x)=-e-x.

Alors f'(x) = u'v+uv' = 5e-x + 5x (-e-x) = 5e-x -5xe-x.

On remplace f(x) et f'(x) :  
f'+f = 5e-x -5xe-x + 5xe-x=5e-x .

Donc f(x) est bien solution de l’équation différentielle (E).

Affirmation 3 : FAUX

Contre-exemple : la suite définie par vn=un si n est pair et vn=wn si n est impair vérifie la condition unvnwn pour tout entier n mais ne converge pas.

Affirmation 4 : VRAIE

Si (un) est croissante alors nℕ, u0un.

Si (wn) est croissante alors nℕ, w0wn.

On a alors l’inégalité suivante pour tout entier  nℕ :  u0unvnwn w0 . 

En particulier, u0vn w0 .

Retrouve la correction complète de l’épreuve de spé Maths dans l’article complet des corrigés du bac 2024 avec digiSchool.

Sujets du bac 2024 de spé SES

Pour l’épreuve de SES au bac, les candidats doivent traiter au choix le sujet de dissertation ou le sujet de l’épreuve composée ; le tout en 4 heures. 

Le sujet de dissertation portait sur la question suivante : Dans quelle mesure les évolutions de l’emploi affaiblissent-elles le pouvoir intégrateur du travail ? 

L’épreuve composée comporte quant à elle de 3 parties : 

Dans la première (Mobilisation des connaissances, noté sur 4 points), il était demandé aux candidats de montrer que dans les sociétés démocratiques, l’École vise à favoriser l’égalité des chances.

Dans la seconde partie (Étude d'un document), les candidats devaient répondre à deux questions : À l'aide du document joint au sujet, ils devaient comparer les conjonctures économiques de l’Espagne et de la Lettonie (question sur 2 points). Puis, à l’aide du document et de leurs connaissances, montrer pourquoi un choc asymétrique peut induire des difficultés de mise en œuvre des politiques économiques dans la zone euro (question sur 4 points).

Dans la troisième partie notée sur 10 points (Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire), il était demandé aux candidats de montrer que les pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments pour assurer la justice sociale.

Corrigés du bac 2024 de spé SES

Voici une proposition de correction pour l’épreuve composée, réalisée par un professeur certifié.

Partie 1 : Mobilisation des connaissances

Pour montrer que dans les sociétés démocratiques, l’École vise à favoriser l’égalité des chances, il était possible de commencer par définir l’école et l’égalité des chances. 

Au sens large, l’École c’est l’ensemble des institutions chargées de délivrer un enseignement dans le cadre de la formation initiale (écoles maternelles et primaires, collèges, lycées, voire enseignement supérieur).
L'égalité des chances est le fait de donner les mêmes chances de réussite à tous. Exemple : mêmes chances pour les fils d'ouvriers et pour les fils de cadres d'avoir le bac, mêmes chances pour les filles et les garçons de réussir en Maths.

Ensuite, il était possible de dire que dans les sociétés démocratiques, l'École est une instance d’intégration au service de l’égalité des chances pour plusieurs raisons : transmission des savoirs indispensables à la vie en société + transmission d’une culture commune + transmission de références morales communes. L’École cherche à donner à chacun les mêmes chances d’accéder aux diplômes (peu importe les caractéristiques sociales de chacun).
Et conclure par le fait qu’une société démocratique ne peut accepter comme principe que la réussite scolaire dépende de l’origine ou des caractéristiques des individus. L’école doit donc accueillir tous les élèves et donner à tous les mêmes chances de réussite scolaire. Une inégalité des chances à l’école débouche sur de nombreuses autres inégalités (emploi, santé, logement…).

Partie 2 : Etude de documents

Question 1 : D’après le document Eurostat, en Espagne, le taux d’inflation annuel était de 2,9% en mai 2023. Donc les prix ont augmenté de 2,9% contre 12,7 % en Lettonie. On peut donc dire que le taux d’inflation était environ 4 fois plus élevé en Espagne qu’en Lettonie.
Question 2 : Un choc asymétrique est une variation brutale de l’offre ou de la demande qui affecte spécifiquement une région ou un secteur d’activité ou un pays selon sa spécialisation. C’est donc un événement ayant un impact macroéconomique seulement sur un pays ou avec une intensité différente selon les pays.

