Sotchi, station balnéaire au bord de la mer noire, appréciée de Staline et régulièrement comparé à Nice, accueille les Jeux Olympiques d'hiver. Si cette dichotomie a été relevée depuis l'attribution des Jeux à la ville russe, le gouvernement a tout mis en œuvre pour gommer ces "détails".
Montagnes éventrées, construction ex-nihilo d'une station de sports d'hivers et de tous les complexes inhérents à ses besoins, expropriations en masse pour aménager des routes... Seulement, un problème subsiste et la puissance de Vladimir Poutine ne peut pas le gommer : le climat inexorablement doux.
Il y a un petit air de printemps sur les Jeux de Sotchi : mardi vers 15 heures (12h à Paris), il faisait 11,8°C au Parc olympique, à Sotchi au niveau de la mer, où se déroulent les épreuves de glace. Et même sur les sites montagneux, à plus de 50 km de la mer, la température est loin d'être adéquate. Ainsi, le thermomètre a grimpé jusqu'à +2,9°C sur le site de ski de fond, à +7°C dans l'aire d'arrivée du ski alpin et à +8,2°C dans l'enceinte de la piste de bobsleigh et de luge, forçant les organisateurs à activer leur plan d'urgence prévu en cas de situation de ce type, et qui consiste à sortir la neige stockée depuis l'hiver dernier pour la déployer sur les sites.
Mais les organisateurs ne peuvent rien contre la météo, alors que le thermomètre repasse tout juste en territoire négatif la nuit. "Nous avons organisé 22 épreuves-test l'hiver dernier, il faisait très chaud parfois et nous les avons toutes menées à bien", a rappelé Mme Kosterina, directrice de la communication du comité d'organisation des Jeux. Il n'empêche que les athlètes, habitués à des conditions glaciales, qui favorisent la vitesse et donc la performance et le spectacle, se plaignent ouvertement des conditions.
"Les conditions sont plus faciles et cela
va niveler le niveau. Il sera difficile pour les descendeurs purs de creuser
l'écart", estime par exemple le quintuple médaillé olympique Bode Miller, dont la dernière chance
de titre repose sur le super-combiné.
Cette situation provoque tout d'abord des problèmes techniques, notamment de fartage en ski de fond. "À chaque course, c'est nouveau, à chaque course, il faut trouver les bons produits. Quand on vient sur des neiges mouillées, brassées, il y a plus d'écart entre les skis, entre les produits", prévient Christophe Deloche, chef de l'équipe de France de ski de fond. Lundi, la pluie tombée pendant la poursuite du biathlon, a engendré des portions piégeuses, dont l'une qui a fait chuter le Canadien Le Guellec, alors en tête.
Dernière polémique en date liée au réchauffement des sites et de la neige, celle survenue pendant les qualifications en halfpipe. "Le milieu est complètement mou et lourd", a regretté la star Shaun White. Un des principaux problèmes soulevés lors des entraînements a été la dégradation de la partie plate du centre du "pipe" (flat bottom), qui fait la transition entre les deux parois verticales. La neige molle qui s'est accumulée dans cette partie clé de la structure ne permettait pas aux concurrents de prendre assez de vitesse, et donc pas assez de hauteur, pour exécuter proprement leurs plus grosses figures, celles qui requièrent de la vitesse pour une exécution parfaite".
Si ce problème de température et de qualité de neige ne perturbe pas les épreuves, il altère considérablement le spectacle. "C'est déjà arrivé ailleurs mais c'est embêtant quand ça arrive aux jeux Olympiques", a ajouté White, double champion olympique.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte