Lâchée par ses sponsors, attaquée par la critique, impossible pour l’heure de savoir si Maria Sharapova retrouvera le chemin des courts. Une chose est sûre, la solidarité entre les stars du tennis s'étiole. Le numéro 2 mondial Andy Murray enfonce le clou en se félicitant jeudi 10 mars de l'affaire Maria Sharapova qui montre, selon lui, que les tricheurs peuvent être démasqués et punis. "Le côté positif de ce qui est arrivé à Maria est que c'est l'une des joueuses les plus connues de la planète", a déclaré Murray lors d'une conférence de presse à deux jours de son entrée en lice dans le Masters 1000 d'Indian Wells.
"Si vous prenez des produits dopants et si vous êtes contrôlé positif, vous devez être suspendus", a insisté l'Écossais. "Cela arrive de façon récurrente dans le sport, je ne dirais pas que c'est un choc. J'ai lu quelque part que 55 athlètes au total auraient été contrôlés positif (au meldonium) depuis le 1er janvier. On ne s'attend pas à ce qu'il y a ait dans le sport en général autant de gens qui souffrent de problèmes cardiaques", a-t-il relevé.
Andy Murray, beaucoup plus virulent que les autres joueurs et joueuses qui ont refusé de critiquer ouvertement Maria Sharapova, s'en est également pris au fabriquant de raquettes Head qui, à la différence d'autres sponsors (Nike, Porsche, TAG Heuer) de la Russe, a décidé jeudi 10 mars de continuer à la soutenir. "Ce n'est pas la réponse que personnellement, j'aurais apporté à cette question", a souligné le joueur qui est lui-même sous contrat avec Head.
C'est étrange que cela soit le joueur qui décide ou de non de rendre public son contrôle positif
Andy Murray
Il a également fait part de son mécontentement sur le fait que l'annonce est venue de Maria Sharapova, et non de la Fédération internationale de tennis ou de la WTA : "C'est étrange que cela soit le joueur qui décide ou de non de rendre public son contrôle positif, cela serait mieux si cela venait des autorités sportives", a-t-il fait remarquer. La diva du circuit a été testée positive au meldonium, un médicament figurant depuis le 1er janvier 2016 dans la liste des produits interdits, lors d'un contrôle antidopage réalisé durant l'Open d'Australie en janvier.
Elle avait expliqué qu'elle prenait régulièrement ce médicament depuis 2006 pour traiter entre autres des problèmes d'arythmie cardiaque et qu'elle ne s'était pas rendu compte que l'Agence mondiale antidopage l'avait placé sur la liste des produits prohibés. Le meldonium est à la base un médicament protecteur des cellules cardiaques vendu dans les seuls pays de l'Est et largement détourné ces dernières années à des fins de dopage.