Arrêts maladie : un système "pas équitable, pas très lisible, pas très soutenable", selon Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam

À partir de ce mardi 1er juillet, un nouveau formulaire papier pour les arrêts maladie sera mis en place. L'objectif ? Lutter contre la fraude et les faux arrêts maladie vendus en ligne. "On a détecté, en 2024, près de 40 millions d'euros de fraude liés à des faux arrêts de travail papiers. On a mesuré qu'il fallait donc absolument renforcer la sécurité de ces formulaires-là, éviter des photocopies, éviter des formulaires qui se baladent", explique Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam), ce lundi 30 juin sur RTL. Il l'assure, cela ne changera rien pour les particuliers.

Par ailleurs, le 25 juin, l'Assurance maladie a présenté 60 propositions pour faire 4 milliards d'euros d'économies. Parmi ces pistes de réflexion, la Cnam souhaite ouvrir la discussion sur des sujets sensibles comme l'instauration d'un jour de carence d'ordre public. Si les économies engendrées par une telle mesure ne sont pas avérées, Thomas Fatôme estime qu'aujourd'hui, "le système n'est pas assez responsabilisant pour l'ensemble des acteurs, assurés, prescripteurs, entreprises" et qu'il coûte très cher, "16 milliards d'euros, plus d'un milliard d'euros de dépenses supplémentaires en 2024". 

"Le problème, c'est qu'aujourd'hui, le système n'est pas équitable. Vous êtes plus ou moins couverts selon la taille de votre entreprise, selon votre ancienneté. Il n'est pas très lisible. Les gens ne comprennent pas très bien comment ça marche. Et il n'est pas très soutenable. Les dépenses vont trop vite. On appelle vraiment à cette refondation", ajoute-t-il.

Le directeur général de la Cnam tient tout de même à rappeler l'importance de l'arrêt maladie dans le système social français. "En 1945, la Sécurité sociale a été créée pour fournir des arrêts de travail aux gens qui ne pouvaient pas travailler, qui ne pouvaient pas aller aux usines, qui ne pouvaient pas aller dans les champs. Donc, c'est une protection qu'il faut maintenir", souligne-t-il.