Emmanuel Macron regrette-t-il ses propos polémiques à la veille de la première manifestation de son quinquennat ? "Absolument pas". Le président de la République a affirmé : "Je l'ai souvent dit et je le disais il y a quelques semaines en Roumanie. D'aucuns faisaient semblant de découvrir cette forme de provocation que j'assume. La France n'est pas un pays qui se réforme. Il ne se réforme pas (...) parce qu'on se cabre, on résiste, on contourne. Nous sommes ainsi faits".
Avant d'ajouter : "Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir, chaque jour, la même détermination". Face à la critique du chef de l'État faite aux "fainéants, aux cyniques et aux extrêmes", Jean-Luc Mélenchon a contre-attaqué.
Invité du Dimanche politique sur France 3, le leader de la France insoumise a estimé que "plus il y a de mobilisations sociales et salariales, plus le
niveau de conscience de la situation augmente et donc plus il y aura de gens
qui viendront le 23, donc moi je me réjouis de ces dates de combat parce
qu'elles nourrissent un courant commun".
Difficile de savoir si Emmanuel Macron agit par
provocation ou non. Selon ses adversaires politiques, cela ne fait aucun doute
: "Il y a forcément une part de mépris", juge Olivier Faure. Le
président du groupe Nouvelle gauche à l'Assemblée, indique sur LCP, que
"ce n'est pas nouveau chez Emmanuel Macron (…) On se souvient qu'il a une
difficulté à ne pas afficher à certains moments son agacement et son mépris
pour une partie de la population. Et donc, ce peuple qui l'a choisi, il ferait
bien de le choisir lui aussi et donc de comprendre que son rôle n'est pas de
défier, mais au contraire de fédérer des Français qui ont cherché à travers son
élection à en faire celui qui pouvait emmener le pays vers son avenir".
La déclaration du gouvernement et le travail
de SAV de Christophe Castaner viennent en tout cas apporter de l'eau au moulin de la
contestation. La France insoumise relance les appels à la mobilisation pour les
manifestations contre la réforme du Code du travail et la politique du
gouvernement.
Dans les colonnes du Parisien dimanche, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, indique que "plus de 180 lieux de manifestations ont été recensés" et "on va dépasser les 4.000 appels à la grève sur tout le territoire". Eric Beynel, le porte-parole de Solidaires, estime que "le 12, c'est un point de départ d'une mobilisation qui va se poursuivre jusqu'au retrait des ordonnances".
Gaspard Gantzer, l'ancien responsable de la communication de François Hollande, confie ne pas savoir "si c'était une formule travaillée mais elle va rester. Ce n'était pas très heureux. Pour l'instant, il l'assume mais dans quelques temps, il fera tout pour revenir dessus". Emmanuel Macron a ainsi fait ressortir les critiques contre lui et rappelé les polémiques provoquées par certaines des petites phrases qu'il a prononcées dans le passé : les salariées "illettrées de Gad", travailler pour "se payer un costard".
Son comportement n'est "pas une découverte", pour Alba Ventura. L'éditorialiste affirme sur RTL que le Président "a l'arrogance du jeune homme à qui tout a réussi de manière fulgurante. Il ne répond pas aux codes classiques. Il y a même chez lui une absence de calcul qui le pousse à employer des mots trop forts et des paroles brutales qui, ne vous y trompez pas, ne dépasse pas sa pensée".
Elle ajoute que "cela lui joue déjà des tours. Pour l'instant, cette manière d'être 'cash' n'est pas mise à son crédit (il n'y a qu'à regarder les sondages). Mais encore une fois, Emmanuel Macron n'est pas un politique traditionnel. Un politique traditionnel, par exemple, ça n'ignore pas les échéances électorales. Il va y avoir des élections sénatoriales le 24 septembre prochain. Cela n'a pas empêché Emmanuel Macron de supprimer les emplois aidés, de baisser les subventions aux collectivités ou d'annoncer pendant la campagne la fin de la taxe d'habitation pour une large part de Français l'an prochain".
Pour résumer, "Emmanuel Macron ne s'embarrasse pas de politique. Il n'a sans doute pas tort, sauf que la méthode peut paraître un peu trop radicale. C'est sans doute pour cela qu'il a rebâti la communication de l'Élysée. Parce qu'il a réalisé qu'il ne suffisait pas d'avoir raison d'en haut".
C'est vraiment le président des riches, des banques
Sabine, 71 ans
En visite à
Toulouse, le président de la République a souhaité faire un bain de foule sur
la place du Capitole. Mais à quelques mètres de là, entre 300 et 400 personnes, selon la préfecture, et 2.000 personnes selon la CGT. Le chef de l'État a une
nouvelle fois assuré que son "combat est pour les gens qui n'ont pas de
travail, qui veulent rentrer dans le travail et la stabilité, et pour les
jeunes. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles. Il ne faut pas me
faire dire ce que je ne dis pas".
L'AFP raconte que "les opposants à sa politique, réunis devant le Monument aux morts, la CGT, Solidaires, FSU, NPA, mais aussi les étudiants de l'UNEF, ont déployé une grande banderole 'Front social. S'unir et lutter pour ne plus subir et pour gagner'". Et de citer l'une d'entre eux. "'Je suis là pour faire la fête à Macron', a lancé Sabine, 71 ans, remontée contre un président qui 'démolit la Sécu. C'est vraiment le président des riches, des banques'".
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