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Plusieurs milliers de personnes défilent contre l'état d'urgence dans les grandes villes de France

Bravant l'interdiction de rassemblement promulgué par l'état d'urgence, quelques milliers de manifestants ont protesté contre la prolongation de ce régime d'exception.

Des manifestants protestent contre l'état d'urgence devant le Conseil d'État à Paris le 30 janvier 2015
Des manifestants protestent contre l'état d'urgence devant le Conseil d'État à Paris le 30 janvier 2015
Crédit : AFP
Plusieurs milliers de personnes défilent contre l'état d'urgence dans les grandes villes de France
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Emeline Le Naour & AFP
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Ils ont bravé la pluie et le vent pour battre le pavé afin de dénoncer l'état d'urgence. Dans 70 villes de France, des milliers de participants ont répondu présents, samedi 30 janvier, à l'appel lancé par les associations des Droits de l'homme afin de dénoncer le projet de déchéance de nationalité et l'état d'urgence, qui devrait être prolongé. À Paris, pas moins de 20.000 manifestants, selon les organisateurs, 5.500 selon la préfecture de police, ont protesté entre la place de la République et le Palais-Royal au cri de slogans tels que : "état d'urgence, état policier".

Des manifestations se sont également déroulées dans plusieurs dizaines de villes en France, à l'appel des collectifs "Nous ne céderons pas" et "Stop état d'urgence", qui regroupent notamment des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP)  et des organisations de défense des droits de l'homme (FIDH). Ils demandent la levée immédiate de l'état d'urgence, instauré après les attentats du 13 novembre 2015, et l'abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes. 

C'est d'ailleurs sur ce "désaccord politique majeur" que la garde des Sceaux Christiane Taubira a démissionné mercredi 27 janvier. Dans le cortège parisien, une femme qui se fait appeler Chris s'est demandé : "l'état d'urgence, jusqu'à quand? La fin de Daech? Dans dix ans? Jamais? Il faut y mettre un terme, surtout que notre arsenal législatif est déjà largement  suffisant".

En ligne de mire : la nouvelle prolongation de l'état d'urgence jusqu'à fin mai qui doit être présentée mercredi 3 février en conseil des ministres, débattue et votée le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l'Assemblée nationale. Pour Camille qui manifeste à Paris "Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, nous vivons un coup d'état permanent marqué par l'arbitraire et la censure." Quant au projet sur la déchéance de nationalité, c'est selon elle "une mesure raciste qui revient à dire que certains sont plus français que d'autres". 

Pour Catherine, une autre manifestante, il s'agit "une mesure hypocrite et inutile. Le Parlement est appelé à voter comme un seul homme, nous manifestons pour montrer aux députés qui sont réticents qu'ils ne sont pas seuls". Sous la pluie, les manifestants ont scandé "état d'urgence, état policier" ou, de circonstance: "le temps est pourri, le gouvernement aussi". A Bordeaux (3.000 personnes selon les organisateurs),Toulouse (1.300 personnes selon la police, 1.800 selon les organisateurs), Nantes (800 selon la  police, 1.000 selon les organisateurs), Lyon (1.000 selon la police)Marseille (moins d'un millier), les opposants ont aussi défilé. 
"Déçu de ma nationalité", "Assignés à Résistance" ou encore "Vive Montesquieu, Séparation des pouvoirs", pouvait-on lire sur les pancartes.

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