Derrière le sulfureux Donald Trump et Hillary Clinton, les deux candidats à la présidentielle américaine les plus médiatisés, Ted Cruz a frappé un grand coup, lundi 1er février 2016, en remportant les "caucus" républicains en Iowa. Le sénateur du Texas, qui a récolté 27% des voix (contre 24% pour Trump), est désormais le rival du milliardaire sur un terrain politique qu'ils partagent.
À 45 ans, Ted Cruz est un formidable orateur aux allures d'homme d'État. Le regard fixe, la diction cadencée, l'homme a construit sa campagne autour des mêmes thèmes politiques que Donald Trump, à savoir l'immigration, la lutte contre l'État islamique et la colère des Américains contre les élites politiques du pays. S'il était loué par le favori des sondages il y a quelques semaines pour ses positions fermes et partagées contre l'impôt ou l'avortement, Ted Cruz est aujourd'hui dans le viseur de Donald Trump qui le reconsidère certainement d'une toute autre manière.
Premier candidat à se déclarer officiellement pour l'investiture républicaine, Ted Cruz, dont la jeunesse accentue l'impétuosité, a remporté le scrutin de l'Iowa avec une stratégie entièrement orientée vers l'électorat évangélique majoritaire au sein de sa famille politique. Dans les grands axes, le sénateur texan a promis de démanteler totalement "Obamacare", la réforme du président américain pour transformer le système de santé, et de défendre les Chrétiens américains face aux menaces de dissolution posées par les démocrates.
Alors qu'il ne siège au Sénat que depuis 2013 après la victoire de la mouvance ultra-conservatrice, Ted Cruz n'hésite pas à défier ses aînés pour s'affirmer. À l'automne 2013, alors qu'un compromis budgétaire se profile entre chefs républicains et démocrates alliés à Barack Obama, il défend une ligne dure : pas de budget sans abrogation totale d'Obamacare. Une position qui lui a à la fois valu le respect des électeurs chevronnés mais également la rancune de plusieurs dirigeants républicains humiliés.
Sur le volet international, Ted Cruz, né au Canada (ce qui constitue un des arguments utilisés par Donald Trump pour le déclarer inéligible à la Maison Blanche), s'affirme contre le rapprochement diplomatique avec Cuba qu'il considère comme une "terrible erreur". Fervent défenseur d'Israël, son combat concerne également le désaccord profond qu'il entretient concernant l'accord sur le nucléaire iranien.
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