La journée de mardi 13 janvier a été marquée une nouvelle fois par des hommages aux 17 personnes tuées dans les récents attentats en France. À l'Assemblée nationale, tous les députés et ministres ont - une première depuis 1918 - entonné la Marseillaise à l'issue d'une minute de silence dans l'hémicycle quasiment plein.
On aurait pu penser qu'au fil des jours, on parviendrait à mieux maîtriser notre émotion. C'est loin d'être le cas. Il y a eu de très beaux hommages, que ce soit à la Préfecture de police de Paris et aux obsèques des victimes juives à Jérusalem. Mais ce que l'on retient surtout, ce sont les mots de Manuel Valls au Palais Bourbon.
On dit souvent que le moment fait l'homme. Mardi, d'une certaine manière, Manuel Valls est devenu un homme d'État. Il a su trouver les mots, que ce soit dans l'hommage aux policiers et à toutes les victimes, ou que ce soit dans sa diatribe contre Dieudonné. Les mots ont résonné. Des mots justes pour parler des juifs et des musulmans.
C'était sincère et émouvant de bout en bout. Les élus et les membres du gouvernement ont dû se dire qu'ils vivaient là un moment exceptionnel de leur vie de parlementaire. C'était un grand moment.
On a vu Manuel Valls les larmes aux yeux, la voix étranglée, ovationné quatre fois. Même la droite l'a applaudi. Il a fait des annonces. Il faudra juger leur efficacité très prochainement. Mais ce que l'on retiendra de son discours, ce sont surtout ses mots et son ton.
Franchement, il a été plus qu'à la hauteur de la situation. Chapeau bas !
De son côté, François Hollande a été impeccable. Le président de la République s'est comporté en père de la Nation ces jours derniers. Il a, pour sa part, su trouver les gestes. On l'a vu dans des embrassades et dans des moments de tendresse qu'on ne lui connait pas habituellement.
En invitant tous les chefs d'État à se rassembler, il a su incarner la France. Il a fait un sans-faute. De la même manière que Ségolène Royal a fait un sans-faute à Jérusalem, dans le discours qu'elle a prononcé.
C'est une chose de faire un sans-faute. C'est autre chose de "s'élever". Manuel Valls s'est élevé.
On ne marque pas de points dans ces moments-là
Alba Ventura
Le Premier ministre a-t-il marqué des points ? On ne marque pas de points dans ces moments-là. Si la question est de savoir si, après cela, Manuel Valls va faire passer la loi Macron comme dans du beurre, il ne faut pas rêver.
Les frondeurs vont-ils rentrer dans le rang ? Sûrement pas, même si le chef du gouvernement a dû apprécier, mardi après-midi, les messages de félicitations de Cécile Duflot ou de Jérôome Guedj sur Twitter.
Quant à la droite, si on imagine qu'elle va s'arrêter de cogner contre le Premier ministre, cC'est qu'on ne connait rien à la politique.
La politique reprendra ses droits, c'est sûr. Mais Manuel Valls aura prononcé un discours qui restera dans l'Histoire. Il y aura gagné un costume. Car ce discours vient de ses tripes. Le Premier ministre rêvait de le prononcer depuis des mois, voire depuis des années.
C'est le discours d'un homme qui est devenu français à 23 ans, parce qu'il le voulait, et qui a la Marseillaise chevillée au corps.
Mardi, Manuel Valls était l'homme de la situation. Tout cela ne fait pas des points dans les sondages, mais cela fait quelques jolis atouts pour demain.
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