Portugal-France : ces 3 affrontements légendaires entre les deux pays lors d'un Euro
La France et le Portugal, dont les histoires sont liées à plusieurs égards, ont aussi en commun des matchs de football en phase finale de l'Euro devenus légendaires dans chacun des deux pays.
Vendredi 5 juillet 2024, le Portugal et la France se livreront bataille à Hambourg pour une place en demi-finale de l'Euro. Un match qui s'annonce acharné à en croire les dires de Cristiano Ronaldo, qui sait à quoi s'attendre face aux Bleus de Didier Deschamps, toujours solides et à la densité physique redoutable.
Le duel s'annonce âpre, à l'image de trois autres rencontres épiques, entrées dans la légende du championnat d'Europe des nations, devenu Euro. Dans chacune des oppositions, en 1984 à Marseille, en 2000 à Bruxelles et en 2016 au Stade de France, la dramaturgie était intense, le match indécis, et le final haletant.
À chaque fois, le vainqueur a été délivré, et le défait anéanti. Lors de chacun de ces matchs, des Franco-Portugais ont eu le cœur déchiré entre deux sentiments. Et 40 ans, 24 ans et 8 ans après, les souvenirs piquent encore ou provoquent un doux souvenir.
1984 : Domergue immense, Tigana héroïque, Platini sauveur
La France organisait l'Euro en 1984, et pour la demi-finale des Bleus, c'est le stade Vélodrome de Marseille qui allait pousser les coéquipiers d'un Michel Platini au sommet de son art. Pourtant, sur coup franc, c'est Jean-François Domergue qui trouait les filets de Bento à la 25e minute. "Je le sentais", confie-t-il dans une interview à la FFF.
Mais à un quart d'heure de la fin, Jordão égalisait, avant de donner l'avantage aux siens en début de prolongation. La France a peur, et c'est encore Domergue qui va la rassurer à 5 minutes de la fin. Le score de parité va-t-il mener les deux équipes aux penalties ?
C'était sans compter sur la volonté féroce de Jean Tigana. Le milieu de terrain s'arrachait pour servir Platini. Le Ballon d'Or prenait le temps de contrôler pour anéantir les Portugais à la 119e minute. La suite, on la connaît. La France écartait l'Espagne en finale pour son premier titre. La légende veut que Zinedine Zidane était ramasseur de balle de ce match au Vélodrome.
2000 : le jour où Zidane a régné sur le monde
16 ans après Marseille, les deux équipes se retrouvent à Bruxelles pour régler leur contentieux. Et cette fois, ce sont les Portugais qui tirent les premiers, grâce à un coup de fusil de Nuno Gomes qui met le ballon hors de portée de Barthez. Mais les Bleus ne lâchent pas et parviennent à revenir par Thierry Henry, servi par Nicolas Anelka.
Encore une fois, il faudra une prolongation pour départager les Bleus et la Seleção. Et encore une fois, le numéro 10 de l'équipe de France sauvera les siens. Alors que Wiltord frappe au but dans un angle difficile, Abel Xavier dévie le ballon de la main. L'arbitre siffle pénalty.
La faute, très contestée, permet à Zidane de marquer. Et à l'époque, c'était un but en or, qui crucifiait les Lusitaniens. Le point d'orgue d'un récital du meneur des Bleus, sans doute le match le plus abouti de sa carrière en sélection (oui, devant le France-Brésil de 2006). Cerise sur le gâteau, Zizou célèbrera son but comme le fit Platoche en son temps.
2016 : Ronaldo maudi, Eder béni
L'histoire paraissait cousue de fil blanc. Comme en 1984 et en 1998, la France arrivait en finale de la compétition qu'elle organise, l'Euro 2016. Didier Deschamps semblait avoir trouvé la formule, avec un Antoine Griezmann au sommet de son art, qui avait vaincu le signe indien en plantant un doublé contre l'Allemagne. Séville 82 était vengé ! Le Stade de France pouvait se préparer à exploser pour un deuxième titre européen des Bleus.
On y croyait encore plus quand Cristiano Ronaldo sortait sur blessure à la 25e minute. Mais… Rui Patricio a joué les sauveurs, tout d'abord sur une tête de Griezmann, puis une frappe de Giroud et un missile de Sissoko. Et quand il a été battu en prolongation, son poteau a pris le relais pour repousser la tentative de Gignac.
Il fallait un héros dans ce match, et il est arrivé de nulle part. Ou plutôt de Lille, où ses prestations n'ont pas soulevé les foules. Eder, le besogneux, le "sans-grade", s'offrit un destin et une légende en trompant Lloris d'une frappe à ras de terre, légèrement rebondissante. Le Portugal avait sa revanche.
Cette nation majeure du football, qui donna tant au ballon rond, prenait enfin un titre, mérité, et tant pis pour nos larmes. Celle de Cristiano Ronaldo, comme celles de Messi en 2022, feront dire aux fans des Bleus que seuls les géants viennent à bout de leurs chouchous.
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