Il a fallu attendre la 58e minute pour voir la première occasion pour Lille et la 65e pour voir la première de Lyon. Deux chiffres qui démontrent bien à quel point, une semaine après la purge de Saint-Étienne – Marseille, un autre choc pour la 3e place a engendré de la crainte chez les protagonistes et non pas de l'exaltation. Lille était aligné pour ne pas perdre, et l'OL, sans Gourcuff, n'avait pas les armes pour faire sauter le cadenas qu'aime poser René Girard sur cette équipe nordiste.
L'intensité était là, mais pas l'esprit de conquête, qui
était remplacé par l'envie de ne pas perdre. Car décidément, entre deux
clubs aux difficultés financières avérées, on n'avait plus peur de perdre le
chèque qui accompagne une troisième place, qu'envie de terminer sur le podium,
à 12 matchs de l'arrivée de ce long marathon qu'est la Ligue 1.
Depuis quelques semaines, René Girard aligne de nouveau un
4-3-3, laissant le milieu de terrain au trio Balmont-Gueye-Mavuba, peu enclin
à créer du jeu. En face, le 4-4-2 en losange était de sortie, avec Grenier
derrière les deux attaquants et Jordan Ferri à la place de Gourcuff, blessé.
Mais ce dernier est décidément irremplaçable dans la qualité de création, la faculté
à déséquilibrer les lignes adverses et à servir les appels de Lacazette, Gomis
et les latéraux.
Dimanche soir, la fluidité des deux équipes était donc
absente, mais pas l'intensité entre deux milieu de terrain qui harcelèrent
leurs adversaires sans relâche, si bien qu'en deuxième mi-temps, malgré les
tentatives d'Origi et les mouvements de Roux, on n'avait rien à se mettre sous
la dent. Pour l'OL, Gomis était souvent mal servi ou hors-jeu, et c'est un
triste 0-0 qui est venu sanctionner les 45 premières minutes.
La suite allait être bien meilleure. La fatigue physique née de l'intensité folle mise pour cadenasser les espaces commençait à se faire sentir, et les intervalles naissaient enfin. Lopes dû ainsi s'interposer sur une frappe d'Origi, décalé par Gueye (58e), dans la foulée, Sidibé centra fort à ras de terre et il fallut un prompt gardien lyonnais pour enlever la balle du pied de Nolan Roux, déjà ouvert pour pousser la balle dans le but vide.
Lyon tentait de répliquer, notamment par Grenier, qui réussit à s'immiscer entre les lignes pour entrer dans la surface et lober Enyeama du droit. Hélas pour l'OL, Souaré dégageait sur la ligne. Sur un corner à la 72e, Koné voyait un ballon lui retomber dans les pieds et tenta la frappe, sur Enyeama. Le gardien eut encore un geste décisif en sortant comme une bombe dans les pieds de Grenier et contré la frappe du meneur de jeu dans la surface. A la 92e, c'est Tolisso qui avait la victoire au bout du pied, mais la balle était contrée in extremis. C'était le dernier frisson du stade Pierre Mauroy, il n'y aura pas eu de but dans ce choc.
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