1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Affaire Tariq Ramadan : "Mediapart", "Charlie Hebdo" et Manuel Valls s'écharpent
3 min de lecture

Affaire Tariq Ramadan : "Mediapart", "Charlie Hebdo" et Manuel Valls s'écharpent

"Charlie Hebdo" accuse "Mediapart" d'avoir supposément fermé les yeux sur les agissements de Tariq Ramadan, accusé de violences sexuelles. Et Manuel Valls s'est invité dans la polémique. Explications.

Edwy Plenel, fondateur de Médiapart, en 2012
Edwy Plenel, fondateur de Médiapart, en 2012
Crédit : MARTIN BUREAU / AFP
Julien Absalon
Julien Absalon
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

L'affaire Tariq Ramadan vire à la polémique politico-médiatique. Dans la foulée des dépôts de plainte de femmes accusant l'islamologue de viols, plusieurs attaques ont été portées contre Mediapart et précisément son directeur Edwy Plenel. Manuel Valls et Charlie Hebdo sont en première ligne. Ils reprochent au site d'information d'avoir fermé les yeux sur les agissements de Tariq Ramadan.

Farouche opposant du théologien dont il dénonce la "duplicité", l'ancien premier ministre Manuel Valls a reproché à une "partie de la presse" d'avoir "abdiqué" face à l'islamisme radical. Sur le plateau de CNews, dimanche 5 novembre, il en a profité pour désigner nommément Edwy Plenel, président de Mediapart, en l'accusant de "complicité".

Au soir de ces accusations, Edwy Plenel s'est défendu une première fois sur le plateau de BFMTV. Évoquant notamment une longue enquête "sans complaisance" qui avait été publiée sur Tariq Ramadan, il avait alors assuré : "Personne d'entre nous à Mediapart ne savait, quand nous avons fait cette enquête". Fabrice Arfi, l'un des journalistes les plus notoires de Mediapart, dont il est le responsable du pôle enquêtes, y voit une manipulation politique. "Ce que je vois (...), c'est le cynisme terrifiant d'un homme prêt à utiliser des accusations de viols pour régler des comptes 'idéologiques'", a-t-il écrit dans un tweet répondant à l'ex-chef du gouvernement.

Edwy Plenel caricaturé

Mais la controverse a gagné en intensité lorsque Charlie Hebdo a dévoilé la une de son journal en date du 8 novembre. On y voit, sur fond rouge, quatre caricatures d'Edwy Plenel sur lesquelles sa fameuse moustache lui masque les yeux, les oreilles et la bouche. Le titre, teinté d'ironie, en dit long : "Affaire Ramadan, Mediapart révèle : 'On ne savait pas'".

À lire aussi

Cette une, signée de la dessinatrice Coco, fait bondir les journalistes de Mediapart. "Soutien absolu à Charlie quand ils sont menacés ; les combattre avec les mots, les idées et les faits face à une Une aussi abjecte", s'insurge Fabrice Arfi. "Nos enquêtes ne tombent pas du ciel. Elles partent toujours de témoignages ou de documents que nous jugeons suffisamment sérieux pour être crédibles. Nous n’avions pas ces éléments en notre possession l’année dernière. C’est aussi simple que cela. Aujourd'hui nous traitons éditorialement les accus