Faut-il ou non rembourser les médicaments homéopathiques ? Le 12 avril, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est déclarée favorable au maintien du remboursement de l'homéopathie même si cette médecine a "probablement un effet placebo", a-t-elle reconnu. "Si cela peut éviter des médicaments toxiques, je pense que nous y gagnons collectivement, ça ne fait pas de mal", a-t-elle ajouté.
Cette déclaration relance la vive polémique qui oppose détracteurs et adeptes de l'homéopathie. Le 19 mars dernier, Le Figaro publiait une tribune signée par 124 médecins qui s'élevaient contre ce traitement thérapeutique, le qualifiant de "médecine fantaisiste" ou encore de "fake médecine". Ils appelaient à "ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent de promouvoir ces pratiques".
Quelques mois plus tôt, en septembre, le Conseil scientifique des académies des sciences européennes (Easac) avait jugé qu'il n'y avait "aucune preuve solide de l'efficacité des produits homéopathiques pour quelque maladie que ce soit, même s'il y a parfois un effet placebo". L'Easac appelait même à ce que l'homéopathie ne soit plus remboursée par l'assurance maladie.
Depuis, la profession fait face à un grand remue-ménage. Le 21 mars, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a qualifié les signataires de la tribune d'"inquisiteurs". Le 22 mars, le Conseil de l'ordre des médecins répliquait en déclarant regretter la "forme véhémente" de cette tribune et le buzz médiatique qui a suivi. Le 27 mars, l'Union Collégiale, un syndicat de médecins favorable au traitement homéopathique, a porté plainte devant le Conseil de l'Ordre contre les 124 signataires de la tribune, dénonçant une tribune "insultante et anti-confraternelle". Au moins quatre d'entre eux ont reçu une convocation qui a été rendue publique.
De leur côté, les signataires persistent. Sur Twitter, le docteur Vincent Ropars affiche même sa détermination à se rendre à sa convocation.
L'Ordre des médecins, par le biais de ces convocations, fera d'abord une tentative de conciliation. Si l'entente est impossible, une procédure judiciaire avec constitution des parties aura lieu dans l'année au cours d'une audience.
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