Martine Aubry tacle (encore) François Hollande et Manuel Valls dans une tribune

La maire de Lille Martine Aubry a cosigné une virulente tribune à charge contre le gouvernement et la politique menée par les deux principales figures de l'exécutif.

Martine Aubry a annoncé qu'elle quitterait ses fonctions à la direction du PS.

Crédit : AFP

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Martine Aubry contre le gouvernement, la saga continue. Au mois de janvier dernier, la maire de Lille avait déjà fait plusieurs sorties contre les orientations prises par l'exécutif, en profitant de ses vœux à la presse pour égratigner François Hollande et Manuel Valls sur la déchéance de nationalité, entre autres. L'ancienne ministre du Travail avait également répété sa position quant au pacte de responsabilité avec cette saillie directement adressée au Premier ministre : " Peut-on espérer que Manuel Valls va enfin faire le bilan et va en tirer toutes les conséquences ?".

Ce mercredi, dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde (daté du 25 février), le couple exécutif a pu s'apercevoir que Martine Aubry n'avait pas l'intention de changer ses chevaux de bataille, et qu'elle ne faisait pas cavalier seul. "Trop c'est trop !", lance ainsi l'ancienne candidate à la primaire de 2011 en cosignant avec d'autres figures politiques de gauche comme Daniel Cohn Bendit.

Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare

Extrait de la tribune contre le gouvernement

"Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés", écrit ainsi le collège dont font également partie les socialistes Benoît Hamon et Christian Paul, l'écologiste Yannick Jadot ainsi que plusieurs chercheurs, sociologue et économiste.

La déchéance de nationalité, le pacte de responsabilité, la loi travail...

Déjà critique sur plusieurs sujets, Martine Aubry, en tête de cortège, a donc repris ce qu'elle avait déjà dit en substance concernant ce qu'elle qualifie aujourd'hui de "désolant débat sur la déchéance de nationalité" ou de "pacte avec le Medef qui se révéla un marché de dupes", au sujet du pacte de responsabilité que Manuel Valls continue de défendre. Le Premier ministre est d'ailleurs directement visé pour "la meurtrissure de l’indécent discours de Munich" qu'il avait prononcé sur l'accueil des réfugiés.

Que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsque l’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements ?

Extrait de la tribune contre le gouvernement

Engagé aux côté de Myriam El Khomri pour défendre la loi travail, le chef du gouvernement peut également se sentir visé par une déclaration de rejet identitaire de la réforme : "C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes (…). Pas ça, pas nous, pas la gauche", écrivent les différents signataires.

Enfin, après avoir passé en revue les différentes orientations avec lesquelles ils sont en désaccord, Martine Aubry et ses collègues fustigent une dernière fois le gouvernement : "Que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsque l’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements ?", demandent-ils. "Sortir de l'impasse", comme la tribune est titrée, a vocation à devenir une pétition populaire afin que l'exécutif change la ligne politique sur laquelle il s'engage sur les fronts économique ou sécuritaire depuis plusieurs mois.

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