Pourquoi Jean-Michel Aulas est le meilleur paravent de l'Olympique lyonnais

Le meilleur président de Ligue 1 ? Sans doute. Jean-Michel Aulas est un taulier du championnat et pour cause, il tient les rênes de l'Olympique lyonnais depuis 30 ans et a mené le club des tréfonds de la Ligue 2 à 7 titres de champion consécutifs au cœur des années 2000. Gestionnaire avisé, le président Aulas est surtout un protecteur sans pareil, telle une louve protégeant ses petits lorsque la critique se fait trop acerbe à son goût. Ce mardi 13 septembre, le journal Le Parisien en a fait les frais. 

En réponse à un article titré Les dessous du fiasco lyonnais, le club a publié un communiqué répondant point par point aux journalistes du quotidien. Le journal a détaillé ainsi les différents problèmes rencontrés par Lyon durant l'intersaison, résultant sur un mercato jugé raté. Dans la foulée, Jean-Michel Aulas a appelé Le Parisien et le club faisait une mise au point offensive, avec la patte de "JMA" en arrière-plan. 

Créer des polémiques pour détourner l'attention

Car c'est comme ça que fonctionne le président de l'OL. Jamais sur la défensive, il n'hésite pas à sortir les griffes pour allumer des contre-feux et détourner l'attention quand le club est dans un position sportive délicate. Dès l'été, alors que Lyon était absent du mercato au grand désespoir des supporters, Jean-Michel Aulas en profitait pour torpiller le PSG et le mécénat qatari qui met le club sous perfusion de l'argent d'un État. "Le dumping financier tue la compétition, l'excès de l'argent du PSG tue l'aléa sportif. Comment espérer gagner demain ?", avait posté "JMA" sur Twitter. Le "dumping financier" était pointé du doigt, et la polémique laissait l'OL tranquillement dans son coin. 

Spécialiste du genre, surtout depuis que son équipe n'est plus dominatrice, Jean-Michel Aulas préfère agacer plutôt que de laisser indifférent. Toujours prompt à mettre en valeur le club, il n'hésite pas à tancer directement Didier Deschamps avant l'Euro. "J’espère maintenant que Didier Deschamps va se réconcilier avec le football français et lyonnais", avait-il lâché avant l'Euro, déçu sans doute qu'il n'y ait pas plus de joueurs lyonnais dans le groupe des 23 en route pour la phase finale du championnat d'Europe. 

Un président omnipotent

Jean-Michel Aulas a un avis sur tout, et met un point d'honneur à être membre de toutes les institutions qui décident de l'avenir du football. LFP, UEFA, Syndicat Première ligue, le président est partout car il sait que si Lyon est encore derrière les cadors européens sur le terrain, il se doit de maintenir ses connections et son réseau dans les hautes sphères du football continental. Il est tout autant président que porte-parole et directeur de la communication de l'Olympique lyonnais. Son compte Twitter (324.000 followers) est devenu un incontournable du football, et il est plutôt adepte du blitz en terme de communication, loin des déclarations convenues de ses confrères. 

Il n'hésite pas une seconde lorsqu'il faut répondre à une personne qui l'apostrophe sur le réseau social. Il n'hésite pas à aller débattre sur des plateaux de télévision ou dans des émissions de radio. Certes, la mauvaise foi est parfois au rendez-vous mais elle est naturelle. L'OL c'est son bébé et l'avènement du Parc OL est pour lui une réussite incroyable (à juste titre), il croit dur comme fer en sa politique, en son centre de formation (son "Académie"), en son coach que d'autres trouvent sous-dimensionné. Des critiques qui ne sont qu'une forme de "communication parisienne". C'est ainsi qu'il décrit l'article du Parisien dans le communiqué de ce mardi. Faut-il y voir une attaque voilée à l'encontre de l'ogre PSG ? Ce ne serait pas étonnant.