L'enquête se poursuit après les attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes à Paris. Après une vague d'interpellations, neuf personnes étaient toujours en garde à vue dimanche 18 janvier, tandis que trois autres suspects ont été relâchés, a-t-on appris de source judiciaire.
Les suspects ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne pour être interrogés sur le "possible soutien logistique" qu'ils sont susceptibles d'avoir apporté - notamment des armes et des véhicules - à Amédy Coulibaly, l'auteur de la prise d'otages sanglante du 9 janvier au supermarché casher.
Au total, huit hommes âgés de 22 à 46 ans et quatre femmes âgées de 19 à 47 ans avaient été interpellées. Ces quatre dernières sont les compagnes de quatre des hommes en garde à vue. Mais les gardes à vue de trois de ces femmes ont été levées samedi, a précisé la source judiciaire.
Les neuf autres ont quant à elles été prolongées de 48 heures dimanche, ce qui signifie qu'elles pourraient durer jusque mardi. Vendredi, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait indiqué que les personnes en garde à vue étaient "connues des services de police pour des faits de droit commun".
Cette opération de police s'est déroulée dans les communes où vivent les différents suspects: Montrouge et Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), Grigny et Fleury-Mérogis (Essonne) ou encore Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), selon des sources concordantes.
Selon une autre source policière, les enquêteurs ont effectué ces derniers jours de nombreuses filatures de personnes repérées à partir d'éléments ADN et d'écoutes téléphoniques dans l'entourage présumé des frères Kouachi - les tueurs de Charlie Hebdo - et surtout d'Amédy Coulibaly.
Le lieu d'inhumation d'Amédy Coulibaly, islamiste radicalisé en prison, finalement tué par la police, n'était pas connu dimanche. Les frères Saïd et Chérif Kouachi, les jihadistes qui ont tué 12 personnes le 7 janvier à Charlie Hebdo, également tués par les forces de l'ordre, ont été respectivement enterrés vendredi à Reims et samedi à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Leurs sépultures sont anonymes pour éviter qu'elles ne deviennent un lieu de pèlerinage.
Après la communion des jours où des millions de personnes se sont rassemblées pour dire "Je suis Charlie" contre le terrorisme et en défense de la liberté d'expression, le pays dévoile aussi petit à petit un autre visage, celui de nombreux Français qui revendiquent, pour des raisons très diverses, ne pas être "Charlie".
A l'étranger, dans le monde musulman, la nouvelle caricature du prophète Mahomet en Une du "numéro des survivants" du journal satirique a provoqué de nombreuses manifestations, souvent antifrançaises voire antichrétiennes. Dix personnes sont mortes et de nombreuses églises ont été incendiées dans des manifestations vendredi et samedi au Niger, pays soutenu par la France dans la lutte contre le terrorisme. Le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui a défilé le 11 janvier avec une cinquantaine d'autres dirigeants internationaux et plus de 1,2 million de personnes à Paris, a accusé les émeutiers de n'avoir "rien compris à l'islam".
Au Pakistan, plusieurs milliers de personnes ont encore manifesté dimanche. Des drapeaux français et des effigies du président Hollande ainsi que des dessinateurs de "Charlie Hebdo" ont été brûlées.
Face à cette colère, François Hollande a invoqué les "valeurs" françaises", à commencer par la liberté d'expression.
En France, le gouvernement a choisi de réprimer durement tout acte ou message faisant l'apologie des attentats ou de leurs auteurs, en multipliant les procédures judiciaires. Il a aussi lancé une "mobilisation de l'école pour les valeurs de la République", après le refus de nombreux élèves de se joindre à la minute de silence pour les victimes. La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem doit faire de premières annonces cette semaine.
Seront aussi scrutées les mesures que doit présenter mercredi le gouvernement pour renforcer le renseignement après les "failles" révélées par les attentats, perpétrés par des jihadistes français connus, parfois de longue date, par les services. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit proposer un renforcement de la Direction générale de la sécurité intérieure, notamment pour surveiller internet. Un fichier des personnes condamnées pour terrorisme doit aussi voir le jour.
Le gouvernement espère ainsi perpétuer, au moins sur ce terrain, l'unité nationale. Bernard Cazeneuve a assuré dans une lettre au président de l'UMP Nicolas Sarkozy que la plupart de ses propositions étaient partagées voire mises en oeuvre par l'exécutif socialiste. En revanche, il a opposé une fin de non recevoir à une proposition phare de l'UMP, l'interdiction de retour en France de jihadistes même s'ils sont français, jugée contraire à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme.
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