Chaque année, ils sont quelque 800.000 élèves à basculer du lycée au secondaire grâce au site admission-postbac.fr (APB). Pour ce faire, chaque terminal achevant son cursus lycéen remplit une liste de vœux pour l'année suivante et se voit attribuer l'un de ses choix via la plateforme en ligne. Mais depuis plusieurs mois, l'association Droits des lycéens réclame la divulgation du code source de l'algorithme qui régit ce système.
En juin 2016, le ministère de l'Éducation nationale avait dévoilé les règles les plus élémentaires du fonctionnement de son site APB, sans toutefois contenter les principaux demandeurs de transparence. Ceux-ci dénoncent essentiellement l'opacité du processus de sélection et ses incohérences. En cause, par exemple, la manière dont sont départagés les ex æquo désireux de rejoindre une filière en tension, c'est-à-dire limitée en terme de places disponibles. Car dans le détail, l'algorithme d'admission post-bac réalise une priorisation contestable, notamment en favorisant les élèves de l'académie ou en réalisant un tirage au sort, lui aussi décrié.
Ce système de tirage au sort, justement, a été jugé sans fondement légal à Bordeaux, en juin 2016. Le mois suivant à Paris, puis en septembre à Nantes, deux autres décisions de justice attestaient d'un "doute sérieux" relatif au refus d'inscriptions d'étudiants en réorientation, ceux-ci étant défavorisés dans leurs choix par rapport aux néo-bacheliers.
En réalité, les failles désormais exposées d'APB et de son algorithme semblent résulter d'un problème inhérent à l'Éducation nationale, et plus largement, aux gouvernants politiques successifs. Symbole de cette défaillance : le rapport d'inspection émis en avril 2016 par le ministère de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le document remet en cause la loi sur l'enseignement supérieur de 1984 et qui devait définir la manière dont seraient appliqués les critères de priorités dans l'accession aux filières universitaires en tension. Sauf que ce dernier texte n'est jamais entré en vigueur, la faute à sa portée sélective, censée être inexistante dans l'éducation en France.
Le ministère, lui, a concédé à nos confrères du Monde une "ambiguïté" légale et a promis de clarifier cette situation "avant l’ouverture de la prochaine session APB" en janvier 2017. En attendant, l'association Droits des lycéens n'en démord pas et demande toujours le code source de l'algorithme incriminé. Elle pourrait même "obliger" le ministère à faire preuve de transparence "devant un tribunal administratif", selon le président de l’association, Clément Baillon, et ce grâce à l'avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). Celui-ci, émis le 23 juin 2016, donnait raison à Droits des Lycéens, et mettait encore davantage de pression sur le ministère de l'Éducation.
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