Le passage à la monnaie unique implique la mise en œuvre d’une politique monétaire unique (la même pour tous les 20 pays de la zone euro). En effet, pour définir la politique monétaire la BCE se base sur la situation macroéconomique de la zone euro dans son ensemble et non sur les situations spécifiques de chaque Etat-membre. Son objectif principal est celui de la stabilité des prix au sein de la zone. Il se peut que le taux d’inflation des différents pays de la zone soit très différent, certains pays peuvent connaître un taux d’inflation très élevé et d’autres très faible. La BCE prendra ses décisions (fixation des taux d’intérêt…) en fonction de l’inflation moyenne au sein de la zone. 

On observe donc dans le document du sujet, que les taux d’inflation sont très différents selon les pays. La Lettonie a un taux d’inflation annuel de 12,3% contre à peine 2.9% pour l’Espagne en 2023. On observe un écart de 4 entre les taux d’inflation.

La Lettonie aurait alors besoin d’une politique monétaire restrictive (de rigueur) pour ralentir l’inflation ce qui n’est pas le cas pour l’Espagne. Cette politique monétaire unique ne permettra pas de remédier à tous les problèmes : elle sera éventuellement favorable à certains pays mais pas à tous. 
De même qu’on observe que les taux de chômage sont très différents selon les pays. A peine 2,9% de la population active en Allemagne était au chômage en mai 2023 contre 12,7% de la population active en Espagne. Ici aussi, une politique monétaire unique n’est pas adaptée à des situations économiques aussi différentes.

L’Espagne aurait besoin d’une politique monétaire de relance pour faire baisser le chômage (en relançant le crédit donc la consommation donc l’emploi) alors que l’Allemagne non (une telle politique monétaire de relance pourrait générer encore plus d’inflation). Les politiques budgétaires nationales ne permettent pas non plus d’y faire face, faute de marges de manœuvre suffisantes (pacte de stabilité et de croissance trop contraignant).

Retrouve la correction de la 3e partie de l’épreuve composée et du sujet de dissertation de SES dans l’article complet des corrigés du bac 2024 avec digiSchool.

Les sujets de spécialité HGGSP

Pour l’épreuve de spécialité HGGSP, les candidats devaient traiter en 4 heures, dans une première partie l’un des deux sujets de dissertation suivants (sur 10 points): 

Sujet 1 : Les sociétés face aux fluctuations climatiques du Moyen  ge à nos jours
Sujet 2 : Juger les crimes de masse et les génocides depuis 1945

A cela s’ajoute l’étude critique de document, notée sur 10 points. Dans cette deuxième partie d’examen, il était attendu des candidats de caractériser les enjeux liés aux nouveaux espaces de conquête, en s’appuyant sur leurs connaissances et le document joint au sujet. 

Ce document est un article du journal Le Monde datant du 12 avril 2016 de François Bougon, « Les nouveaux explorateurs de l’espace sont les patrons de l’Internet ». Dans cet article, le journaliste questionne Philippe Achilleas, directeur de l’Institut du droit de l’espace et des télécommunications et professeur de droit public à l’université Caen-Normandie.
Corrigé du sujet de spécialité HGGSP du bac 2024 

Dissertation sujet 1 : les sociétés face aux fluctuations climatiques du Moyen  ge à nos jours 

Analyse du sujet :

Le sujet proposé se place dans le thème sur l’environnement, en particulier l’axe 2 sur le changement climatique, même si l’objet de travail conclusif portant sur les États-Unis peut être aussi utilisé. 

Il invite à s’interroger sur les relations qu’entretiennent les sociétés à leur environnement à travers les fluctuations du climat, analysées par les historiens environnementalistes. 

Fluctuations climatiques : il en existe deux types. Une naturelle, à savoir des variations inhérentes aux systèmes climatiques. Et une plus nouvelle dont la datation fait l’objet de débats parmi les scientifiques, l’accélération du changement climatique provoquée par les actions humaines et le rejet de GES  (cf. anthropocène). Dans les deux cas, elles se manifestent aux sociétés humaines par une intensité de  températures nouvelles, par une fréquence d’épisodes climatiques plus importante. Les historiens ont analysé ces fluctuations depuis l’époque médiévale. 

Les sociétés : le terme au pluriel implique une variété d’acteurs concernés par les fluctuations climatiques. De l’échelle individuelle aux acteurs internationaux engagés actuellement dans la gouvernance climatique mondiale, en passant par les États et leurs politiques environnementales. Les sociétés ont été impactées par ces variations climatiques et ont dû s’adapter, proposant, à partir du XXᵉ siècle, des actions pour lutter contre le changement climatique. 

Face : implique un rapport d’opposition ou à l’inverse de complémentarité, mais dans tous les cas, cela nous invite à centrer le propos sur les actions des sociétés humaines qui subissent  ces fluctuations climatiques dont elles sont pour partie responsable. Cela nous questionne sur l’adaptation des sociétés face à ces variations climatiques ainsi que des relations complexes des sociétés à leur environnement. 

