11 Novembre : "Nous sommes tous des enfants de Poilus", estime Trierweiler
ÉDITO - Pour Valérie Trierweiler, avec Maurice Genevoix ce sont un peu tous nos arrière-grands-pères qui entrent au Panthéon.

Avec l’entrée des cendres de l’écrivain Maurice Genevoix au Panthéon, ce sont "Ceux de 14" qui entrent au Panthéon. C’est important pour les jeunes générations car c’est l’occasion de nous interroger sur notre Histoire. Mais aussi de se souvenir de nos histoires familiales et personnelles. Parce que nous sommes tous enfants de Poilus.
Les jeunes en ont de moins en moins conscience aujourd'hui. Il n’y a aujourd’hui plus de survivants, plus de Poilus, ni leurs enfants, plus aucun témoignage direct pour raconter ces souffrances-là.
Pour le centenaire de l’Armistice il y a deux ans, les Archives nationales avaient organisé une grande collecte, les Français avaient été des milliers à fouiller dans les armoires et les commodes pour dénicher des documents enfouis, des carnets de guerre ou militaire, des dessins aussi. Succès inouï : plus de 320.000 documents ont été numérisés et archivés.
L'arrière-grand-père de Valérie Trierweiler a survécu à la guerre
Comme beaucoup de Français, j’ai eu envie d’en savoir plus sur mon arrière-grand-père, Poilu lui aussi. J'ai grandi avec lui car il était en photo sur le buffet chez ma grand-mère. Il s’appelait Camille Gautier, je ne l’ai pas connu mais je le voyais trôner sur ce buffet. Il était en uniforme, il était beau, fier et moustachu comme l’était tous les soldats à cette époque.
En 2018, j’ai interrogé ma mère et j'ai voulu qu'elle retrouve des documents. Elle a retrouvé d’autres photos, son carnet militaire et une lettre adressée à sa femme Ma chère petite Marie datée du 15 mars 1915. Il lui écrivait pour lui dire que malheureusement il n'allait pas pouvoir rentrer en permission.
Camille Gautier, mon arrière-grand-père, a eu la chance de revenir de cette guerre alors que la moitié des jeunes Français de 20 ans étaient morts à l’issue du conflit.
Quand il est revenu, il avait la Croix de Guerre. Il a survécu, même à la première bataille de Verdun. Après avoir été blessé et il fera une pause mais ne rentrera définitivement qu’en 1918 du septième régiment des Hussards. Il était exsangue mais avec un certificat de bonne conduite comme en atteste le document que j'ai pu lire : "Camille Gautier a tenu une bonne conduite le temps qu’il est resté sous les drapeaux et qu’il y a constamment servi avec honneur et fidélité."
Tous des héros
Il avait
d’abord été maréchal des Logis dans le 19e régiment de chasseurs à cheval. Marie,
sa femme, mon arrière-grand-mère, a donc eu la chance de récupérer son mari.
Ensemble, ils réussiront même à ouvrir une petite entreprise de peinture après
la guerre.
Puisqu'avec
Maurice Genevoix, ce sont tous "ceux de 14" qui sont honorés, mon
arrière-grand-père y est un petit peu lui aussi. Et puisque tous les hommes en
âge de procréer ont été enrôlés, ce sont quasiment tous les arrière-grands-pères
des Français qui sont concernés. Alors pour ceux qui ne l’ont pas encore fait,
c’est le moment de remonter dans les greniers, d’interroger nos parents, nos
grands-parents, de sortir les photos, de remonter le fil de la mémoire. Que
notre aïeul ait été en première ligne ou non, qu’il ait fait Verdun, la Marne
ou non, il est un héros. Le héros des tranchées et de l’horreur. Un héros de la
nation. Nous tous nous sommes des enfants de Poilus et nous sommes tous un
maillon de la chaîne de transmission.
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