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"Manuel Valls s'émancipe en l'absence de François Hollande", décrypte Olivier Bost

REPLAY / ÉDITO - Le journaliste, qui a suivi l'intervention du Premier ministre mardi 23 février sur RTL, l'a trouvé étonnamment détendu.

Manuel Valls, invité de RTL, le 23 février 2016
Crédit : RTL / Frédéric Bukajlo / SIPA PRESS
"Manuel Valls s'émancipe en l'absence de François Hollande", décrypte Olivier Bost
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"Manuel Valls s'émancipe en l'absence de François Hollande", décrypte Olivier Bost
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Alba Ventura & Loïc Farge
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Le contraste est saisissant. La semaine dernière, un hebdomadaire titrait : "Valls : pourquoi il s’énerve !" Mais ça, c’était la semaine dernière et les semaines précédentes. Maintenant c’est fini. Il est zen, notre Premier ministre. On l'a entendu mardi 23 février sur RTL quand Olivier Mazerolle allait l’embêter sur sa gauche. Il défendait tranquillement sa réforme. Il s’est montré déterminé ("J’irai jusqu'au bout"), mais méchant avec personne. Pas une attaque directe pour qui ce soit. Avec les auditeurs, il était presque charmant. Manuel Valls a changé.

Pourquoi, si soudainement ? Parce que ça y est, il a retrouvé un objectif, une bataille : c’est la réforme du code du travail. La déchéance de nationalité, ce n’était pas son truc. Le projet ne l’emballait pas, et c’était trop le projet du chef de l’État. Souvenez-vous : après les attentats, on n’arrêtait pas de parler du trio Hollande - Le Drian - Cazeneuve, qui font face à l’horreur du 13 novembre. Mais là, sur le code du travail il tient une vraie réforme.

Une occasion de laisser quelque chose

Pourquoi est-ce si important que ça pour Manuel Valls ? Il y a au moins trois raisons évidentes. D’abord, c’est sa revanche froide contre Emmanuel Macron. Le jeune et brillant ministre de l’Économie n’a plus de loi à défendre. Maintenant c’est Manuel Valls qui pilote Myriam El Khomri et qui lui dit ce qu'elle doit faire. Là c’est lui le chef. Deuxième raison : avec cette loi, il y a du suspense, de la tension, du rapport de force. Tout ce qui donne de l’énergie à ce premier ministre. Il est même jusqu'à aller bousculer François Hollande et ses amis en brandissant très vite l’arme du 49.3, l’arme lourde pour faire voter le parlement. François Hollande et ses proches n’ont d’ailleurs pas apprécié.

Enfin - et c’est peut-être la raison la plus importante - Manuel Valls tient enfin l’occasion de laisser quelque chose. Si aujourd'hui on devait objectivement faire le bilan du passage de Manuel Valls comme premier ministre, il serait franchement léger. La politique de l’offre ? Les réductions de charges ? Tout cela était déjà sur les rails avant qu’il n’arrive à Matignon. La loi Macron se résume au nom de son auteur et à des lignes de cars.

Pour l'avenir, mais lequel ?

À écouter aussi

Franchement, il n’y a pas grand-chose dans le bilan de Manuel Valls pour l'instant. La réforme du code du travail, c’est l’occasion inespérée de laisser une trace de réformiste de celui qui sera allé "jusqu'au bout". Bien sûr, ça n’est pas pour rentrer dans les livres d’histoires. C’est pour l’avenir. C’est une forme d’investissement. Un avenir proche ou un avenir un peu plus lointain ? C’est difficile de répondre. Disons que c’est toujours ça de pris pour la suite. Une grande réforme courageuse c'est un marqueur, que ce soit pour recomposer la gauche après une défaite de François Hollande, ou même une candidature en 2017 si François Hollande n’y allait pas.

Remarquez que lors de son intervention, Manuel Valls n’a pas cité une seule fois sur RTL le nom de François Hollande. Il évoqué trois fois, furtivement, le président de la République. De la part de celui qui généralement surjoue l’hyper-loyauté envers le chef de l’État, c’est étonnant. C’est peut-être parce que le chef de l’État est loin, très loin (il est à plus de 20.000 kilomètres de Paris). C’est peut-être aussi pour ça que Manuel Valls est détendu. Il s’invite à la radio le matin pour parler de réforme lourde, quand on voit le Président à la télé avec des colliers de fleurs autour du cou. En fait mardi matin, Manuel Valls se sentait peut-être tout simplement libéré, délivré.

Le carnet du jour

Après Bruno Le Maire, c’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui se lancera dans la primaire de la droite et du centre dans quinze jours. Certains chez les Républicains lui préparent déjà un bon accueil et balancent sur la future candidate. "NKM" avait bataillé contre la déchéance de nationalité. Ce qui fait dire à un ancien ministre sarkozyste que Nathalie Kosciusko-Morizet est "pour le principe de précaution, sauf quand il s’agit des terroristes". Le principe de précaution, c’est un héritage de Jacques Chirac que Nicolas Sarkozy s’est promis de supprimer dès son retour au pouvoir.

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