Six mois après le meurtre de son frère, la plaie n'est pas encore refermée. Nabiha Merabet, la grande sœur d'Ahmed, le policier assassiné par les frères Kouachi, confie à RTL ressentir encore de la détresse. "Nous sommes détruits, a-t-elle déclaré. Une partie de nous est morte avec lui. On n'est pas bien. Maman est éteinte. Elle pleure tous les jours." La mère d'Ahmed Merabet et ses six frères et sœurs sont suivis par un psychologue mais parler ne lui permet pas de faire le deuil. "D'un point de vue psychologique, nous avons un suivi mais chacun d'entre nous ne travaille pas. On est en arrêt maladie."
Plus que toute autre chose, ils ne réussissent pas à oublier les images de cette terrible vidéo, diffusée sur internet, où l'on voit Ahmed Merabet tombé à terre, impuissant, les mains levées pour se protéger, se faire assassiner à bout portant par l'un des frères Kouachi. "On fait des cauchemars à cause cette vidéo qui est passée en boucle de mon frère allongé, abattu de sang froid et les images passent encore, s'indigne Nabiha Merabet. "À chaque fois qu'il y a un attentat, on rappelle ce qui s'est passé les 7, 8 et 9 janvier. Je ne comprends pas qu'on passe cette vidéo car à chaque fois que l'on revoit ces images, la blessure ne se referme pas. Elle s'agrandit."
Il a sacrifié sa vie pour défendre des personnes. On ne demande pas l'aumône, mais de la reconnaissance
Nahiba Merabet
Nahiba Merabet explique n'avoir pas encore reçu l'indemnisation promise aux familles des victimes d'attentats. Cela fait 6 mois qu'elle attend ce signe de reconnaissance qui représente davantage un symbole pour elle. "Aujourd'hui nous n'avons reçu aucune indemnisation, s'est-elle exprimée. Nous avons une proposition mais qui paraît totalement indécente par rapport à la mort de mon frère, les circonstances. Il a sacrifié sa vie pour défendre des personnes. On ne demande pas l'aumône, mais de la reconnaissance avant tout. Pour nous c'est important."
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