Ça se resserre et le jeu reste ouvert à droite. Alain Juppé est toujours favori pour la primaire de fin novembre, mais Nicolas Sarkozy reste clairement en embuscade et remonte : c'est le principal enseignement du sondage TNS Sofres-OnePoint réalisé pour RTL, Le Figaro et LCI. En fonction de la participation, l'ancien chef de l'État peut même faire jeu égal avec le maire de Bordeaux. On voit bien que rien n'est écrit à cinq mois du scrutin. La participation va jouer un rôle considérable. Ce qui est intéressant avec ce sondage, c'est que plusieurs scénarios ont été envisagés : un scénario large (avec plus de 4,5 millions d'électeurs), un scénario dans la moyenne (avec 2,6 millions de participants) et enfin un scénario plus réduit (1,4 million de votants).
Plus l'échantillon est ramassé, plus Nicolas Sarkozy peut en bénéficier. À l'inverse, plus il y a de votants et plus Alain Juppé est renforcé. C'est tout le pari de Nicolas Sarkozy : que cette primaire se focalise sur le noyau dur de l'électorat de droite dont on sait qu'il est extrêmement motivé, très sarkozyste. On le voit dans le sondage : au premier tour de la primaire, les sympathisants des Républicains choisissent Sarkozy à 40%, contre 34 % pour Juppé.
Ça veut dire que si Alain Juppé reste favori, il n'est plus hégémonique, il est challengé. Il ne fait aucun doute qu'Alain Juppé a une stature d'homme d'État. Le sondage montre qu'au second tour de la primaire, il est largement en tête. Ceux qui le font savent qu'ils votent pour le futur président de la République. Cela joue évidemment. Sauf qu'avant le second tour, il y a un premier tour.
Dans une campagne, on met toutes ses tripes sur la table avant le premier tour. C'est ce qu'a fait Nicolas Sarkozy ces dernières semaines, et c'est ce que n'a pas fait Alain Juppé. Le mois qui vient de s'écouler a été particulièrement anxiogène, sécuritaire, socialement dur, entre l'attentat contre nos deux policiers, l'attaque terroriste en Floride, les violences entre supporteurs russes et anglais à l'Euro de football, les manifs de la CGT, les casseurs. C'est un climat sur lequel Nicolas Sarkozy a répondu présent, où il a pu afficher ses marqueurs : la fermeté, l'autorité. Ce qui plait aux purs et durs des Républicains.
Alain Juppé, qui est sur une posture plus posée, a semblé être un peu en retrait. Ses soutiens le reconnaissent : "Même si on ne souhaite pas que Juppé devienne un politicard, même si il n'est pas un homme de coup, on a clairement raté le moment qui vient de passer".
On a donc deux stratégies différentes. Chez Alain Juppé, la stratégie c'est d'être dans une dynamique mais pas dans la surenchère. Pour pouvoir élargir son public, pour ratisser le plus large possible, il veut apparaître comme le rassembleur.
Nicolas Sarkozy, lui, il veut être dans la rupture mais sans casser la vaisselle, tout en paraissant authentique et crédible, en espérant que la primaire sera concentrée sur son fan club. Histoire d'arriver sur la première place du podium au premier tour. Il est encore un peu tôt pour savoir laquelle de ces deux stratégies sera gagnante.
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