Fatigué, battu pour sa rentrée... Léon Marchand accuse-t-il le coup des Jeux olympiques ?

Rentrée compliquée pour Léon Marchand. Le quadruple médaillé d'or des Jeux olympiques de Paris a été battu pour son retour à la compétition, le week-end dernier, au meeting de Fort Lauderdale (Floride), sur ses distances fétiches : le 200 mètres et le 400 mètres 4 nages. Un retour difficile mais qui n'étonne pas l'athlète lui-même.

"On n'attendait pas de Léon Marchand qui fasse des miracles. Lui-même disait : 'J'attendais de savoir où j'en suis, maintenant je sais'", explique Clément Dossin du journal Le Parisien dans On refait le sport sur RTL. Il rajoute que "ce n'est que pure logique : il a fait un break. lI a fait le choix de partir en Australie, pour continuer à s'entraîner mais aussi pour faire autre chose, voir autre chose, s'éloigner aussi je pense un peu de la France et puis de toute la ferveur qu'il y avait autour de lui. Accessoirement, il s'est blessé. Il va falloir qu'il bosse, il le sait."

Devenu icône nationale, Léon Marchand a dû mal à digérer l'après-JO, sa surmédiatisation et sa nouvelle notoriété : "Il confiait qu'il avait pris la tempête, même s'il était conscient que ses résultats pouvaient amener à une nouvelle vie. Son entraîneur Bob Bowman l'avait prévenu qu'à partir du moment où il aurait des médailles d'or, il ne s'appartiendrait plus. Malgré tout, Léon pensait assez naïvement, qu'au bout de quelques semaines, ça allait se calmer. Évidemment, ce n'est pas ce qui s'est passé" raconte Cécile Nony, grand reporter à L'Équipe, invitée de RTL et qui a rencontré l'athlète multimédaillé récemment. 

Une année de transition

Exemple concret de cette Léon-mania : son club de Toulouse reçoit toujours des courriers et des demandes de photos du monde entier, notamment de Chine. S'il continue à s'entraîner, il l'a fait de manière totalement différente cet hiver. "Quand il est entré début avril à Austin, c'est là qu'il a fallu commencer à (vraiment) travailler. Mi-avril, il n'avait toujours pas vu son coach en tête à tête pour préparer la saison à venir."

À bientôt 23 ans, Léon Marchand est déjà "un géant de son sport", notamment sur les quatre nages, mais "reste très perfectible sur plein de domaines", selon la journaliste du principal quotidien sportif français : "C'est un nageur qui a encore beaucoup à explorer. Il est important de ne pas s'inquiéter pour lui, parce qu'il va très bien, et de ne pas attendre des choses forcément mirobolantes cette année, parce qu'il a aussi besoin pour durer de renouveler sa motivation et d'aller vers de nouveaux chantiers comme ça a été le cas sur la nage libre."

Interrogé par Le Parisien, Bob Bowman, l'entraîneur de Léon Marchand, avoue qu'il "ne pensait pas" l'escapade australienne "était la meilleure solution" sportivement pour lui. "Je lui ai seulement dit : 'Si tu fais ça, tu devras en assumer les conséquences'. Maintenant, il va falloir mettre les bouchées doubles", explique-t-il. Clément Dossin raconte que Bowman a bien compris que ce choix était pour sa santé mentale : "Regarder les carreaux au fond d'une piscine, ça demande une sacrée solidité mentale. Il est conscient de ça, il sait que Léon avait besoin de ce break, même s'ils n'en étaient pas ravis."

Des championnats de France zappés, des Mondiaux pour préparer l'avenir

S'il n'est pas certain que Léon Marchand dispute les championnats de France en juin prochain à Montpellier, selon les informations du Midi Libre, "deux envoyés de la Fédération française de natation" étaient à Austin, début avril, pour préparer sa possible venue : "Montpellier, ce n'est pas si loin de sa région d'origine. Il faut organiser les choses du point de vue de la sécurité. Le choix de l'hôtel, les portes dérobées, etc.", raconte Cécile Nony sur RTL.

Le principal objectif de sa saison, ce sont les championnats du monde organisés à Singapour cet été. "Les Mondiaux de cet été, à Singapour, vont déterminer la suite du plan de marche et le programmes sur trois ans jusqu'à Los Angeles 2028", explique Clément Dossin dans On refait le sport sur RTL. De son côté, Cécile Nony juge que si "Léon Marchand reste un champion et va viser des médailles, voire des titres, voire ses meilleures performances (...) il faut vraiment considérer cette année comme une année de transition pour lui. Léon Marchand n'a pas 23 ans. Il doit durer. Ce serait idiot de le cramer tout de suite en attendant de lui qu'il gagne systématiquement." 

Pour l'aider à garder les pieds sur terre, Léon Marchand peut compter sur son groupe d'entraînement, le "meilleur au monde" explique, sur RTL, la grand reporter à L'Équipe : "Il le dit lui-même, il est un spécialiste de quatre nages, mais il n'est pas exceptionnel dans chacune des nages. Il y a toujours face à lui des mecs qui sont plus forts que lui intrinsèquement sur (chacune) des nages. Le 200 mètres a été gagné par Carson Foster qui s'entraîne avec lui. La même chose avec Shaine Casas ou Luke Hobson. Au quotidien, Léon Marchand est dans un petit championnat du monde." "Moi, je gagne et je perds quotidiennement", expliquait même le champion français 

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