L'Olympique de Marseille a battu l'AS Monaco dimanche 1er décembre dans le choc des dauphins du Paris Saint-Germain. Une victoire à domicile pour les Phocéens, dans une grosse affiche, alors même qu'on pointait des difficultés certaines au Vélodrome. Certains évoquaient déjà un match fondateur pour les troupes de Roberto De Zerbi, notamment parce que son équipe, imparfaite, a été solide et a su avoir du caractère, à défaut de flamboyance. Et ce en ne produisant pas forcément le "De Zerbi ball" attendu depuis l'arrivée du technicien italien.
En effet, à l'image de la rencontre remportée à Lens la semaine précédente, l'OM a défié Monaco avec un milieu renforcé, et un dynamiteur/attaquant en moins. Roberto De Zerbi a pris le parti de lancer (enfin ?) dans le 11 titulaire Valentin Rongier. Le soldat, ex-capitaine olympien blessé pendant une année, a retrouvé une place qu'il a toujours su grappiller avec Sampaoli et Tudor, qui ont fini par le trouver indispensable.
On craignait que l'ancien Nantais passe derrière Højbjerg et Rabiot, et finalement, il a imposé ses qualités en complément des deux autres. Car la grande "trouvaille" de De Zerbi réside dans son choix de renforcer son milieu, en sacrifiant Amine Harit, le grand perdant de la réorganisation. Ainsi, le dogmatique coach adepte de la possession semble s'être adapté à la suite de la gifle infligée par l'AJ Auxerre eu Vélodrome.
Exit le jeu de possession. Mason Greenwood, soliste indiscipliné sur le plan défensif, a été réaxé pour cacher ses errances en défense. Luis Henrique, travailleur et efficace, a pris l'aile droite pour l'animer en attaque et la verrouiller en défense. Et surtout, de l'autre côté, c'est Adrien Rabiot sui joue les milieu offensif. Un rôle ingrat et qui le dessert, et surtout qui ampute l'OM d'une arme offensive de plus.
L'international français, ancien de la Juventus, n'a pas les qualités de projection pour dynamiter les défenses adverses lors des transitions olympiennes. On l'a vu souvent dos au jeu, remiser vers l'arrière, ou chercher une solution axiale, sans pouvoir déborder. Mais c'est le prix à payer pour ne pas exploser et concéder trop d'occasion. Un choix "ceinture et bretelles" que l'on ne pensait pas De Zerbi, réputé dogmatique, prêt à faire.
Mais à l'image d'un Didier Deschamps, l'Italien a sans doute préféré assurer le coup en attendant d'avoir un groupe assez discipliné pour assumer son jeu. Son confrère en équipe de France a, lui aussi, parfois mis Rabiot dans un couloir en attaque, pour colmater les brèches. Le sélectionneur des Bleus a même été champion du monde en ayant recours à ce système. En effet, en 2018, Si Kylian Mbappé tenait le côté droit en attaque, Antoine Griezmann l'axe derrière Olivier Giroud, le côté gauche était animé par Blaise Matuidi.
Celui qui était alors parisien permettait de solidifier le milieu à la perte de balle, avec un trio Kanté-Pogba-Matuidi très solide devant une défense qui alignait 4 défenseurs centraux de formation : Pavard-Umtiti-Varane-Hernandez. Quelque 7 ans plus tard, l'OM aligne un milieu Rabiot-Rongier-Højbjerg devant un quatuor Murillo-Balerdi-Kondogbia-Garcia. Si les deux latéraux sont à leur poste de formation, ils ne sont pas les plus virevoltants. Quentin Merlin, valide et apte, étant resté sur le banc avant de relayer Garcia à gauche en fin de match.
Roberto De Zerbi est-il devenu frileux ? La réponse est sans doute non, mais le contexte marseillais, les objectifs élevés et les lacunes de l'effectif empêchent certainement encore l'Italien de mettre en place son jeu fait de pressing et de possession. Les joueurs à sa disposition semblent plus adaptés à une transition rapide, à une projection verticale, plutôt qu'à un jeu de possession "handball" façon Sampaoli.
Un changement de paradigme, preuve d'une certaine intelligence de la part du coach, qui lui permet de gagner du temps, d'être efficace tout de suite. Dans la course à la Ligue des champions, face à la concurrence de Monaco, Lille, Lyon, Nice, voire Lens et sans oublier le PSG, l'Olympique de Marseille ne peut pas se permettre de trainer.
En attendant que le groupe soit mieux réglé au "De Zerbi ball" et renforcé (pourquoi pas dès janvier) avec des profils adaptés, avec notamment un créateur au milieu, le technicien "fait du Deschamps" pour prendre des points et s'assurer de rester dans la course au podium, objectif minimal. Sans doute verrons-nous encore d'autres évolutions de l'OM au fur et à mesure de la saison, par petites doses, sur des séquences de match, avant que Roberto De Zerbi ne donne la pleine mesure de sa philosophie.
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