"Cela peut paraître paradoxal mais j'y crois plus qu'avant ce match aller". Au lendemain du coup de massue reçu par les Parisiens en trois minutes dans le "money time" du 8e de finale aller de Ligue des champions à Madrid (3-1), les mots de l'ancien attaquant du PSG Mickaël Madar ont pu surprendre. Pas loin de décrocher le nul 1-1 à Santiago Bernabeu, Paris débutera finalement le match retour du mardi 6 mars au Parc des Princes avec un handicap de deux buts à remonter.
À cet handicap s'est depuis ajouté le forfait de Neymar, suite à sa blessure à la cheville et au pied droit lors du premier des deux "Clasicos" contre Marseille. Opéré samedi 3 mars au Brésil, le joueur le plus cher de l'histoire sera indisponible au moins deux mois. C'est sans sa star de 26 ans que Paris devra donc franchir l'obstacle Real Madrid, puis les quarts début avril et les demies fin avril. La finale est prévue le samedi 26 mai à Kiev.
Paris n'en est évidemment pas encore là, très loin même. Pour l'heure, seul compte ce retour contre le Real de Cristiano Ronaldo, double tenant du titre, impressionnant d'efficacité à l'aller. Seulement 33% des équipes battues 3-1 à l'extérieur à l'aller ont réussi a inverser la tendance (lire plu bas). Une sur trois, donc. Pourquoi ce PSG version 2017-20108 y parviendrait ? Voici les raisons d'y croire.
Il y a presque trois semaines maintenant, Madar argumentait son optimisme avec les mots suivants dans les colonnes de L'Équipe : "J'ai vu un Real moyen, qui n'a pas réagi, sauf sur la fin, mais en bénéficiant des erreurs de jeunesse du PSG. Si les Parisiens retiennent les leçons, ils peuvent marquer plusieurs buts à ce Real, sans problème (...) À domicile, le PSG peut laminer n'importe qui".
La victoire (3-0) face au Bayern Munich fin septembre avait effectivement livré ce constat. Avant la fameuse "remontada" de mars 2017, le Barça avait aussi pris une leçon au Parc des Princes (4-0). Il est vrai aussi que sur leur pelouse, les Parisiens n'ont plus perdu depuis près de deux ans toutes compétitions confondues, le 20 mars 2016 contre Monaco (0-2), alors qu'ils étaient déjà assurés du titre de champion de France (50 matches sans défaites).
La série en cours en Ligue 1 affiche 6 nuls et 31 succès dont 14 sur 14 cette saison, avec une moyenne de 3,86 buts par match. Certes, Guingamp, Troyes ou Dijon, cité par Adrien Rabiot, ne sont pas le Real. Mais le constat est là : au Parc, devant un public remonté à bloc, le club de la capitale peut mettre le feu.
Recevoir un grand d'Europe au retour, ce sera d'ailleurs une grande première dans l'histoire du PSG version Qatar. Les supporters attendent ce moment depuis près de cinq ans, pour revivre les grandes soirées des années 1990, quand Paris renversait Parme, le Barça ou... le Real Madrid au terme de scénarios fous, irrespirables, légendaires.
Le 18 mars 1993, le Real se présente justement à Paris avec l'avantage d'une victoire 3-1 à Bernabeu. George Weah ouvre rapidement le score, David Ginola offre le but du 2-0 synonyme de qualification, Valdo un 3e mais Madrid arrache le droit de rêver à la prolongation par Ivan Zamorano à la 90e. Au bout d'un interminable temps additionnel surgit Antoine Kombouaré qui, de la tête, propulse le PSG en demi-finale de la Coupe UEFA (4-1).
Cette histoire date de plus de 20 ans. Inévitablement, néanmoins, elle a été l'un des ressorts des dirigeants parisiens pour préparer ce retour. De l'entraîneur Unai Emery au président Nasser Al-Khelaïfi, tout le monde le sait : une nouvelle élimination dès les 8es de finale, l'année des achats à prix d'or de Neymar et Kylian Mbappé, entraîneront de lourdes conséquences. Quel que soit l'adversaire en face, aussi prestigieux soit-il.
