Jean Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation, le confirme au Figaro ce matin : 1.800 postes vont être supprimés l'année prochaine dans l'un des budgets tabou de la République, celui de la Rue de Grenelle, qui emploie la moitié des bataillons de fonctionnaires de l'État.
Pas forcément des enseignants, et certainement pas dans le premier degré de l'Éducation nationale, qui reste sanctuarisé. Les suppressions se concentreront dans le secondaire et dans le secteur administratif. La baisse de la démographie scolaire devrait aider, la classe nombreuse des enfants nés en 2000 a passé le bac cette année, et a rejoint les bancs du supérieur.
Ça fait longtemps qu'on n'avait pas touché aux effectifs de l'Education nationale. Ça datait du quinquennat Sarkozy. Durant le mandat Hollande, en 2016, les effectifs de l'état avaient ré-augmenté à cause de plusieurs dizaines de milliers d'embauches à l'Éducation nationale. La tendance devrait donc s'inverser l'année prochaine. Cette annonce s'ajoute à une autre, visant le ministère des Sports, qui doit supprimer 1.600 postes d'ici 2022.
L'objectif de ce gouvernement en la matière est modeste : 4.500 postes en suppressions nettes pour la fonction publique d'État, après 1.600 seulement en 2018. Nettes, car il y aura quelques milliers de créations de postes, à la Justice et à l'Intérieur. Le tout sur un total de près 2 millions d'employés de l'État quand même.
On est donc sur l'épaisseur du trait. D'autant que parallèlement, l'État, dans le cadre de négociations sociales, propose le recours à des contractuels, y compris à des contrats de mission de 6 ans, ou bien, pour l'Éducation nationale, le recours aux heures supplémentaires. On supprime les postes sous statut donc, mais pas forcément la charge budgétaire.
Le gros des suppressions devrait se faire au ministère des Finances et du budget. À force de demander des économies à tout le monde, Bercy voit l'argument se retourner contre lui... L'arroseur arrosé devrait perdre 2.000 postes l'année prochaine. Le ministère de l'Emploi pourrait également être mis à contribution.
Mais comment supprimer des postes de fonctionnaires qui bénéficient de l'emploi à vie ? Il y a deux moyens. Le non-remplacement de départ à la retraite. C'était la technique utilisée par Sarkozy pour 150.000 postes, ce qui avait constitué le mouvement le plus important de suppression qu'on ait connu depuis longtemps. L'autre moyen, le gouvernement est en train de le négocier avec les syndicats de fonctionnaires, c'est la prime au départ, pour encourager les départs volontaires.
En théorie, l'embauche du fonctionnaire coûte, au budget de l'État, 42 ans de traitement durant sa carrière active, 21 ans de pension durant sa retraite et 10 ans de pension de réversion versée à sa veuve. Soit 3,5 millions d'euros sur 73 ans. C'est donc une décision lourde, qui doit bien sûr correspondre à une utilité, un service ou l'État est indispensable.
Sur le court terme pourtant, les bénéfices des suppressions récentes étaient plus faibles. Le programme Sarkozy n'avait ainsi rapporté que 100 à 250 millions d'euros par an, parce plus de la moitié des économies avaient été redépensées sous la forme de primes pour les agents des services qui s'étaient réorganisés.
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