L'heure est à la célébration dans l’Hexagone le 8 mai. La France se souvient de la Libération de Paris, en 1945, et de la victoire des alliés contre le nazisme. De l'autre côté de la Méditerranée, en Algérie, on commémore un souvenir bien moins joyeux. Le 8 mai 1945, alors que l'Algérie (alors colonie française) célèbre aussi la fin de la guerre et la victoire contre l'Allemagne d'Hitler, des manifestations pacifiques s'organisent dans le pays.
Notamment à Sétif, où certains profitent de la foule et du rassemblement pour faire passer des idées indépendantistes. Alors que seuls les drapeaux français ou des pays alliés sont autorisés, Saâl Bouzid, 26 ans, brandit un drapeau algérien, signe indépendantiste. Il est abattu. Et cette balle marque le début de la répression coloniale sur le peuple algérien. Elle est suivie de représailles du côté européen. Ce jour-là, d'après de nombreux historiens cités dans Le Figaro en 2015, 23 Européens ont été tués, et 80 blessés. Du côté des manifestants, 35 sont tués et des dizaines blessés.
Dans une autre ville, à Guelma, une autre manifestation dégénère aussi. Le porte-drapeau est à nouveau tué. Ces "événements" mènent alors à une escalade de représailles. D'après Le Monde Diplomatique, "les arrestations et l’action des milices déclenchent les événements, incitant à la vengeance contre les colons des environs. Les civils européens et la police se livrent à des exécutions massives et à des représailles collectives".
Du côté des Algériens, le nombre de victimes reste encore flou aujourd'hui. Une majorité d'historiens français, lit-on dans Le Figaro, "atteste d'un bilan de dizaines de milliers de victimes arrêtées, torturées et exécutées sommairement". Annie Rey-Goldzeiguer, historienne citée dans Le Monde Diplomatique, convient que "pour les 102 morts européens, il y eut des milliers de morts algériens". Dans un article du Monde datant de 2015, l'auteur estime qu'au total, "la répression féroce qui durera sept semaines et fera entre 20.000 et 30.000 morts parmi la population arabe."
Ce n'est que le 27 février 2005 que la France commence à reconnaître une certaine responsabilité. Ce jour-là, l'ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, qualifie les événements de "tragédie inexcusable" et de "massacres". Dix ans plus tard, Jean-Marc Todeschini, alors secrétaire d'État français chargé des Anciens combattants de François Hollande, participe aux commémorations à Sétif. Alors que pour Le Monde Diplomatique, la guerre d'Algérie a commencé ce 8 mai 1945, et pas en 1954.
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