Il suffit de se pencher un peu sur le passé de Leonardo Jardim pour immédiatement constater qu'il est avant tout un homme de rupture. Partout où il est passé, l'entraîneur portugais n'a pas fait de vieux os si bien qu'à 40 ans, il a déjà connu 7 clubs en tant qu'entraîneur principal.
Depuis 2008, le natif de Barcelona, au Venezuela, n'est jamais resté plus de deux saisons dans la même écurie. Sans jamais s'être durablement installé à la tête d'une équipe depuis lors, Leonardo Jardim a pourtant connu bon nombre de succès.
Après son départ de Madère, il conduit le GD Chaves à la montée en seconde division portugaise avant de prendre les rênes de Beira-Mar, également pensionnaire de l'antichambre. Dès sa première saison, le Madérois hisse l'équipe dans l'élite nationale avant de démissionner la saison suivante.
En 2011, Jardim s'engage avec Braga, qui peut lui offrir la trajectoire ascendante qu'il ambitionne déjà. Le rêve va encore une fois prendre rapidement forme puisqu'il place l'équipe du nord du Portugal à la troisième place du championnat avant de résilier à l'amiable son contrat qu'il avait signé quelques mois auparavant.
Les événements qui suivent se ressemblent, la carrière de Leonardo Jardim connait un nouveau bond et en juin 2012, soit un mois à peine après son départ, il s'engage avec l'Olympiakos qu'il quittera une nouvelle fois malgré des résultats plus que probants et une première place en Superleague grecque. Sur fond de polémique, le Portugais, à qui les médias prêtaient une relation adultérine avec la femme du président du club, revient en Liga Sagres à la tête du Sporting. Sans surprise, il n'y restera qu'une saison... après avoir qualifié le club en Ligue des champions.
Courtisé par plusieurs clubs, Leonardo Jardim débarque en France avec un certain paradoxe. Peut-être ne le sait-il pas encore, mais le projet flamboyant de l'AS Monaco va sérieusement s’effriter après son arrivée pour laisser place à une toute autre ligne de conduite qui nécessite un suivi et une forme de continuité dont il n'est pas vraiment coutumier.
Son contrat de deux saisons, lui, reste synonyme d'une pige qui pourrait bien se terminer comme toutes ses précédentes aventures. Seulement voilà, après les départs successifs de James Rodriguez et de Radamel Falcao, la donne pourrait bien elle aussi changer. À la tête d'une équipe à la moyenne d'age juvénile, Leonardo Jardim ne cesse de réclamer du temps. En veut-il vraiment cette fois-ci ?
À Monaco, avec Kondogbia, Kurzawa, Ocampos, Ferreira-Carrasco, Martial ou encore Bernardo Silva qui fréquentent souvent la feuille de match, les conférences de presse riment souvent avec jeunesse. Le technicien portugais évoque en effet très souvent la moyenne d'âge de son effectif, composé de jeunes talents en devenir et de cadres pour les entourer.
Le changement de projet du club de la Principauté, incongru au début pour plusieurs observateurs, est un acte tout à fait réfléchi ; conséquence directe de la conjoncture économique brutale pour les nouveaux riches et de quelques autres aléas administratifs qui concernent le paradis princier. En dépit du changement de cap, la nouvelle stratégie mise en place pourrait porter ses fruits dès cette année.
En avouant vouloir "s'appuyer sur ses jeunes joueurs", l'AS Monaco dit bien la vérité. Si l'on regarde en arrière plan d'un mercato à l'allure catastrophique, on s'aperçoit que le Rocher prête un très grand nombre de jeunes qui partent s'aguerrir dans les divisions inférieures ou à l'étranger. Ainsi, Tafsir Cherif (19 ans), Paul Nardi (20 ans), Gaetano Monachello (20 ans), Quentin Ngakoutou (20 ans) ou encore Jessy Pi (21 ans) sont tous partis, en silence, pour une saison.
Trop frêles pour se mêler aux joutes de première division, ces jeunes joueurs sont promis à un retour en Principauté, pour plusieurs raisons. Méconnus, ils sont d'abord de petits salaires que le club n'a aucun mal à assumer. En parallèle, leur potentiel leur confère une valeur marchande qui sert le dessein du club monégasque, dont les bases ont été posées la saison dernière avec un investissement massif.
Aujourd'hui, en plus de la santé financière qu'il tente de recouvrer, le club mise sur le poumon de sa jeunesse pour intégrer durablement l'équipe dans le haut du classement de Ligue 1. Un projet qui colle à la peau de Leonardo Jardim, formateur de talents à ses heures perdues et adepte d'un jeu offensif, s'il rompt avec ses habitudes de départ anticipé.
Aujourd'hui, le mot d'ordre apparent est bien celui de continuité et le technicien lusitanien l'a semble-t-il bien compris. Depuis le début de la saison il subit le management de ses supérieurs sans broncher et travaille à inscrire les performances de ses jeunes pousses dans la durée.
En cas de bon résultat, la réception de Reims pourrait être le 6e match consécutif sans défaite, toutes compétitions confondues. Une victoire viendrait boucler un mois d'octobre sans encombre et donnerait 20 points à l'ASM, soit autant que Lyon, troisième après la 11e journée. Le début d'un long cycle ?
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