Du Moyen  ge à nos jours : le cadre chronologique à étudier est large. La période médiévale renvoie aux travaux pionniers de Le Roy Ladurie. L’évolution du climat avec le XIXᵉ siècle industriel (fin du petit âge glaciaire et augmentation des émissions de GES), le XXᵉ (début de la grande accélération).

Problématique : en quoi les fluctuations climatiques du Moyen  ge à nos jours témoignent-elles des relations complexes des sociétés humaines avec leur environnement ?

Plan possible : 

I) Des sociétés sensibles aux évolutions du climat du Moyen  ge à nos jours 

Des populations vulnérables aux variations climatiques jusqu’au XIXe 

Les historiens de l’environnement et en particulier du climat (discipline récente née dans les années 1980 : Emmanuel Le Roy Ladurie en est le précurseur avec son Histoire du climat depuis l’an Mil) travaillent sur les relations des sociétés avec leur environnement et notamment sur les variations des températures. Pour retracer son évolution, ils puisent dans diverses sources (naturelles : glaciers, anneaux des arbres / humaines : dates de récolte, prix des céréales, récits, tableaux, etc.). Ils travaillent surtout sur l’histoire du climat à partir du Moyen  ge, car ils disposent de sources écrites plus nombreuses, mais aussi d’arbres plantés à cette époque et dont l’étude permet d’identifier des variations de température, d’humidité, sur des périodes plus courtes. Ils ont ainsi pu identifier avec précision de nombreuses variations du climat depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours. 

Ainsi, ils distinguent plusieurs périodes climatiques de refroidissement ou de réchauffement des températures. Le Roy Ladurie met en avant une première période de réchauffement du climat qu’il nomme le Petit Optimum Médiéval. À partir de l’an Mil jusqu’au début du XIVᵉ siècle, en Europe, le climat se réchauffe, ayant de multiples conséquences positives pour les populations. En effet, le radoucissement des températures favorise le développement agricole ainsi que  les défrichements des forêts. Les sociétés européennes connaissent alors une période de croissance démographique importante avec une population doublant entre 1000 et 1300. Mais à partir du XIVᵉ siècle jusqu’au XIXᵉ siècle, le climat se refroidit avec le « Petit âge glaciaire ». Cette fluctuation climatique est caractérisée par une avancée des glaciers européens, des températures hivernales, des étés souvent humides et frais. Ce refroidissement a de nombreuses conséquences souvent négatives sur les sociétés. Les années les plus froides ont été marquées par d’importantes crises frumentaires (hausse des prix du blé, disettes, etc.), ayant parfois entraîné des révoltes, notamment paysannes. Les années de misère du règne de Louis XIV, entre 1693 et 1694 ou le Grand Hiver de 1709, provoquent une surmortalité importante. La période la plus froide correspond aux grandes chasses aux sorcières dans les pays germaniques (les sorcières étant régulièrement accusées de modifier le climat : des historiens voient une corrélation). Les sociétés de l’époque moderne étant en Europe principalement agraires et rurales, ce sont elles qui sont les plus exposées aux variations climatiques, désorganisant l’ensemble de l’économie. 

Face aux ”catastrophes climatiques”, du moins perçues comme telles parfois par les populations, les adaptations sont minimes. Les populations sinistrées sont peu prises en charge et aucune politique gouvernementale n’est véritablement menée en Europe par exemple. Quelques aménagements sont cependant décidés : construction de digues, marquages dans les villes pour évaluer les crues. Le rapport entre sociétés et fluctuations climatiques est ainsi largement marqué par de déséquilibre entre la puissance de l’aléa climatique et le peu de ressources pour faire face à cet aléa. Néanmoins, les sociétés demeurent résilientes face à la répétition des événements climatiques. 

À partir du XIXe, la fin du petit âge glaciaire et la grande accélération climatique : quand les sociétés modifient le cours du climat. 

Dès le XIXᵉ siècle, le climat évolue encore : c’est la fin du Petit âge glaciaire et les débuts d’un réchauffement climatique qui s’est accéléré au cours du XXᵉ siècle. Les sociétés humaines deviennent les principaux agents du changement climatique contemporain. 