Ce renversement de mars 1993 fait partie des 72 précédents qui se sont terminés de la sorte en Coupe d'Europe depuis 1970-1971 : une qualification après un revers 3-1 à l'extérieur. Soit 24%. Pour la seule Ligue des champions, la statistique monte à 33% de chances d'y parvenir (4 sur 12).
Le plus récent de ces exploits remonte à la saison 2014-2015. Vainqueur 3-1 du Bayern à domicile, le FC Porto avait coulé à Munich en quarts six jours plus tard (6-1). Le plus ancien date de l'an 2000, avec un succès 5-1 après prolongation du Barça contre Chelsea. Entre temps, les Blues vivaient l'expérience inverse et joyeuse à deux reprises, face à Naples en 2012 (4-1 a.p. au retour), et contre... le PSG en 2014 (2-0, avec un but de Demba Ba à la 87e minute).
Les deux Thiago, Silva et Motta, Edinson Cavani, Marco Verratti, Marquinhos, Javier Pastore étaient déjà au club il y a quatre ans. Ils ont aussi vu le Barça leur marcher dessus l'an passé lors d'un retournement plus spectaculaire encore. Pour une fois, ils ne seront plus dans le camp de l'équipe qui doit défendre un avantage mais la peau des chasseurs qui n'ont rien à perdre. Peut-être leur conviendra-t-il mieux.
Kylian Mbappé, lui, n'a pas vécu ces soirées cauchemar - Neymar non plus, mais n'en parlons plus. À Madrid, l'attaquant de 19 ans n'a pu peser que sur une avant-dernière passe décisive sur l'ouverture du score d'Adrien Rabiot. À l'époque, il revenait de blessure après son traumatisme crânien contre Lyon. Depuis, l'ancien Monégasque a pu enchaîné. Son but contre l'OM en L1 témoigne d'une force de frappe retrouvée.
Probablement vexé d'avoir été remplacé dès la 66e minute à Santiago Bernabeu, Cavani sera lui aussi remonté. Il fallait voir sa hargne après ses deux buts en deux matches contre Marseille cette rage exposée au public du Parc des Princes. Les deux réalisations sont d'ailleurs techniquement impressionnantes pour un joueur parfois perçu comme maladroit. Ménagé contre Troyes, "El Matador" déboule frais, affamé.
Si Paris marque en premier, le rêve sera clairement permis mardi 6 mars. À l'aller, le Real a aussi montré que l'on pouvait revenir de 0-1 à 3-1 dans un match où le PSG lui aura souvent été supérieur dans la maîtrise du ballon. Il reste 90 minutes dans ce 8e de finale. Aux Parisiens de retrouver la foi. Ils ont trois semaines pour cela.
Cette fois, son heure a sonné. Repoussé sur le banc des remplaçants à Madrid, Angel Di Maria va profiter de l'absence de Neymar pour enfin jouer un match qui compte cette saison. L'an passé, l'Argentin s'était offert un doublé pour son anniversaire à l'aller face au Barça et avait fait peser un danger permanent sur le but des Catalans.
Le gaucher est aussi en pleine forme depuis janvier, après une première partie de saison transparente et marquée par quelques épisodes de "bouderie". Trois jours après un autre doublé, contre Marseille, "ADM" a encore marqué, à Troyes, portant son total a 13 but en 2018 (pour 9 passes décisives).
En pleine confiance, Di Maria a soif de revanche, qui plus est contre l'un de ses anciens clubs, qu'il avait conduit à la "decima", la dixième Ligue des champions de son histoire, en 2014. Seul petit bémol : sa titularisation va entraîner le repositionnement à gauche de l'attaque de Mbappé.
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