Accident en Gironde : 5.000 personnes rendent hommage aux victimes

Quelque 5.000 personnes ont participé à une marche silencieuse en hommage aux 43 victimes de la collision en Gironde, ce dimanche 25 octobre, à Petit-Palais. Ils sont venus de toutes les communes alentour. Certains avec leur cor de chasse, dans cette région qui compte de nombreux chasseurs, d'autres avec quelques fleurs. Dans cette petite commune durement frappée par le drame, familles et proches des victimes se sont rassemblées pour exprimer leur "peine immense". 

Dans l'après-midi, sous un doux soleil d'automne, entre 4.000 et 5.000 personnes se sont massées sur la place centrale et dans les rues adjacentes, rose blanche à la main ou brassard noir pour certains, pour une marche silencieuse autour du village. Le long cortège s'est ébranlé en silence, avec en tête les familles des disparus, suivies de la maire Patricia Raichini, qui a elle-même perdu trois belles-soeurs dans l'accident, et des membres du conseil municipal. 

Toutes les générations

Dans la foule, de nombreuses personnes âgées, mais aussi des familles avec des enfants, certains se soutenant ou se tenant la main. Les membres de l'équipe locale de football, le FC Petit-Palais, revêtus de leur maillot vert et blanc, étaient présents : "Il y avait pas mal de personnes qui venaient nous voir jouer. On ne les verra plus", a expliqué Benjamin Jauzou, 23 ans, qui a grandi dans le village. "On voulait mettre en avant les couleurs du village, montrer qu'on est là". 

Pendant plus d'une heure, le cortège a effectué le tour du village, en empruntant des petites routes de campagne au milieu des vignes et des bosquets, avant de se rassembler devant l'église. Pendant le trajet, la foule s'est aussi arrêtée devant la maison de certains des défunts. 

Un rescapé dans la foule

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En fin de matinée, 350 personnes s'étaient déjà retrouvées au centre du village viticole, devant la petite église romane de pierres blondes, typique de la région, pour la cérémonie organisée à l'initiative des clubs de chasseurs locaux, auxquels appartenaient de nombreuses victimes, pour la plupart des personnes âgées.

Un groupe de chasseurs s'est rassemblé devant l'église, autour d'un petit autel improvisé couvert d'un linge blanc et de 43 bougies. Autour d'eux, des centaines de personnes, les visages graves et les larmes aux yeux. Une minute de silence a inauguré la cérémonie. "Nous avons décidé de suspendre la chasse pendant une semaine afin de rester auprès de nos familles, ce sont nos anciens qui nous ont transmis ces valeurs et cette passion", a déclaré, très ému, Jérémie Bessard, conseiller municipal et chasseur. "Votre départ marque le début d'une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêmement difficile à reconstruire, notre peine est immense". 

En retrait, sous un arbre, un chasseur a entonné un air avec son cor. Les participants se sont ensuite ébranlés en cortège, pour une "marche du deuil" autour de l'église, avant de pénétrer dans l'édifice, trop petit pour accueillir tout le monde. Dans la foule, émergeait le visage encore bandé de Jean-Claude Leonardet, charpentier de 73 ans, un des huit rescapés de la catastrophe.

"Nous sommes tous des amis"

"C'est un grand désespoir. On est profondément touchés, car ce sont tous des amis. Dans de petits villages comme les nôtres, nous sommes tous des amis", a confié avec émotion Georgette, habitante de Petit-Palais-et-Cornemps et membre du club du troisième âge qui avait organisé l'excursion. "C'est un siècle qui est parti de chez nous", a témoigné, la gorge nouée, Georges Puyastier, venu du village voisin de Gours. "Ça nous fait de la peine. C'est une drôle d'émotion qu'on a". Puis les cloches ont sonné en hommage aux victimes.