Par téléphone satellite, le ton est enjoué. Il est pourtant 6 heures du matin, Emmanuelle Bescheron est en plein océan Pacifique et vient de terminer son relai. Durant une heure, allongée sur sa longue planche de sauvetage, elle a ramé avec ses bras suivant la longue houle de l'Océan.
Depuis le 4 janvier et leur départ de Lima, les 6 waterwomen originaires des Landes, n'ont jamais stoppé leur effort. "On devrait passer le cap des 3.000 kilomètres. On a eu une semaine qui nous a permis de démarrer l'expédition en douceur, et de laisser passer le mal de mer tout en s'habituant au rythme de rame et de rotation". Mais très vite les conditions se sont dégradées avec une houle arrivant de tous les côtés. Et cela devrait durer encore quelque temps.
Ces sportives de haut niveau attendent avec une certaine impatience dans les semaines qui viennent une houle arrière qui devrait les porter plus facilement dans leurs efforts.
Les océans sont souvent qualifiés de désertique mais les aventurières ont dès le départ croisé des dauphins, des tortues, des baleines. D'autres rencontres moins agréables ont rythmé les relais de nuit d'Emmanuelle Bescheron : "On a énormément de poissons volants, c'est ce qui constitue le plus grand danger la nuit. Ils volent de partout jusqu'à 65 km/h et on ne les voit pas arriver. On essaie de les esquiver comme on peut mais c'est assez impressionnant ! Moi j'en ai pris un dans la figure !"
Les 6 rameuses sont accompagnées par un voilier catamaran avec un équipage de 5 personnes. Le moral est plutôt bon. "L'équipage va bien, explique Emmanuel. On essaie de faire un petit brief chaque semaine pour connaître le ressenti de chacun et améliorer les choses pour continuer l'aventure de façon sereine !". Le défi Cap Optimist n'est pas attendu avant le mois de mars à Moorea.