Les révolutions industrielles du XIXᵉ siècle participent plus largement de l’accélération des variations climatiques et notamment du grand réchauffement climatique. L’industrialisation européenne puis étendue au monde au cours du XXᵉ siècle et les rejets massifs de GES qui l’accompagnent est à l’origine de ce que les historiens du climat appellent l’anthropocène (même si la datation de l'origine est encore débattue), période géologique caractérisée par l’impact déterminant des activités sociétés humaines sur l’évolution de l’écosystème planétaire et notamment sur la climatologie. Poursuivie au XXᵉ siècle et densifiée par la mondialisation, l’industrialisation par l’utilisation d’énergies fossiles est responsable de l’accélération du réchauffement climatique que l’on connaît actuellement. Le réchauffement observé par les climatologues au cours du XXᵉ siècle est exceptionnel par son ampleur thermique et géographique. Les vingt premières années du XXIᵉ siècle constituent à titre d’exemple la période la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère nord depuis au moins deux mille ans. 

Les conséquences sur les sociétés de ce réchauffement climatique accéléré sont multiples et planétaires : fonte des glaces, acidification et montée des océans, augmentation des événements météorologiques extrêmes. Les sociétés subissent ainsi ces conséquences et doivent parfois migrer, car leur milieu est devenu trop dégradé. La Banque mondiale estime que 140 millions de personnes devront migrer pour raisons climatiques d’ici 2050 essentiellement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, démontrant ici toutes les inégalités entre individus à l’échelle mondiale face à ce réchauffement climatique. 

Face à ces fluctuations climatiques, les sociétés doivent agir.

II) Face aux défis climatiques, une pluralité d’actions des sociétés humaines et leurs limites 

Une prise de conscience tardive de l’impact des sociétés sur le climat et l’environnement 

Les scientifiques mandatés par l'ONU depuis 1988 dans le cadre du GIEC observent un réchauffement climatique depuis l'industrialisation (+ 0,6 °C au XXe siècle) et une accélération de celui-ci depuis les années 1970 (en moyenne + 0,17 °C par décennie). Les spécialistes du climat alertent sur les multiples conséquences déjà visibles localement (réchauffement rapide des régions polaires, multiplication des épisodes méditerranéens, montée du niveau des eaux, assèchement de certaines zones comme le Sahel, ralentissement de certains courants marins comme le Gulf Stream) et sur leurs conséquences humaines (appauvrissement, crises sociales, migrations) tout en appelant à des politiques adaptées.

La prise de conscience du réchauffement climatique par la communauté internationale apparaît dans les années 1970/1980 et s'inscrit dans un contexte plus général de réflexion sur les risques environnementaux générés par le modèle de croissance des sociétés industrielles. Déjà dans les années 1950 et 1960, en pleine croissance économique, l’écologie politique apparaît aux États-Unis, alertant sur les dangers des activités humaines sur l’environnement. Mais il faut attendre le Sommet de la Terre de Rio de 1992 qui marque un véritable tournant. Les États s'engagent alors plus concrètement dans l'action contre le réchauffement climatique par une nouvelle forme de gouvernance, la Conférence des parties (COP). Le protocole de Kyoto de 1997, puis la COP21 de Paris en 2015, sont d'autres étapes clés de la lutte internationale pour limiter le réchauffement climatique. Le changement climatique anthropique est devenu un sujet permanent des négociations multilatérales et un enjeu des relations internationales. Les discussions internationales reflètent l’évolution géopolitique et scientifique autour de la question climatique. Les travaux du GIEC ont fait reculer le climatoscepticisme, notamment dans les pays en développement. Les citoyens engagés agissent également par des actions collectives, à l’instar de Greta Thunberg et des marches du climat.  

En outre, la gouvernance climatique implique désormais des acteurs diversifiés : acteurs institutionnels (États, grandes métropoles organisées en C40, groupes d'États comme les États insulaires directement concernés par la montée des eaux), acteurs non institutionnels (FMN, ONG, présentes et réactives lors des sommets pour le climat) et institutions multilatérales (FMI et Banque mondiale pour le financement). C'est un système de gouvernance inclusif et représentatif.

Une difficile ou impossible gouvernance climatique mondiale 

Si la formalisation de la gouvernance climatique marque une étape décisive, elle est minée par de nombreux obstacles. Les questions climatiques se heurtent aux difficultés de changer de modèle économique, prédateur des ressources de l’environnement. Les inégalités de développement entre les pays développés énergivores et responsables d’une grande partie des émissions de GES et les pays en voie de développement sont également un frein aux politiques globales. Les accords internationaux sont parfois limités par les démarches individuelles concurrentes des États souverains qui entendent mener une politique unilatérale à l’image des États-Unis de D Trump. Le président américain annonce en 2017 leur retrait de l'accord de Paris ; les COP suivantes n'ont pas abouti à des engagements nouveaux.

