"Time Magazine" consacre sa une à Emmanuel Macron

C'est un Emmanuel Macron au regard grave qui apparaît sur la couverture du prestigieux Time Magazine (en anglais) daté du jeudi 9 novembre. Un portrait solennel accompagné, en lettres blanches, d'un titre très flatteur pour le président de la République : "Le futur leader de l'Europe...". Un astérisque rouge renvoie cependant à la fin de la phrase, bien moins flagorneuse : "...si seulement il peut diriger la France".

Le célèbre magazine prédit donc au chef de l'État français un quinquennat semé d’embûches. Un diagnostic posé par les journalistes après un long entretien avec l'intéressé réalisé le 7 novembre à l'Élysée, une première pour un média américain, se félicite au passage le Time.

Terrorisme, crise d'identité européenne, relations avec Donald Trump, nécessité de réformer la France, son mariage "non-conventionnel" avec Brigitte Macron... Les deux journalistes dépêchés par le magazine ont évoqué tous les sujets. Et ils se disent d'emblée impressionnés par la maîtrise de la langue de Shakespeare dont fait preuve leur hôte, "fait très rare chez un dirigeant français".

Entre deux plaisanteries sur son chien Nemo, Emmanuel Macron conteste sa position de leader de l'Europe, alors que le trône a été, selon les journalistes qui l'interrogent, laissé vacant par une Angela Merkel affaiblie après les élections législatives allemandes. 

"Aujourd'hui, la force de l'Europe est de préserver des décennies d'unité, de liberté, de paix, sans hégémonie (...) Jusqu'ici, l'histoire de l'Europe n'était faite que de guerres et de pays tentant de prendre le dessus sur les autres", explique le locataire de l'Élysée.

Du "respect" pour Donald Trump

Emmanuel Macron invoque également l'Histoire pour justifier le "respect" qu'il a à l'égard de Donald Trump : "À chaque fois que la France a eu besoin d'un allié pour recouvrer sa liberté, pour combattre la terreur ou les invasions, nous avons pu compter sur les États-Unis". 

Un "lien historique" "beaucoup plus fort et important que les deux présidents en exercice des deux côtés", plaide le chef de l'État, qui reconnaît toutefois des divergences avec son homologue américain, notamment au sujet du réchauffement climatique.

Alors qu'il n'a pas invité Donald Trump au sommet sur le climat du 12 décembre prochain, Emmanuel Macron martèle une nouvelle fois qu'il n'y a pas de "planète B". S'il accepte des divergences, il pose ouvertement la question au locataire de la Maison-Blanche : "Quel est votre plan B ?"

Je n'ai pas pris le pays par surprise

Emmanuel Macron

Dans les colonnes du Time Magazine, Emmanuel Macron est également interrogé sur sa chute de popularité. "Il y a un manque de confiance envers la classe politique" en France, analyse le Président, qui rappelle une énième fois qu'il "n'a pas pris le pays par surprise" et organisé sa campagne autour d'idées qui sont aujourd'hui mises en œuvre. S'il était très populaire au tout début de son mandat, c'est justement parce qu'il n'a "rien fait pendant la première semaine" après son élection.

Au terme de cet entretien-fleuve, le Time dépeint un président volontariste qui, s'il parvient à mettre en œuvre ses réformes, pourrait permettre à la France de devenir "une puissance internationale bien plus importante qu'elle ne l'a été ces dernières décennies". Mais attention, prévient le magazine, si Emmanuel Macron venait à échouer, le populisme pourrait revenir en France.

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