US Open : pourquoi Monfils peut battre Djokovic

Au regard de leur 12 précédents face-à-face, à commencer par le dernier en date, les chances de Gaël Monfils de battre Novak Djokovic en demi-finale de l'US Open paraissent minces, voire inexistantes. Depuis 2005, jamais le Français n'a dominé le Serbe. Le 30 juillet dernier, alors qu'il venait de décrocher à Washington son 6e titre ATP, de loin le plus important de sa carrière, il n'avait de son propre aveu pas trouvé de "solutions" en demi-finale du Masters 1.000 de Toronto. Verdict : 6-3, 6-2 en faveur du numéro 1 mondial, malgré un match "pas mauvais".

À ce douloureux constat, il faut ajouter l'improbable temps passé par "Djoko" sur les courts depuis son arrivée à New York : 6 heures et 26 minutes, soit 1 heure et 17 minutes en moyenne. Bougé durant le 2e set par le Polonais Jerzy Janowicz au 1er tour (6-3, 5-7, 6-2, 6-1), le tenant du titre a ensuite profité du forfait du Tchèque Jiri Vesely, de l'abandon du Russie Mikhail Youzhny à 4-2, d'un 8e aisé face au Britannique Kyle Edmund, 84e mondial, et d'un nouvel abandon en quart, celui de Jo-Wilfried Tsonga à 6-3, 6-2. Monfils a joué 3 heures 30 de plus. Mais paradoxalement, c'est là que les motifs d'espoir apparaissent pour le Francilien.

Aucun set perdu en cinq matches

Oui, l'exploit est possible. Oui, à 30 ans, "la Monf" tient peut-être l'occasion de battre enfin le Serbe, de jouer une première finale en Grand Chelem (une seule demie disputée, à Roland-Garros en 2008) et de la remporter. La performance n'est pas fréquente, même lorsque l'on s'appelle Federer, Nadal, Murray ou Djokovic : le Parisien de naissance n'a cédé aucun set sur la route des demi-finales (6-4, 6-2, 7-6 contre le Luxembourgeois Gilles Müller, 7-5, 6-4, 6-3 face au Tchèque Jan Satral, 6-4, 6-2, 6-4 infligé à l'Espagnol Nicolas Almagro et enfin 6-4, 6-3, 6-3 pour éteindre Lucas Pouille).

Monfils arrive lancé, en confiance comme jamais, quand Djokovic n'a finalement que peu de repères, n'a pu monter en puissance ni être véritablement testé. Il sait en outre qu'il peut compter sur un service ravageur (49 aces, 37% de services gagnants), service dont il a modifié le geste durant l'été en écartant notamment ses pieds. Derrière ce léger ajustement comme derrière celui que le circuit considère être un nouveau Monfils, il y a un homme, le Suédois Mikael Tillström. Son protégé depuis presque un an est moins showman. Plus sérieux, constant, concentré. Et physiquement dans la forme de sa vie.

Sur un match il peut tout se passer

Gaël Monfils

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Depuis le début de l'année, l'actuel 12e joueur mondial (24e fin 2015, 7e à son meilleur en juillet 2011) affiche déjà un bilan de 40 matches gagnés pour 11 perdus (34/18 l'an passé). Quart de finaliste à l'Open d'Australie, Indian Wells, Miami et aux JO, finaliste à Rotterdam et Monte-Carlo, en plus de son titre à Washington, il a répondu présent tout au long de l'année, à part en juin/juillet où un virus l'a privé de son tournoi de prédilection, Roland-Garros.

Conscient que Djokovic est "plus fort" que lui "tennistiquement", "plus fort tout simplement", Monfils veut croire que "sur un match il peut tout se passer", a-t-il déclaré après sa victoire face à Pouille. Avec son staff, il travaille à trouver la "bonne tactique pour essayer de le gêner". "Ses chances (de battre Djokovic, ndlr) n'ont jamais été aussi bonnes", estime le consultant Patrick McEnroe, frère aîné de John. Emmanuel Planque, l'entraîneur de Pouille, lui, fait carrément de Monfils son favori pour le titre. "Sur le plan du jeu, c'est très, très, très fort et physiquement c'est le prototype du joueur moderne, grand gabarit mais aussi véloce qu'un joueur d'1,70 m (...) Il est redoutable". Rendez-vous, au plus tôt, à 21h.

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