"On est pris en otage" : les ravages du "projet Mbappé" dans les clubs amateurs

REPORTAGE - Les clubs amateurs de football doivent faire face à un nouveau phénomène : le "projet Mbappé", qui conduit les parents à ce comportement parfois de manière irrationnelle.

Un ballon de football (image d'illustration)

FOOTBALL - Les ravages du "projet Mbappé" dans les clubs amateurs

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Le "projet Mbappé" est une expression entendue dans beaucoup de clubs amateurs. Elle est utilisée pour désigner ces parents qui rêvent de voir leur fils devenir une star du football, au point de mettre une pression folle à la fois sur leur enfant mais aussi sur les entraîneurs, jusqu'à la violence.

Dans le club de Colomiers, près de Toulouse, deux éducateurs ont ainsi vu leurs voitures incendiées a priori par des parents en colère de ne pas voir leur enfant sélectionné pour un tournoi important. "C'est triste. On est tous confrontés à la pression des parents, puisque tout le monde pense que leurs enfants seront des futurs Mbappé. Ils pensent qu'ils vont faire fortune avec leurs propres enfants", confie JB, un éducateur bénévole du club.

Julien, arbitre et dirigeant depuis 17 ans, a vu la situation se dégrader. "C'est très compliqué pour nous, on est pris en otage. C'est le football professionnel qui nous a mis dans une situation préoccupante parce qu'il y a trop d'argent en jeu, on se prend pour des Mbappé, pour des Messi. Le foot amateur, ce n'est pas le Paris Saint-Germain", fustige-t-il.

Les enfants eux-mêmes dénoncent le comportement de certains parents. "J'ai connu un parent qui était très en colère contre le coach. Ça a failli finir en bagarre, mais ce n'est pas normal. Ils sont plusieurs, ils crient, ils gueulent et tout. Ils mettent trop la pression à leurs enfants", raconte un jeune apprenti footballeur de 13 ans.

"Les enfants, c'est normal. Des fois, tu peux jouer, des fois, tu ne peux pas jouer. Mais arriver jusqu'à brûler la bagnole d'un entraîneur, ce n'est pas possible", ajoute Omar, un père de deux petits joueurs. Par solidarité et pour dire non à la violence, il n'y aura pas de match de jeunes ce week-end en Occitanie.

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