Marion Maréchal-Le Pen : un minutieux jeu d'équilibriste entre sa tante et son grand-père

Soutenir Jean-Marie Le Pen ou se ranger du côté de la présidente du Front national ? La question est dure à trancher pour Marion Maréchal-Le Pen. La guerre au sein du clan familial a atteint son apogée avec l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du parti qu'il a fondé.

Déclarations à charge et réponses par médias interposés, la possible présence du patriarche à l'université d'été du parti avait attiré tous les regards. Cette bataille a scindé le Front national en deux entre les partisans de Marine Le Pen et les fidèles de son père. Décrite comme quelqu'un qui ne "s'opposera jamais à sa tante", Marion Maréchal-Le Pen reste un soutien important de Marine Le Pen.

Une complicité malmenée pour les élections régionales

Invitée de iTélé lundi 21 septembre, Marion Maréchal-Le Pen a annoncé qu'elle ira consulter Jean-Marie Le Pen en vue des élections régionales de décembre prochain : "Ne serait-ce que parce qu'il est le président sortant du groupe Front national au Conseil régional et qu'il a une grande expérience politique (…) Ce qui est sûr c'est que je ne suis pas en rupture avec Jean-Marie Le Pen et que je ne suis pas non plus dans la purge pour dire 'Maintenant il n'y a que les jeunes'". En pleine campagne, elle n'hésite pas à s'assurer un allié, même si leurs relations n'ont pas toujours été au beau fixe.

Le 13 avril dernier, Jean-Marie Le Pen avait décidé de retirer sa candidature aux régionales en PACA au profit de Marion Maréchal-Le Pen, Une dizaine de jours plus tard pourtant, le cofondateur du Front national laisse planer le doute en menaçant de conduire une liste dissidente lors du scrutin. Une nouvelle à laquelle sa petite-fille "ne peut pas croire".  "J'ai encore, moi, ses paroles il y a quelques mois de cela, notamment dans son communiqué de presse quand il soutenait ma candidature qui était pourtant sans équivoque. J'ai les mots sous les yeux. Il disait : 'Je demande dans l'intérêt supérieur de la France de soutenir la candidature de Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse'. Et il ajoute : 'Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses'. Dans ces conditions, je sais que Jean-Marie Le Pen est un homme de parole. Je suis sûr qu'il ne reviendra pas sur ses paroles", argumentait-t-elle.

Quelques mois plus tard, une réunion secrète a lieu entre les deux protagonistes. L'objectif était de renouer le dialogue et de faire évoluer les choses, comme le souhaitait le patriarche de la famille Le Pen. "La réunion me paraissait incontournable, donc elle s'est faite. Espérons qu'elle portera des fruits. Mais elle aurait peut-être dû me rencontrer avant", avait-il commenté au micro de RTL.

Une prise de position au moment de l'université d'été

Marion Maréchal-Le Pen n'avait pas hésité à se prononcer "contre" l'exclusion du fondateur du Front national. Dans un entretien à La Provence, elle expliquait en avoir "longuement" parlé "avec Marine", car elle estimait que c'était "s'ouvrir la porte à de nouveaux ennuis". Et d'ajouter : "Un congrès physique après les régionales me semble plus légitime. J'aurai préféré un temps mort". Marion Maréchal-Le Pen ne cache pas se trouver dans une position délicate. Invitée de RTL le 29 juillet dernier, elle confie être "prise en otage dans un conflit" dont elle n'est "pas à l'origine".

Je ne peux pas faire fi de la relation qui est la nôtre

Marion Maréchal-Le Pen à propos de son grand-père

Mais pas question pour la députée du Vaucluse que ce soutien à Jean-Marie Le Pen se fasse au détriment de Marine Le Pen. L’université d'été du Front national lui permettra de trancher. Dans un contexte où Marine Le Pen craint que le rassemblement soit perturbé par la venue de son père, la députée du Vaucluse ne souhaite pas non plus sa présence. "Vu l'ambiance, je pense que ce ne serait pas la meilleure des solutions", explique-t-elle alors. Dans un entretien au Parisien, Marion Maréchal-Le Pen confie que malgré des propos polémiques qu'elle ne cautionnait pas, Jean-Marie Le Pen "est (son) grand-père". Et de conclure : "Je ne peux pas faire fi de la relation qui est la nôtre".