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Arnaud Montebourg, le 23 août 2015
Crédit : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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25 août 2014 - 21 août 2016. Quasiment deux ans après son éviction remarquée du gouvernement, un tournant du quinquennat pour certains, Arnaud Montebourg devrait se rappeler aux bons souvenirs de François Hollande, en se déclarant candidat à la présidentielle de 2017. L'ancien député de Saône-et-Loire, dépourvu de mandats politiques depuis 2014, précisera s'il choisit de passer par la case "primaire de la gauche de gouvernement". Comprenez les alliés du Parti socialiste version François Hollande, regroupés au sein de la Belle alliance populaire.
Avant lui, ils sont quelques-uns à avoir annoncé leur intention de briguer l'investiture lors du scrutin des 22 et 29 janvier : les sénateurs Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche, François de Rugy (UDE) et... Benoît Hamon, son ex-collègue au gouvernement avec qui il entretient d'excellentes relations. À Frangy, Arnaud Montebourg devrait en dire beaucoup plus sur son projet pour 2017.
Arnaud Montebourg, dont les frémissements du retour en politique étaient déjà visibles le 16 mai lors de son ascension du mont Beuvray avec ses amis frondeurs, présentera son "projet France", décliné en 25 propositions, lors de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse ce 21 août. "Un projet socialiste mais pas seulement", promet-il, répondant à la nouvelle sortie d'Emmanuel Macron. Parmi les propositions phares de l'ancien ministre du Redressement productif, citées dans le JDD, un objectif : le "plein-emploi".
"La première (des 7 mesures pour l'économie, ndlr) consiste à utiliser l'assurance-vie pour soutenir les finances des PME : 10 à 20% de l'épargne nationale devront être consacrés à l'investissement dans les PME", explique celui qui entend créer une grande banque nationale sur le modèle de l'ancien Crédit national. Arnaud Montebourg ose en matière de politique fiscale puisqu'il veut tout simplement annuler toutes les hausses d'impôts décidées ces cinq dernières années pour les classes moyennes et populaires. Avec cette mesure, il se rêve sans doute d'être le candidat du pouvoir d'achat. Une politique défendue en 2007 par Nicolas Sarkozy...
Dans la même veine, ce projet qui se veut "radical, révolutionnaire, patriotique, gaulliste (de gauche)", proposera une rupture avec les politiques budgétaires, diligentées par Bruxelles et l'abandon du plafond de 3% du déficit public. Le vice-président de l'industriel habitat tente de se rabibocher avec l'aile gauche du PS, en ménageant sa droite. La nationalisation des entreprises n'est donc "ni un totem, ni un tabou" explique l'ancien ministre en paraphrasant Lévi-Strauss.
L'économie n'est pas le seul axe développé par Arnaud Montebourg, qui s'est découvert une carrière d'entrepreneur. À Frangy, il annoncera son intention de de rétablir le service national, un service civil ou militaire obligatoire de six mois et égalitaire pour les hommes et les femmes. Le service national avait été supprimé par Jacques Chirac, président emblématique de la Ve République, de laquelle Arnaud Montebourg s'affranchit volontiers. Fini le Parlement tel qu'on le connaît aujourd'hui. Le socialiste souhaite tirer au sort les sénateurs et réduire le nombre de députés, élus à la proportionnelle intégrale. L'instauration d'une part de proportionnelle avait été promise par François Hollande avant d'être abandonnée.
L'heure de la revanche a-t-elle sonné pour le troisième homme de la primaire socialiste d'octobre 2011 ? Un match Hollande-Montebourg semble envisageable. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a affirmé dans le JDD que "la balance penche" vers une candidature du Président. Le député socialiste, Henri Emmanuelli, lui, est agacé. Pour lui, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sont "irresponsables". "Leur candidature relève d'une vision introvertie de la politique à l'intérieur de la gauche. Certains confondent disputer le leadership de la gauche au sein du PS et conquérir la présidence de la République. Montebourg, Hamon et Macron devraient concentrer leurs efforts pour que la gauche soit au second tour. C'est ça le sujet principal".
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