Thomas Coville : "Je suis tombé sur mes genoux et j'ai fondu en larmes"
INVITÉ RTL - Le skipper Thomas Coville, qui vient d'établir le record du tour du monde à la voile, raconte son expérience hors du commun et adresse un message de persévérance au plus grand nombre.

49 jours, 3 heures, 7 minutes et 38 secondes, c'est le temps qu'a mis Thomas Coville pour faire le tour du monde à la voile à bord de son Maxi trimaran Sodebo. Le skipper a battu un précédent record réalisé par Francis Joyon avec 8 jours et 10 heures d'avance. Il a réussi son pari fou au bout de sa cinquième tentative, après deux tours du monde sans record et deux abandons.
Attendu dans la matinée du 26 décembre à Brest (Finistère) après une dernière nuit à bord avec son équipe, Thomas Coville a pris quelques minutes de son temps pour s'adresser aux auditeurs de RTL et a raconté sa réaction juste après avoir réalisé son record : "Il faut imaginer que vous êtes sur un bateau qui ne s'arrête jamais, précise-t-il. J'ai juste arrêté le bateau (au moment de franchir la ligne virtuelle d'arrivée, ndlr), je suis tombé sur mes genoux et j'ai fondu en larmes. J'étais tellement ému et à la fois, je voulais que le bateau s'arrête pour souffler".
Souffler, c'est peu de le dire. Car jusqu'au moment où il franchit la ligne, tout peut arriver : "Vous pouvez percuter quelque chose et tout est vain. Cette pression s'est évanouie et vous avez une émotion profonde et dense, qui est au fond de vous depuis des années", témoigne le skipper.
Quand on a un rêve et qu'on va jusqu'au bout, ça donne un sens à une vie
Thomas Coville
Thomas Coville reconnaît avoir vécu des moments difficiles pendant ces 49 jours : "Dans un tour du monde comme celui-ci, il y a trois éléments : la technique, le physique et le mental", explique le skipper. Perché en haut du mât de son Maxi trimaran et perdre sa lampe frontale, essuyer une infection au genou qui a bien failli le contraindre à abandonner ou encore la fatigue qui n'a cessé de le faire douter... "Mais à chaque fois que vous vous défiez, ça se rajoute au chapelet du fait que vous reprenez confiance", atteste-t-il.
De son expérience, le skipper de 48 ans souhaite transmettre un message de persévérance au plus grand nombre : "Tomber, se redresser, casser, réparer, ça fait partie de la vie et c'est ce que vous en faites qui fait que, à un moment donné, vous vous raccrochez au fait que vous avez été jusqu'au bout", témoigne Thomas Coville. "Quand on a un rêve et qu'on va jusqu'au bout, ça donne un sens à une vie, à celle d'autres personnes. Il faut casser cette spirale infernale de l’actualité d’aujourd’hui où l'on a peur du lendemain et ou l'autre fait peur".