La radicalisation des détenus derrière les barreaux préoccupe les autorités. On estime qu'en 2017, ils sont 1.336 adeptes d'un islam radical, contre 700 en 2015. C'est le cas des deux individus mis en examen vendredi 6 octobre pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Qualifiés de "d'islamistes radicaux", par une source proche de l'enquête, ils sont soupçonnés d'avoir préparé un attentat ciblant des policiers et des surveillants de prison notamment. Au départ, ils avaient été incarcérés pour des faits de droits communs.
Leur projet a été détecté grâce aux techniques de renseignement appliquées en centres de détention. L'application en avril dernier de la loi du 3 juin 2016 a permis d'inaugurer le Bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP). Sa mission : lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée en prison. Ainsi, le prisons peuvent appliquer des techniques réservées aux services de renseignement, qui ont permis, selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet à Europe 1, "de s'apercevoir de ce qui était préparé".
Le Parisien explique alors que la prison a désormais la possibilité de mettre des téléphones de détenus sur écoute et "regarder les textos d'un portable saisi ou le contenu d'une clé USB avant de les remettre au parquet", ajoute le conseiller du Syndicat national des directeurs pénitentiaires, Jean-Michel Dejenne, au quotidien régional.
Ces deux détenus étaient sur le point d'être libérés. C'est pourquoi la DGSI a attendu d'avoir assez d'éléments afin de pouvoir les mettre en examen et éviter qu'ils passent à l'acte dès leur sortie de Fresnes.
Pendant un an, les services de renseignement intérieur ont donc suivi de près les agissements des deux détenus de 22 et 28 ans. Ils laissent volontairement leurs cibles tranquilles et monter leur projet, sans rater une seule miette de l'élaboration du plan.
C'est ainsi que le plus âgé des deux a pu entrer en contact avec un homme présent dans la zone irako-syrienne avec son téléphone portable. Alors qu'il aurait dû sortir de prison mardi 10 octobre, les enquêteurs décident de placer les deux prisonniers en garde à vue et de mener des perquisitions dans leurs cellules. Ils ont ainsi accumulé suffisamment d'éléments pour que le juge d'instruction décide de mettre en examen les deux hommes pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
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