Le voile et le turban seront désormais autorisés sur les pelouses de football. L'International Football Association Board (Ifab), instance garante des lois du jeu, va approuver le port de ces deux couvre-chefs, samedi 1er mars. Après 20 mois d'essai, elle n'y voit aucun problème.
Cette décision doit intervenir lors de l'assemblée générale de l'Ifab à Zürich, en Suisse. L'amendement permettra aux joueurs de porter ces tissus à condition qu'il ne soient pas attachés au maillot et ne constituent aucun danger ni pour le joueur qui le porte, ni pour autrui s'il y a par exemple un mécanisme de fermeture.
La mesure vise tout particulièrement les femmes. Elles pourront ainsi se livrer à la pratique du football dans certaines communautés religieuses. Les hommes profiteront également de cette réforme, afin d'éviter toute discrimination.
Jusqu'en 2012, le port du hijab était interdit, sous prétexte des risques de blessures au cou ou à la tête pour les joueuses. Mais le Board avait ensuite décidé de lever cette interdiction afin de tester le port du voile pendant deux ans, à la demande de la Confédération asiatique (AFC).
Ce dossier a souvent agité le monde du ballon rond. L'Iran, l'un des pays ayant le plus poussé pour son autorisation, avait ainsi porté plainte contre la Fifa lorsque son équipe féminine avait été contrainte en 2011 de renoncer aux qualifications pour les Jeux Olympiques de Londres 2012.
Mais à l'inverse, la Fédération française a interdit à ses licenciées le port du voile, afin "de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité" qui prévalent dans l'Hexagone. Le débat avait aussi ressurgi au Canada en juin 2013, quand la Fédération québécoise de football s'était opposée au port du turban par des Sikhs sur les terrains. L'Ifab avait alors accepté d'étendre l'expérience aux joueurs de sexe masculin, ce qui avait permis de régler ce conflit.
L'Ifab doit par ailleurs amender les règles concernant les tenues des joueurs, afin d'interdire plus clairement tout slogan, déclaration ou image à caractère politique, religieuse ou personnelle sur la partie visible ou sur les sous-vêtements, sous peine de sanction. Pour l'instant, le fait de retirer son maillot sur la pelouse est sanctionné d'un carton jaune.
Enfin, il sera aussi question de la "triple peine" qui intervient lorsqu'un joueur commettant une faute dans la surface donne lieu à un pénalty, un carton rouge et une suspension. , président de l'UEFA, a récemment expliqué qu'il souhaitait mettre fin à cette pratique.
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