À partir de 2007 (conférence de Bali, pour penser l’après Kyoto), les pays en développement deviennent une force motrice du processus : les pays du groupe G77+Chine se disent prêts à s'engager dans une lutte aux changements climatiques à condition que les pays industrialisés les aident. Les pays en voie de développement demandent une justice climatique afin d’assurer leur transition environnementale afin de lutter activement contre le réchauffement climatique. 

Enfin, la multiplicité des acteurs non institutionnels peut ralentir également les discussions. Lors des conférences, la société civile (ONG, peuples autochtones) joue un rôle croissant dans les débats. Les entreprises sont aussi de plus en plus mobilisées (entre actions concrètes et greenwashing). Les citoyens exercent une pression croissante sur les dirigeants : marche du siècle en mars 2019, procès contre les États au nom de la justice climatique (condamnation des Pays-Bas en 2018). La gouvernance climatique internationale peut ainsi être paralysée par l’ensemble de ces intérêts divergents. 

Conclusion 

Face aux variations climatiques, naturelles et d’origine anthropique, les sociétés se sont adaptées depuis le Moyen  ge. Si ces dernières subissent les effets concrets directs et indirects de ces fluctuations (famines, migrations, pollutions), elles ne sont pas que passives. De l’échelle individuelle à la gouvernance climatique internationale, différentes formes d’actions et d’organisations issues de multiples d’acteurs publics et privés ont vu le jour afin de mondialiser l’enjeu du réchauffement climatique. Il n’en reste pas moins que ces actions sont aujourd’hui limitées par les intérêts souvent divergents des acteurs (notamment des États) et par des objectifs mal dimensionnés à l’échelle globale. 

Retrouve la correction complète du sujet du bac 2024 de HGGSP (sujet de dissertation 1 et 2 + étude critique de document) dans l’article des corrigés du bac 2024 avec digiSchool.

Le sujet de spécialité HLP du Bac 2024

Durant les 4 heures d’épreuves de HLP (Humanités, Littérature et Philosophie), les candidats devaient traiter les deux parties du sujet proposé : une partie interprétation littéraire (sur 10 points) et une partie essai philosophique (sur 10 points).

Sur la base de l’extrait de Louis Aragon, Le Roman inachevé (1956), les candidats devaient répondre aux questions suivantes : 

Première partie, interprétation littéraire : Quelles violences ce poème dit-il ?
Deuxième partie, essai philosophique : Peut-on perdre son humanité ?

Corrigé du bac 2024 de la spécialité HLP

Voici une proposition de corrigé, proposée par un professeur certifié. Pour la partie interprétation littéraire, la question “Quelles violences ce poème dit-il ?” invite à identifier les différentes formes de violences présentes dans le poème d’Aragon. Il convient alors d’identifier les ressources littéraires qu’utilise le poète pour dénoncer ces violences.
Enjeu(x) du sujet : Le poème raconte le passage d’un convoi de prisonniers de guerre allemands durant la Première Guerre mondiale. La violence présentée n’est pas nécessairement celle des champs de bataille mais plutôt le sort réservé par les villageois français à ces hommes déjà éprouvés par la guerre. Le poète utilise alors un registre pathétique pour dénoncer l’humiliation subie par les prisonniers afin d’émouvoir le lecteur. Les trois premiers vers présentent l’histoire racontée comme vraie (« Je me souviens C’était je crois ») et laissent entendre très clairement la dimension critique du poème : « Je ne savais pas qu’on pût traiter ainsi des êtres humains ».
Problématique : En quoi ce poème présente-t-il un regard nouveau sur les violences de la guerre ?

I - Le récit pathétique des violences de la guerre

A - La dureté de la vie au front
Aragon cherche à apitoyer le lecteur en lui présentant des hommes ayant souffert à la guerre.

B - Les difficultés des civils
La violence de la guerre a également une influence sur les civils.

II -  Une violence nouvelle : celle exercée par le peuple

A - Une dimension spectaculaire et humiliante
La violence exercée par le peuple se joue dans son attitude vis-à-vis des prisonniers.

B - L’exil
 Le poète insiste à plusieurs reprises sur la douleur de l’exil pour ses prisonniers.

C - La déshumanisation
En raison des violences vécues lors de la guerre et de celles du convoi, les prisonniers semblent déshumanisés.

Retrouve la correction complète du sujet de HLP 2024 dans l’article des corrigés du bac 2024 avec digiSchool.

Les résultats

Vous pourrez découvrir vos notes aux épreuves de spécialité, ainsi que les résultats complets du baccalauréat le 8 juillet 2024.

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