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Roland-Garros : malgré le coup de gueule de Federer, la sécurité n'a pas été renforcée

ÉCLAIRAGE - Roger Federer a mis en cause la sécurité du tournoi, dimanche, après l'irruption sur le court d'un adolescent. La direction a pris l'affaire au sérieux et procédé à une sérieuse mise au point sans pour autant embrasser un virement sécuritaire.

Roger Federer à l'entraînement avant son entrée en lice à Roland-Garros 2015
Roger Federer à l'entraînement avant son entrée en lice à Roland-Garros 2015
Crédit : AFP
Isabelle Langé & Benjamin Hue
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Malgré des débuts réussis, Roger Federer a quitté le court Philippe-Chatrier contrarié, dimanche. Tout avait pourtant bien commencé pour le Suisse. Pour son entrée en lice à Roland-Garros, le numéro 2 mondial a été expéditif, congédiant le Colombien Alejandro Falla en trois sets (6-3, 6-3, 6-4) et moins de deux heures. Une entrée en matière idéale sur le court Central de la Porte d'Auteuil qui n'a pas suffi à dissiper un certain malaise chez le recordman de victoires en Grand Chelem. Dans la foulée de la rencontre, un spectateur a pénétré sur le court et s'est approché du Suisse afin de prendre un selfie avec lui. Tout cela sans la moindre intervention de la sécurité, qui a mis plusieurs secondes à exfiltrer l'adolescent. Roger Federer a mal vécu la situation et n'a pas caché son inquiétude à l'issue du match.

Le spectre de l'agression de Monica Seles

Roger Ferderer a de quoi être contrarié. La veille déjà, cinq enfants s'étaient introduit sur le court d'entraînement du champion pour prendre des photos avec lui. En 2009, lors de son seuls sacre sur l'ocre parisien, un individu avait fait irruption sur le court Central pour lui poser un chapeau sur la tête avant d'être maîtrisé par la sécurité. Suffisant pour provoquer la colère du Suisse en conférence de presse. "Ce genre de choses ne doit pas arriver sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, a-t-il martelé dimanche. Ce n'était pas un petit garçon de cinq ans, hein. Je suis soulagé, on sait que ça peut aller très vite. Je connais bien Monica Seles. Personne n'a réagi", a-t-il commenté, en faisant allusion à la championne américaine poignardée lors du tournoi de Hambourg en 1993 par un déséquilibré, fan de sa rivale Steffi Graf.

Directement mise en cause, la direction du tournoi parisien a pris l'affaire au sérieux. Des excuses ont été présentées à Roger Federer. Mais le responsable de la sécurité n'a pas été sanctionné pour autant. "Il faut en relativiser la portée sachant que ses jours n'ont absolument pas été mis en danger, tempère Gilbert Ysern, directeur de Roland-Garros. La personne qui est rentrée sur le court n'était pas du tout dans une démarche agressive. Il y a simplement une erreur de jugement des personnes qui étaient au bord du court qui ont laissé passer ce garçon une fois le match terminé. Mais c'est une énorme erreur de jugement. Il est évident que l'on doit dire et répéter que l'accès aux courts est formellement interdit à quiconque et à tout moment", rappelle le directeur du tournoi.

Pas de virement sécuritaire

Depuis le drame de Monica Seles, il y a 20 ans, les règles de sécurité sont strictes au bord des courts. À Roland-Garros, la direction du tournoi fait appel à trois sociétés spécialisées dans la sécurité, dont les agents sont rompus à ce genre d'événements puisqu'ils officient aussi sur le Tour de France ou au Stade de France. Selon nos informations, au moins 850 personnes assurent la sécurité jour et nuit pendant la quinzaine de la Porte d'Auteuil. Depuis le coup de gueule de Roger Federer, les effectifs n'ont pas été augmentés. Mais les services de protection ont fait l'objet d'une sérieuse mise au point. Depuis lundi matin, ils sont beaucoup plus visibles dans les allées et gradins du tournoi. Une manière comme une autre de dissuader les éventuels fauteurs de trouble. 

On retrouve d'abord les cravates violettes et oranges, qui officient autour des terrains, et surtout les cravates noires, qui assurent la garde rapprochée des joueurs, à leur sortie du court ou lors de leurs déplacements dans les allées du tournoi. Il y a aussi les invisibles. La sécurité de l'ombre, qui brille par sa discrétion. Les physionomistes, notamment, sont là pour repérer tout comportement suspect. À l'entrée des courts, les stadiers n'effectuent pas de fouille au corps mais les sacs des spectateurs sont inspectés. Une certitude désormais, le prochain qui tentera de pénétrer sur un court à Roland-Garros passera un sale quart d'heure, et ce, quel que soit son âge.

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