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Marine Le Pen est face à un défi : soit élargir sa base électorale, soit se trouver des alliés
Crédit : SIPA
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D'abord, retour en arrière sur un week-end de meeting. Macron,
Hamon, Mélenchon, Le Pen. Et c'est la candidate du FN qui fait la une ce matin.
La une de La Croix, la une de Libération, la une du Monde de cet après-midi.
Pourquoi s'attarder plus sur elle que sur les autres ? Explication de Didier
Rose dans les Dernières Nouvelles d'Alsace : "Parce que." L'hologramme utilisé
par Mélenchon est apparu pauvre en regard du moyen utilisé par Marine Le Pen :
elle, c'est dans les esprits qu'elle a projeté l'image d'une France "en
dilution". "Une Marine de guerre", dit l'éditorialiste.
Hier, "dans le discours de Marine on a retrouvé, écrit Libération, tous les
fondamentaux de l'extrême droite". "Du changement sur la forme, pas sur le
front", titre Libé. "Le FN change la forme, pas le fond", titre La Croix. "Son
programme reste fidèle à l'ADN frontiste, tout comme les militants présents",
écrit Libé. "On est chez nous", scandait régulièrement le public. Un public qui
a ovationné le comédien Franck de Lapersonne venu dire sur scène : "Victor Hugo
n'a pas appris l'arabe à l'école et moi, ça me fait plaisir de le savoir". "Une
question prend soudainement le dessus", écrit Cécile Cornudet dans Les Échos :
"Marine Le Pen peut-elle gagner ? Et surtout, qui est susceptible de la battre
?"
Et puis il y a cette autre question lancinante dans toute la presse :
François Fillon va-t-il faire machine arrière ? Le candidat de la droite a en
tout cas été zappé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, titre de L'Opinion ce
matin, façon d'instiller l'idée que le second tour se jouera entre eux. C'est
aussi ce que dit Le Monde cet après-midi, "Le Pen et Macron se choisissent
mutuellement comme adversaire".
Mais s'il y a un texte à lire ce matin, c'est celui de Jacques Julliard
dans Le Figaro. L'historien s'interroge sur le jeu de massacre de ce début de
campagne. Depuis Jadot chez les écologistes, Hamon chez les socialistes, et en
attendant le remplaçant éventuel de Fillon, tous ont des têtes de plan B. Or
quand il a imaginé les institutions de la Ve République, de Gaulle avait compris
que pour dépasser le clivage traumatique entre l'ancien régime et la révolution,
il fallait que le président soit à la foi un personnage hors normes et l'élu du
suffrage universel. Le produit exceptionnel du charisme personnel et de la
légitimité populaire. "J'ai peur, écrit Julliard, qu'au terme des caprices du
peuple, le charisme disparaisse et la paix politique avec lui". "Ce qui nous
menace, dit-il, ce n'est pas Trump, c'est René Coty !"
Retour en arrière aussi aux États-Unis. Oui, avec le "muslim ban" suspendu ce
week-end, le Huffington Post publie ce matin une série de photos postées par des
internautes et des journalistes américains, photos de retrouvailles émouvantes
dans les aéroports avec des ressortissants des sept pays visés par le décret qui
ont pu revenir aux États-Unis samedi.
Le magazine Society lui nous emmène cette semaine dans un état qui a
majoritairement voté Trump lors de la présidentielle, le Kentucky. Un état où
persiste la prohibition ! Il y a là-bas une vingtaine de comtés qui continuent
d'interdire strictement la vente et la consommation d'alcool. Pour vivre en
accord avec les principes de la religion et ne pas sombrer dans la dépravation
inhérente au monde moderne, avec un soupçon d'hypocrisie puisqu'il suffit de
faire quelques kilomètres pour rejoindre le comté voisin qui lui autorise
l'alcool. "Les gens veulent conserver leur apparence, ils vont à l'église
montrer qu'ils sont des piliers de la communauté. En vrai, en douce ils picolent
comme tout le monde", dit l'entraîneur de foot du comté de Clinton, ça ne
s'invente pas, c'est un de ces comtés où l'alcool est interdit. Chaque vendredi
soir, la jeunesse du comté de Clinton s'encanaille et part en voiture dans le
comté voisin, dans une bourgade qui s'appelle Static, à l'entrée de laquelle se
trouve un panneau, "last chance for a bier", dernière chance pour boire une
bière... Là-bas, le taux de mortalité sur la route est parmi les plus hauts des
États-Unis.
Machine arrière aussi à Paris. Oui c'est la journée mondiale sans téléphone
portable, une journée pour nous demander "comment on faisait avant". La réponse
est dans le mensuel Soixante-Quinze qui nous rappelle qu'entre 1879 et 1984 Paris était
équipé d'un télégraphe atmosphérique. Un étonnant système de tubes pneumatiques
souterrains permettait bien avant le fax ou le courriel de faire circuler des
courriers en un temps record. Vous mettiez votre message dans un cylindre en
métal et votre missive filait comme soufflée par une sarbacane dans des
kilomètres de tuyaux qui traversaient la Seine, passait par les égouts pour
arriver dans une boîte où un facteur tubiste la récupérait et l'apportait au
destinataire.
L'air comprimé nécessaire au fonctionnement du télégraphe était produit par
la pression des réservoirs d'eau de la ville puis par des machines à vapeur qui
distribuaient l'air dans chaque bureau de poste. Jamais de panne. Si jamais un
tuyau était bouché parce qu'on avait envoyé trop de lettres à la fois, il
suffisait de remettre un coup de piston pour débloquer. Le système atteint son
apogée en 1933 avec 427 km de tuyaux. En 1945 ce sont ainsi 30 millions de plis
qui sont transportés dans le pneumatique parisien. Dans les années 60, le
service commence à vieillir, les vieux tuyaux commencent à rouiller et ne sont
pas remplacés. Et puis le téléphone et le télex se généralisent. En 1984 les PTT
décident d'arrêter les frais. Que sont devenus les vieux tuyaux ? Eh bien ils
servent encore, figurez-vous ! Les hôpitaux les utilisent toujours pour
transmettre des médicaments, et les banques pour faire circuler l'argent.
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