PSG : pourquoi le procès de Laurent Blanc est injuste

Parmi les objectifs de début de saison, le PSG attendait de Laurent Blanc qu'il fasse aussi bien que son prédécesseur et, si possible, mieux que la saison passée en Ligue des champions. 

Malgré tout, l'élimination en quart de finale face à Chelsea ne remet pas en cause la volonté parisienne de prolonger le Cévenol, qui, avec son équipe, a subi le premier accroc d'une saison jusqu'ici enchanteresse. 

Des critiques avant la prolongation

Nasser Al-Khelaifi, qui apprécie en coulisses la manière de jouer insufflée par Blanc, a donc toujours dans l'idée de le prolonger. Les discussions, qui avaient été suspendues en janvier dernier après l'élimination en Coupe de France (1-2 face à Montpellier), ont donc repris au mois de mars et devraient, selon toute vraisemblance, aboutir très prochainement. 

Mais si elle n'est pas un frein à la prolongation, cette élimination fait tâche, en interne comme chez les observateurs. Celui qui était jusqu'ici plébiscité pour la réussite sportive alliée à la manière de jouer plus que plaisante du club, a essuyé quelques critiques depuis mardi dernier. 

Laurent Blanc, jusqu'à ce déplacement à Stamford Bridge, n'avait pratiquement jamais cristallisé les critiques sur sa manière de manager. Peut-être n'avait-il jusqu'à présent pas eu l'occasion de le faire sous haute tension, dans ces moments qui comptent vraiment dans la vie d'un club. 

Après cette élimination, difficile de défendre la thèse selon laquelle il ne serait pas critiquable. Ainsi, Blanc aurait pu jouer avec deux attaquants dès le début (il fallait absolument marquer), ou changer son système de jeu qui ne marchait visiblement pas après une première mi-temps naufrage. 

Blanc ne croit pas toujours en ses principes

En regardant un peu en arrière, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France est coutumier du fait. Mardi soir, dans les dernières minutes de jeu et alors que le PSG tenait encore sa qualification, c'est Marquinhos qu'il a fait rentrer, privilégiant une solution résolument défensive. 

Une option qu'il avait déjà explorée avec les Bleus face à l'Espagne lors de l'Euro 2012, où il avait accepté de subir, en contradiction totale avec les principes de jeu qu'il prône.

PSG - Blanc, apprentissage simultané

Finalement, Blanc ne commet-il pas de simples erreurs de jeunesse ? Le coach parisien n'exerce en effet que depuis 2007 et pourrait, éventuellement, bénéficier d'un peu de sollicitude quand il prend la leçon face à José Mourinho, que beaucoup considèrent comme le meilleur manager du monde. 

D'ailleurs, la "jeunesse" inexpérimentée de Blanc s'accorde plutôt bien avec celle de son Paris Saint-Germain. Le club, qui vise le titre européen à très moyen terme, ne tente d'atteindre ces sommets que depuis deux ans. 

En prolongeant Laurent Blanc à la tête du club de la capitale, c'est aussi cela que le board parisien valide. Ensemble, ce PSG là et Blanc, coach très prometteur à défaut d'être déjà confirmé pour diriger un géant du Vieux Continent, ont encore beaucoup à apprendre. 

La comparaison avec son tombeur

Chelsea n'est un bourreau comme les autres, il est aussi un excellent parallèle pour le PSG. Avant le match, la presse la faisait déjà en relatant le fait que Chelsea, onze ans auparavant, avait lui aussi subi une mutation avec l'arrivée de Roman Abramovitch et ses milliards en 2003.

Après la défaite, la comparaison tient encore. Pour gagner cette Ligue des champions, les Blues ont mis un peu moins de dix ans (2012), durant lesquels ils ont changé neuf fois d'entraîneur, soit une moyenne suffocante d'un entraîneur par an, quasiment. 

Chelsea, le modèle à ne pas suivre ?

Le Paris Saint-Germain semble avoir un temps d'avance sur le club londonien, et avancer à plus grands pas vers ses objectifs. Une rupture dans la comparaison, accentuée par la décision de prolonger Blanc au delà de 2015 (date à laquelle expire son contrat actuel). 

Dans le fond, les critiques à son endroit sont certainement justifiées. Paris, dans son grand ensemble, n'a de toute façon pas été au niveau du rendez-vous. 

Les témoins sont donc nombreux, et les accusations fertiles. La prolongation attendue de Laurent Blanc est, au moins en cela, une bonne nouvelle. Pour que les coupables soient correctement jugés, les grands procès s'étalent bien souvent sur plusieurs années. 

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