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60°C ressentis au Brésil : Jean-Marc Jancovici explique pourquoi ce genre de phénomène risque de se généraliser

L'expert en climat Jean-Marc Jancovici revient sur les fortes chaleurs ressenties au Brésil cette semaine.

Des fortes chaleur au Brésil en mars 2024

Crédit : MIGUEL SCHINCARIOL / AFP

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40 degrés ont été recensés cette semaine au Brésil, plus de 60 degrés en température ressentie. Cette température ressentie peut intervenir dans deux circonstances : l'hiver quand il y a du vent et l'été quand l'air est très humide, ce qui est en train de se passer en ce moment au Brésil. Quand l'air est très humide, on ne peut pas évaporer de la sueur, ce qui est un phénomène qui refroidit notre corps. L'eau qu'on transpire, quand on l'évapore, cela refroidit notre peau et permet à notre corps de ne pas trop chauffer. Et ça, on peut le faire quand l'air est en dessous de la température de la peau, ou bien et surtout quand il n'est pas saturé d'humidité.

Quand on est dans la bande équatoriale, ce qui est le cas d'une partie du Brésil, l'air est saturé d'humidité et on ne peut plus évaporer la sueur qui apparaît sur notre peau. Ce genre de phénomène, ces fortes températures ressenties, va s'accentuer avec le réchauffement climatique et ça va concerner malheureusement une très large fraction de la population mondiale. Dans un climat qui se réchaufferait de 2 degrés, dont il faut rappeler que c'est l'objectif politique aujourd'hui, on a entre 500 millions et 1 milliard de personnes qui seront concernés par ce genre de phénomène plus de la moitié de l'année. Plus de la moitié de l'année, un milliard de personnes sur Terre ne pourront pas potentiellement sortir de chez eux sans mettre leur vie en danger.

Cela concerne toute la bande équatoriale : l'Inde, une partie de la Chine, l'Asie du Sud-Est, une partie de l'Amérique latine, l'Afrique noire occidentale. Évidemment, c'est très ennuyeux, parce que ça veut dire que ces gens auront de vrais problèmes pour pratiquer l'agriculture. Par ailleurs, il n'est pas complètement sûr qu'il y aura assez d'électricité pour climatiser tout le monde. Cela va causer le malheur des gens qui seront sur place, et aussi causer très vraisemblablement des déstabilisations géopolitiques dans toutes les zones concernées.

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