Le gouvernement a présenté son plan en faveur de l'aéronautique, mardi 9 juin. Au total, 15 milliards d'euros vont être débloqués. Et quand on voit dans quel état sont les compagnies aériennes, on comprend l'urgence.
Certains ont pu être surpris de constater que sur les 15 milliards, la moitié, c'est-à-dire 7 milliards, étaient un prêt accordé à Air France. Air France est bien sûr essentiel dans le paysage aéronautique français mais ne pèse pas la moitié du secteur dans le pays. L'aéronautique emploie 195.000 personnes, dont 45.000 chez Air France.
Mais les compagnies aériennes font face à une crise sans précédent. L'IATA, l'association internationale qui regroupe les 290 plus grosses compagnies aériennes mondiales fait un constat effrayant : les compagnies vont perdre 84 milliards de dollars cette année, le trafic aérien va chuter de 36% en 2020 et l'année prochaine, on sera encore sur des pertes de 15 milliards de dollars à l'échelle mondiale. On est loin des espoirs de l'année dernière quand les compagnies espéraient doubler le nombre de voyageurs d'ici 2040 avec 8 milliards d'humains transportés par an.
Les aides d'État sont massives dans le monde entier. Ce sont des milliards pour les compagnies. Mais est-ce que ça va suffire à les sauver ? Pas sûr... Mais pas le choix. Le contribuable peut s'étrangler du soutien massif de l'État à une compagnie privée comme Air France... Mais l'Italie fait pareil avec Alitalia, l'Allemagne avec la Lufthansa... À la fin, il y aura certainement des faillites car toutes les compagnies ne sont pas en bonne santé. Mais aucun État digne de ce nom ne peut se passer d'une compagnie nationale.
Par pure fierté nationale ? Un peu... Mais la fierté à 7 milliards, ça ferait cher le péché d'orgueil. C'est aussi inévitable car les compagnies aériennes, c'est la raison d'être de tout le secteur aéronautique... toute la filière y compris les aéroports.
D'ici 2040, Airbus devait livrer 40.000 avions dans le monde. Depuis le début du coronavirus, les compagnies ont gelé toutes leurs commandes. Emirates, une des plus rentables au monde, soutenue à coup de subventions et de carburant bon marché va devoir licencier.,Mais son premier geste a été de stopper les commandes d'Airbus et de Boeing pour des dizaines de milliards de dollars. Sans compagnies, le secteur s'asphyxie.
Officiellement, les milliards des États seront remboursés par les compagnies. Mais sincèrement, il est difficile de voir comment. Car on sauve aujourd'hui les compagnies avec des prêts massifs mais on les endette aussi à moyen terme. Et toutes ne pourront pas rembourser. C'est un peu le problème de cette crise où les gouvernements dégainent les milliards sans savoir qui les paiera à la fin.
L'an prochain, la dette des compagnies aériennes pèsera 550 milliards de dollars, c'est quasiment l'ensemble des revenus des entreprises du secteur. C'est intenable financièrement. Donc on court à la faillite de certaines compagnies ou on prépare des nationalisations dans deux ans... C'est comme ça que le prêt garanti de l'État devient un jour une subvention publique.
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