C'est une question que beaucoup d'usagers de la SNCF se posent au deuxième jour de la grève des cheminots : où est passé le service minimum ? Le service quoi ? Comment vous dites ? Ah, vous voulez parler de cette loi de 2008 voulue par Nicolas Sarkozy, qu'il n’était pas peu fier d'ailleurs d'avoir instaurée ?
"Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit", avait déclaré à l'époque l'ancien chef de l'État. Cela a l’air drôle comme ça, mais cela ne l'est pas. Mais on a vécu avec cette idée qu'en cas de grève, des trains étaient assurés aux heures de pointe. Et bien il y a eu tromperie sur la marchandise.
Parce que ce n'était pas un service minimum en réalité qui était prévu par la loi, c'était un service qui vous garantissait l'annonce du trafic perturbé. Ce que dit la loi, c'est que l'on oblige les grévistes à se déclarer, et l'entreprise à vous informer.
Mais la loi ne dit pas qu'on assure un minimum de trains. Cela ne restreint pas le droit de grève. C'est d'ailleurs pour cela qu'on ne peut pas réquisitionner des conducteurs.
Cela signifie que si demain il y a 100% de cheminots conducteurs de trains qui se déclarent grévistes, il y a zéro train en France. D'ailleurs vous avez vu : en Normandie, aucun TER n'a circulé. Montargis/ Paris, pas de train. Et je pourrais citer d'autres lignes. Ce qui a été amélioré avec la loi de 2008 c'est l'alarme sociale, pas le trafic. Donc pour résumer : quand il y a des grèves, on s'en aperçoit, et pas qu'un peu.
Que faire concrètement ? Vous savez, il y en a qui imaginent des possibilités. Certains se disent (je l'évoquais ci-avant) qu'il faudrait mettre en place des réquisitions. Après tout, ces réquisitions existent pour assurer un service comme à l'hôpital. On pourrait dire que le transport est "un service" qui réclame le service minimum.
Il y a par ailleurs certains syndicats qui avancent l'idée de faire du service gratuit. Autrement dit, prendre le train sans payer. Sauf que c'est illégal, parce que cela s'apparenterait à du resquillage.
En réalité vous savez, il n'y a qu'un sujet qui vaille : la négociation, le dialogue social. Regardez les Allemands, les Suédois, les Danois. Là où il y a une grande tradition de dialogue social, les grèves sont rares. Elles ne sont pas inexistantes, mais elles ne bloquent pas le pays.
Chez nous, le point de départ c'est souvent le rapport de force. On est dans des postures, et ensuite on discute pour sortir du conflit. C'est ce qui se passe à la SNCF. Alors que tout doit se jouer en amont, dans la négociation. Parce que la concertation ne suffit pas, surtout quand la grève a commencé.
Sinon, voyez le résultat. Il y a dix ans, Nicolas Sarkozy a remporté une victoire politique. Mais l'usager, lui, en est toujours au même point.
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