Le gouvernement fait front derrière Gérald Darmanin. La justice a rouvert l'enquête sur une accusation de viol visant le ministre des Comptes publics pour des faits présumés remontant à 2009. Une première plainte mi-2017, émanant de la même personne, avait été classée sans suite.
Édouard Philippe a rapidement apporté son soutien au membre du gouvernement et a déclaré qu'il conservait "toute sa confiance". L'entourage du premier ministre a d'ailleurs précisé que Gérald Darmanin a été "d'une totale transparence vis-à-vis des faits. Il a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse".
Du côté de l'opposition, le soutien est beaucoup plus mitigé. Les Républicains sont divisés entre eux. Guillaume Peltier, vice-président des Républicains, et Éric Woerth ne voient pas pourquoi le ministre devrait démissionner. Quant à Laurence Saillet, l'une des porte-paroles du parti, elle estime qu'il "n'a pas d'autre choix que de démissionner". La position de Gérald Darmanin est-elle tenable ?
Le gouvernement s'aligne sur la "règle" donnée par Édouard Philippe. En juin dernier, à l'antenne de RTL, le premier ministre déclarait : "J'ai indiqué le plus clairement possible quelle était la ligne que je m'étais fixée. Lorsqu'un ministre est mis en examen, il convient qu'il démissionne immédiatement". Mais dans les faits, la chronologie des événements s'est déroulée de façon différente. Une jurisprudence pourrait ainsi fragiliser le maintien de Gérald Darmanin au sein du gouvernement.
Le cas "Bayrou" : en juin dernier, le fraîchement nommé ministre de la Justice a dû quitter son poste dans le cadre de l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires au sein du MoDem. Comme le souligne Le Huff Post, "la justice n'en était là qu'au stade de l'enquête préliminaire ; il n'y a toujours à ce stade aucune mise en examen du maire du Pau". François Bayrou expliquait son départ comme un acte visant à "préserver la loi de moralisation et de confiance dans la démocratie". Même chose pour d'autres membres du gouvernement concernés par l'enquête comme Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard.
Autre cas : celui de Richard Ferrand. Le ministre de la Cohésion des Territoires avait quitté le gouvernement pour prendre la tête du groupe de la majorité à l'Assemblée nationale, lors de l'ouverture de l'enquête sur l'affaire des Mutuelles de Bretagne. Cependant, l'Élysée avait affirmé que son départ du gouvernement "n'était pas du tout lié aux affaires, c'est vraiment l'inverse".
Gérald Darmanin doit également évaluer les dégâts que ça peut causer sur le gouvernement
Alain Duhamel
Selon Alain Duhamel, "l'affaire Darmanin ne peut pas tomber plus mal pour le gouvernement". L'éditorialiste de RTL indique que "pour le gouvernement, cette affaire n'est pas seulement embarrassante, elle est pire que ça". Et d'ajouter : "Depuis Bérégovoy et Balladur, quand un ministre est condamné, naturellement il doit quitter le gouvernement ; quand un ministre est mis en examen, il vaut mieux qu'il le quitte même s'il est présumé innocent ; quand il n'y a qu'enquête préliminaire, ça n'est pas le cas jusqu'à présent, il est préférable qu'il se retire".
Il précise aussi que "concernant Marielle de Sarnez ou encore François Bayrou, ce sont eux qui ont pris la décision de partir. Là, tout se passe dans la tête de celui qui est mis en cause selon qu'il est absolument certain de son innocence ou qu'il craint quand même d'être mis en examen. Il doit également évaluer les dégâts que ça peut causer sur le gouvernement".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte