Un policier de 37 ans, installé au volant d'un car de police, a été tué de deux balles dans la tête dans la soirée du 20 avril à la hauteur du 102 de l'avenue des Champs-Élysées. Trois proches de Karim Cheurfi, l'assaillant de 39 ans armé d'un fusil d'assaut, sont actuellement en garde à vue pour tenter de comprendre ses intentions précises. L'attaque a été revendiquée par l'organisation État islamique. En plus de la première victime, il a blessé deux autres policiers et une passante, "victime d'éclats de balles", a précisé le procureur de la République de Paris, François Molins, au cours d'une conférence de presse organisée vendredi 21 avril.
Tout au long de son parcours judiciaire, Karim Cheurfi, bien "connu des services de police", a multiplié les actions violentes et développé son hostilité à l'égard des forces de l'ordre. Son casier judiciaire ne compte pas moins de quatre condamnations. "Karim Cheurfi n'était pas fiché S (sûreté de l'État, ndlr) et n'avait pas présenté tout au long de sa période d'incarcération, donc pendant une période de quasiment 14 ans, (...) de signes de radicalisation ou de signes de prosélytisme pendant toutes ces années de détention", a ajouté le procureur.
L'homme a passé la moitié de sa vie derrière les barreaux. Il en est ressorti marqué, différent. Le profil qui se dessine est celui d'un délinquant ancré dans la haine de l'uniforme. Il a d'abord été condamné à quinze ans de prison en 2005, après avoir eu quatre ans plus tôt une violente altercation avec des automobilistes à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne), dont l'un est adjoint de sécurité. "Après une course-poursuite, Cheurfi leur tire dessus, les blessant grièvement au thorax. En garde à vue, il profite d’un moment d’inattention d’un fonctionnaire pour lui voler son arme et tenter de l’abattre", rappelle Libération.
Le détenu se fait remarquer par sa violence sur un gardien, puis sur un co-détenu. Ce qui lui vaudra deux autres lignes sur son casier. Karim Cheurfi sort finalement en 2013 en libération conditionnelle. Mais quelques semaines plus tard, il replonge pour vol et refus d’obtempérer. Nouvelle libération en 2015. Karim Cheurfi est suivi par un juge d'application des peines.
Parmi ses obligations, il y a l'interdiction de sortir du territoire français. Le tueur, soupçonné de vouloir s'en prendre aux forces de l'ordre, avait été convoqué par la justice en avril 2017 après avoir effectué un voyage en Algérie, et le juge ne l'avait pas renvoyé en prison. Convoqué par le juge d'application des peines de Meaux (Seine-et-Marne), Karim Cheurfi, condamné notamment pour une affaire de vol avec effraction, "se présentait devant son juge le 7 avril 2017" qui lui "rappelait ses obligations" "sans procéder à la révocation de son sursis avec mise à l'épreuve", a indiqué François Molins.
Le parquet de Meaux avait saisi le juge "dès lors qu'il était apparu que l'intéressé était parti en Algérie du 15 janvier au 14 février 2017", "pour s'y marier" selon les explications de Karim Cheurfi. Il avait pourtant pour obligation d'avertir la justice de son voyage.
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