Un témoignage bouleversant et nécessaire. Quelques jours après la célébration des 78 ans de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, la rescapée Lidia Maksymowicz, fille de résistant biélorusse, déportée à 3 ans, se raconte dans La petite fille qui ne savait pas haïr, son livre-témoignage publié aux Éditions Michel Lafon.
À 82 ans, la survivante se souvient encore de son arrivée dans le camp de la mort de Birkenau, où elle sera séparée de sa mère, qu'elle ne retrouvera qu'une quinzaine d'années plus tard. Les chiens qui hurlent sur le quai, les mères de famille battues, les cris des enfants, le crachat des SS en pleine nuit… : "Ça reste quelque part sur la peau", explique Lidia Maksymowicz ce mercredi. La petite fille qu'elle était voyageait alors dans un convoi de détenus "non-juifs", elle sera tatouée avec un numéro de prisonnier politique.
Il n'y avait aucune amitié, aucune aide même entre les enfants [du laboratoire].
Lidia Maksymowicz
Lidia Maksymowicz raconte avoir été choisie par le docteur Mengele sur "une rampe de déchargement", dès son arrivée. Le premier souvenir vivace qu'elle garde du médecin et tortionnaire nazi reste ses bottes cirées. Elle tentera ensuite de survivre parmi les autres jeunes victimes du criminel de guerre, qui leur administrait des vaccins, du poison ou encore des "gouttes dans les yeux" - dans le but de découvrir un sérum qui pourrait rendre les yeux bleus. "L'homme parfait devait avoir les yeux bleus, et moi je les avais déjà. Donc on ne me mettait pas de gouttes", se souvient Lidia Maksymowicz.
Alors qu'elle a entre 4 et 5 ans, la rescapée se souvient s'être laissée gagner par une sorte "d'apathie" : "Il n'y avait aucune amitié, aucune aide même entre les enfants [du laboratoire]. C'était vraiment une survie animale, instinctive", se remémore la rescapée.
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