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Lucien Favre, entraîneur de l'OGC NIce
Crédit : VALERY HACHE / AFP
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Un entraîneur élu 3 fois meilleur technicien de Bundesliga, devant Pep Guardiola, Jürgen Klopp ou encore Jupp Heynckes, a posé ses valises et sa science du jeu dans un club de Ligue 1. Et ce n'est ni au PSG, ni à Lyon, ni à Marseille ou à Monaco. C'est ainsi l'OGC Nice qui a réussi le joli coup de l'été en enrôlant Lucien Favre, un entraîneur suisse qui avait failli rejoindre Lille il y a quelques années avant que René Girard n'arrive finalement. C'est donc un entraîneur reconnu dans le métier, respecté par ses pairs, qui vient étoffer le catalogue des entraîneurs de la L1.
Âgé de 58 ans, l'ancien joueur de Toulouse et du Servette de Genève devrait être une attraction de la Ligue 1. Ainsi, s'il n'a pas la faconde d'un Frédéric Antonetti ou d'un Rolland Courbis, ses conférences de presse sont à écouter attentivement. Sans éclats de voix, sans bons mots qui cache une langue de bois, l’Helvète parle de jeu, de tactique, et explique le match qui vient de se passer.
"Je dirais que Lucien Favre est quelqu'un d'assez terre à terre, assez discret, qui n'aime pas trop le feu des projecteurs", explique Ali Farhat, expert de la Bundesliga au magazine So Foot et qui a rencontré Lucien Favre. "Favre, c'est un homme qui accorde beaucoup d'importance aux projets. C'est ce qui le convainc de venir, généralement", nous indique-t-il. C'est donc le projet niçois qui a fait la différence. Amorcé par Claude Puel, basé sur une formation revue avec des contenus plus modernes et tournés vers le jeu et la maîtrise technique, il est aujourd'hui entre les mains expertes de Lucien Favre. Lui le bâtisseur de Mönchengladbach, qu'il a sauvé de la relégation avant de placer l'autre Borussia sur le podium de la Bundesliga et de le qualifier en Ligue des champions. Avant de finalement choisir la Côte d'Azur, Lille donc mais aussi Toulouse et Lyon avaient songé à Lucien Favre avant de choisir respectivement Pascal Dupraz et Bruno Genesio.
Sa réputation de bâtisseur-formateur, le Suisse l'a construite dans son pays natal mais surtout en Allemagne, et tout d'abord au Herta Berlin. Il a réussi à faire de ce club peu habitué aux bons résultats un quatrième du championnat en 2008-2009. Limogé en septembre 2009, il est appelé pour tenter de sauver un monument du football allemand, le Borussia Mönchengladbach. Dernier de la phase aller, il parvient à arracher le maintien lors d'un barrage. Débute alors sa période glorieuse aux commandes des "Fohlen", là encore avec un projet de formation et de développement de jeunes joueurs, parmi eux Marco Reus, actuelle star de Dortmund.
"Son travail avec Max Eberl, le directeur sportif, était remarquable", indique Ali Farhat. Ce sont "deux hommes qui se sont compris direct selon Favre, qui avait dit un jour qu'il avait compris que ça marcherait entre eux dès la première poignée de main", confie le spécialiste du football allemand. Pendant plus de trois saisons, Lucien Favre va mettre en place sa vision du football et du management. "Il est très exigeant avec ses joueurs, il veut qu'ils donnent tout", décrit Ali Farhat. "En même temps, il aime beaucoup la rotation, on l'a vu avec 'Gladbach'. Si tu ne joues pas, ça veut pas dire que t'es exclu. Tu auras ta chance, mais plus tard", explique-t-il. Ainsi au début de la saison 2014-2015, au terme de laquelle Favre et Gladbach termineront 3e, le club a enchaîné 17 matches sans défaite, avec 17 compositions d'équipe différentes.
Du point de vue du jeu, les premiers retour des joueurs niçois sont positifs. Ça travail tactiquement, ça ose le déséquilibre offensif mais pour certains matches, le coach sait aussi construire un bloc hermétique qui sortira très vite vers le camp adverse. Face à Marseille, sa stratégie de jouer avec 3 défenseurs a été changée en cours de match pour renverser la donne et remonter le score de 2-1 pour l'emporter 3-2. Les joueurs sont ainsi capables d'animer plusieurs schémas de jeu, dans un même match. Intelligence de jeu, maîtrise technique et intensité de tous les instants, ce sont les clés de la méthode Favre. Il y aura du spectacle lors des matches de l'OGC Nice cette saison, encore plus que l'année dernière.
Il veut des joueurs à son écoute, prêts à le suivre partout
Ali Farhat
Une façon de voir le football qui rappelle celle de Marcelo Bielsa ou Pep Guardiola. D'ailleurs, Lucien Favre a été élu trois fois meilleur entraîneur de Bundesliga devant des pointures de la profession. Mais malgré cette reconnaissance, le Suisse n'a jamais été à la tête d'un club majeur. "Je ne sais pas s'il aimerait avoir à gérer des effectifs de stars", analyse Ali Farhat. "Même s'il en est capable, ça ne lui ressemble pas. Il veut des joueurs à son écoute, prêts à le suivre partout. C'est comme ça qu'il a réussi à sauver Gladbach de la relégation et à les emmener en Europe ensuite", rappelle-t-il.
Les Niçois et les supporters du Gym se félicitent sans doute aujourd'hui d'avoir sur le banc un coach capable de leur faire passer un cap, y compris une incursion sur le podium ? Pourquoi pas. Le coach a bien réussi à le faire avec Mönchengladbach, ramenant le finaliste de la Ligue des champions 1977 sur la plus prestigieuse scène d'Europe.
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