Lyon : la stratégie d'Aulas paye avant l'heure
DÉCRYPTAGE - Relégué à la 5e place de Ligue 1, l'OL pourrait ne pas finir l'exercice dans le top 4, une première depuis la saison 97/98. Malgré tout, la stratégie du club mise en place par son président porte déjà ses fruits.
Éliminé de la Ligue Europa avec les honneurs et vainqueur du PSG (1-0) lors du match de fermeture de la 33e journée de Ligue 1, l'Olympique lyonnais sort d'une semaine éprouvante qui prouve combien le club est solide sur ses bases.
Encore en course pour une place européenne, la saison pourtant ambitieuse de l'OL n'a pas eu une trajectoire linéaire. Entre désillusion du début de saison, creux de la vague et remontée spectaculaire, le club de Jean-Michel Aulas est passé par toutes les émotions.
Face à la conjoncture, Lyon a cherché à réagir
Aujourd'hui, alors que les objectifs deLigue des champions semblent s'éloigner, les contours d'une saison charnière dessinent un avenir appelé à devenir plus radieux entre Rhône et Saône.
Même si le club sept fois champion de France est loin du modèle de superpuissance que représentent aujourd'huile PSG et Monaco, son plan d'action pour l'avenir est bel et bien le plus cohérent du reste de la Ligue 1. À bien y regarder, le renouveau engagé pour 2016 grandit même prématurément.
La formation au centre du projet
Face à ses responsabilités, le patron olympien a donc opté pour une stratégie maintes et maintes fois critiquée, qui consistait à dégraisser une masse salariale trop importante dans un premier temps (Pjanic, Lisandro, Lovren, Reveillère) pour se reposer ensuite sur reconnu sur le continent.
Sur chaque ligne, les bienfaits des formateurs - récemment prolongés jusqu'en 2017 - agissent sur un collectif plein de cohérence, de solidarité et d'enthousiasme, à l'image de Samuel Umtiti, de Jordan Ferri, de Corentin Tolisso, de Clément Grenier ou d'Alexandre Lacazette, tous nés entre 1991 et 1994.
Le nouveau stade pour retrouver la lumière
Pour assurer la pérennité économique d'un club qui ne fonctionne pas sur le mécénat (bien qu'Aulas ait cherché à ouvrir son capital), le futur stade des Lumières, dont la livraison définitive est prévue pour 2016, est bien la figure de proue du "nouveau Lyon".
Avec son nouveau stade construit grâce à des fonds privés, Jean-Michel Aulas espère tirer la majorité des bénéfices de sa billetterie, entre autres. Sur le modèle du Bayern Munich ou d'Arsenal, l'OL deviendrait donc de plus en plus autonome par rapport aux droits TV, qui financent en grande majorité les clubs de Ligue 1.
Face à ses concurrents, Lyon tire son épingle du jeu
Voilà ce à quoi aspirait Aulas dans son rêve de grandeur. Mais s'attendait-il réellement à ce que sa stratégie fonctionne de manière si précoce ? En comparaison avecMarseille, qui tente de surfer sur son projet "jeune et français", ou avecLille, victime de gros problèmes financiers, Lyon a déjà un temps d'avance.
Une anticipation due à la clairvoyance de JMA, habile dans ses manœuvres. Le patron rhodanien a en effet tablé sur un retour aux sources, profitant d'un centre de formation prolifique dont les retombées économiques devraient se faire sentir dès le prochain marché estival.
Allié à un projet économique viable qui s'inscrit sur le long terme, la flamboyante jeunesse semble annoncer une nouvelle ère.
Une saison déjà bienfaitrice
Et même si l'OL pourrait sortir de l'exercice actuel sans Coupe d'Europe, la solidité du groupe renforcée par une belle campagne en Ligue Europa, une finale de Coupe de la Ligue et une place correcte en championnat accentuent le constat.
Lyon est sur les bons rails, lancé à toute vitesse vers le destin qu'il s'était construit au début du siècle. Celui d'un club qui gagne ou qui, du moins, n'en a jamais abandonné l'idée.
