Sa fille est décédée cinq jours après sa naissance. Le 12 décembre dernier, la petite Millie perdait la vie au CHU de Chambéry. Le nourrisson était hospitalisé en néonatalogie pour une insuffisance respiratoire aux côtés de Théo et Chloé, deux prématurés. Tous les trois ont été nourris par les fameuses proches de nutrition fabriquées par le laboratoire Marette, contaminées par un germe rare.
Presque un mois après les faits, le père de Millie, Antoine, 41 ans, admet avoir connu "une journée difficile", mardi 7 janvier. "Millie aurait dû avoir 1 mois", explique l'homme au micro de RTL. "Mais on a la chance et le bonheur d'avoir une fille aînée qui, dès le
lendemain du décès de Millie, nous a donné un coup de pied pour remonter
à la surface. C'est elle qui nous fait tenir."
Mais cette journée a également marqué la mise en marche de la machine judiciaire. La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncéla suspension de la production du laboratoire Marette, ainsi que la mise en quarantaine des
poches stockées dans ses locaux et de tous les produits du laboratoire
encore présents dans les établissements hospitaliers. Une bonne décision, selon Antoine, qui a "l'impression que les choses sont lancées et que tout le monde a pris la mesure de ce qu'il s'est passé."
Je me demande comment ça s'est passé après le premier décès le 1er décembre
Antoine, père de la petite Millie
Pour autant, le père de famille ne veut pas incriminer le laboratoire avant de connaître les résultats de l'enquête. "Ce qui interpelle, c'est que ces poches d'alimentation ont été distribuées dans huit hôpitaux et, a priori, il n'y a qu'à Chambéry qu'il y a eu des décès. Donc peut-être que le laboratoire est responsable mais la suite de l'enquête doit déterminer s'il doit porter seul toute la responsabilité", indique-t-il.
"À titre personnel, je ne veux pas engager les autres parents là-dessus,
je me demande comment ça s'est passé après le premier décès le 1er
décembre", poursuit Antoine. "Pourquoi il n'existe pas un protocole qui leur dit : 'Il y a
un décès dû à une infection, vous devez systématiquement tout analyser
dans l'environnement du bébé décédé' ?", s'interroge-t-il.
Le procureur de Marseille a ouvert une information judiciaire pour "homicides et blessures involontaires", "mise en danger délibérée de la vie d'autrui" et "fabrication de médicaments sans respecter les bonnes pratiques". Dans le cadre de cette enquête, les juges d'instruction vont aller à la rencontre des familles des victimes.
C'est difficile à accepter dans un pays qui revendique un système de santé parmi les plus efficaces au monde
Antoine, père de la petite Millie
"C'est la moindre des choses qu'on puisse avoir un contact direct avec les personnes en charge de l'enquête. Surtout qu'on puisse établir un lien sans qu'on n'ait besoin de se déplacer à Marseille tous les jours", estime-t-il.
"On espère que la justice va pouvoir faire son travail et établir la vérité. La finalité de tout ça, c'est que ça ne doit jamais se reproduire", assure-t-il. "Il a fallu qu'un quatrième nourrisson manque de décéder pour qu'on se rende compte de ce qu'il s'est passé. C'est difficile à accepter dans un pays qui revendique un système de santé parmi les plus efficaces au monde", lâche-t-il.
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