C'est certain : le dispositif est bien présent sur les principaux axes. Prenons l'exemple d'un point de passage qui permet de gagner la Belgique sur l'autoroute A2, un kilomètre avant la frontière. Les véhicules sont rassemblés sur une seule file, puis détournés sur un grand parking. Là, les voitures défilent lentement une par une devant un groupe de dix policiers appuyé par des militaires. Les agents tentent de repérer les voitures suspectes. Ils regardent brièvement les conducteurs. Finalement, les contrôles sont assez rares et totalement aléatoires. Sur cent véhicules qui passent en une heure, trois ont été contrôlées.
C'est le cas de ce minibus transportant des touristes turcs. Il est fouillé. Les identités de tous les passagers sont relevées et transmises par radio au fichier central. Supposons qu'un individu soit "fiché S", c'est-à-dire sous surveillance pour terrorisme. Les policiers sont prévenus. Ils prennent alors discrètement un maximum d'informations sur le trajet et l'identité de la personne avant de la laisser repartir, sans qu'elle ne se doute de rien. Ce sont d'autres services (DGSI, par exemple) qui prennent la décision d'intervenir.
La plupart des automobilistes accueillent ces contrôles de manière plutôt positive. "Je ne m'y oppose pas. Je passe là une fois par semaine. Si cela peut aider à la sécurité, pourquoi pas ? Après si cela devient vraiment trop invasif, on va voir comment cela va se dérouler", témoigne Arnold, un Français venu visiter sa famille en Belgique.
Une fois la frontière passée, retour en France en passant cette fois par la départementale qui traverse le petit centre ville de Quiévrain. On assiste à un nouveau contrôle, presque plus poussé celui-ci. Régulièrement un policier s'approche pour poser des questions aux conducteurs. Où allez-vous ? Pour quelle raison ? Au final, fouilles et contrôles sont presque deux fois plus nombreux que sur les autoroutes.
Sur ces routes secondaires, les douaniers renforcent le dispositif. On assiste même à un véritable retour en arrière, avant Schengen. Nous suivons une équipe de douaniers de la région lilloise. Cette quinzaine d'agents remontent le temps : ils se déploient à l'endroit même des anciens postes frontières fermés il y a vingt ans. Là, devant les vieux bâtiments défraîchis ou les guérites abandonnées, leur mission reste la même : contrôler les marchandises et leurs propriétaires.
Le dispositif à ses limites. La première tient en deux chiffres : 620 kilomètres de frontière et plus de mille points possibles pour passer d'un pays à l'autre. Aujourd'hui, seulement une soixantaine sont sous surveillance. Un contrôle total est tout simplement impossible.
Autre problème : si les policiers et les gendarmes ont accès automatiquement au fichier central pour repérer notamment les "fiches S", ce n'est pas le cas des douaniers. Ils doivent eux même en faire la demande en cas de suspicion. Cela prend un peu de temps. Quant aux agents belges qui tournent eux aussi sur la frontière, ils n'ont pas accès aux fichiers français. À moins que la personne recherchée soit sous le coup d'un mandat international.
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